1877-1964
Née à Québec en janvier 1877, Irma LeVasseur fait ses études à Québec. À l’âge de 17 ans, elle s’inscrit à l’École de médecine de l’Université Saint-Paul au Minnesota puisque les femmes ne sont pas admises dans les universités à cette époque au Canada. Elle obtiendra son doctorat en médecine en juin 1900.
Elle commence sa pratique à New York aux côtés de la neurologue Mary Putman-Jacoby, l’une des premières femmes médecins de cet état américain, et de son mari, le Dr Abraham Jacobi, surnommé « le père de la pédiatrie », devenu son mentor. En 1903, grâce à une loi spéciale adoptée par l’Assemblée législative, le Collège des médecins l’admet enfin dans ses rangs et elle devient ainsi la première femme médecin francophone du Québec.
Elle revient alors au pays et pratique quelque temps à Montréal. Bouleversée par le taux de mortalité infantile catastrophique, elle quitte pour la France et l’Allemagne afin de se spécialiser en pédiatrie, en microbiologie et en immunothérapie. En 1908, revenue au Canada, elle prend une part active dans la fondation de l’Hôpital Sainte-Justine à Montréal. En 1915, pendant la Première Guerre mondiale, la Dre LeVasseur part en Serbie en tant que médecin militaire pour y combattre une épidémie de typhus, puis se rend à Paris et à New York pour œuvrer auprès de la Croix-Rouge.
De retour au Québec, au début des années 20, elle fonde un hôpital pour enfants avec les Drs René Fortier, précurseur de la pédiatrie, et Joseph-Édouard Samson, pionnier de la chirurgie orthopédique : l’Hôpital de l’Enfant-Jésus ouvre ses portes dans une maison de la Grande Allée. L’institution déménagera quelques années plus tard sur le Chemin de la Canardière, à son emplacement actuel. Vers 1927, la Dre LeVasseur fait aussi des plans pour fonder une école pour enfants handicapés, mais celle-ci ne verra le jour qu’en 1935 sous le nom d’« école Cardinal-Villeneuve ».
La suite de son parcours est moins bien documentée, mais on sait que pendant la Deuxième Guerre mondiale, la Dre Irma LeVasseur œuvrait au Manège miliaire en tant que responsable des examens médicaux que les recrues féminines de l’armée devaient passer.
À la fin des années 1950, elle est internée à Saint-Michel-Archange à la suite de plaintes formulées par ses voisins. Malgré sa mauvaise condition physique, elle n’a rien perdu de sa combativité et intente un procès au médecin qui a autorisé son internement, ce qui lui permet de retrouver sa liberté à l’été 1958.
La Dre Irma LeVasseur meurt en janvier 1964, à l’âge de 87 ans, pauvre et oubliée de tous.
Le résumé de ce récit fait partie de la murale Nos origines qui est exposée aux endroits suivants :
CHUL : corridor de la cafétéria
L'Hôtel-Dieu de Québec : corridor menant à la clinique externe
Hôpital de l'Enfant-Jésus : corridor menant à la cafétéria
Hôpital Saint-François d'Assise : aile A, corridor clinique externe
Hôpital du Saint-Sacrement : corridor central, près des salles d’enseignement
Voir les sources »
Beaulieu, Jacques. « 100 ans : Irma LeVasseur », dans
CMAJ-JAMC, vol. 183, n
o 17 (novembre 2011), pp. E1267-E1268.
« Dr. Irma LeVasseur (1877-1964) », dans Canadian Government News,
https://link-gale-com.acces.bibl.ulaval.ca/apps/doc/A485795059/CPI?u=crepuq_ulaval&sid=bookmark-CPI&xid=f00190cf (page consultée le 29 mars 2023).
Forster, Merna.
100 more Canadian Heroines : Famous and Forgotten Faces, Toronto, Dundurn, 2011, 410 p.
« La D
re Irma LeVasseur, fondatrice de l’Hôpital de l’Enfant-Jésus, honorée », dans
Le Chuchoteur, vol. 5, n
o 4 (avril 2017), p. 8.
Michaud, Francine. « Irma LeVasseur : pionnière, femme d’action et fondatrice méconnue »,
Cap-aux-Diamants, vol. 1, n
o 2 (été 1985), pp .3-6.