Contenu de la page.
Neurologie

Épilepsie

Description

La définition adoptée depuis 2005 par la Ligue Internationale Contre l’Épilepsie (ILAE), définit l’épilepsie comme étant caractérisé par une prédisposition cérébrale à générer des crises épileptiques dites non-provoquées et par les conséquences neurobiologiques, cognitives, psychologiques  et sociales de cette condition. 

« Il s’agit d’un problème d’électricité et les crises équivalent à un court-circuit. »

Afin d’adapter votre traitement pour l’épilepsie ou avant d’envisager une chirurgie, il est important de bien connaître le type de malaise que vous faites. Différents examens, tel qu'un Monitoring EEG peuvent vous être prescrit par votre neurologue.

Cause et prévention

Causes

 

Il existe plusieurs causes à l’épilepsie :

  • Génétique (Déficience enzymatique)

  • Structurelle/métabolique (Malformation corticale, traumatisme cérébral, AVC ancien, tumeur cérébrale

  • Infectieux (méningites, encéphalites)

  • Auto-immune (Lupus érythémateux disséminé (LED)

  • Cause inconnue

Prévention des crises épileptiques 


Si vous êtes atteint d’épilepsie, vous pouvez réduire la fréquence de vos crises en :

  • Prenant les médicaments que votre médecin vous a prescrits; selon la posologie recommandée

  • Évitant la privation de sommeil

  • Évitant la fatigue extrême

  • Évitant la consommation excessive d’alcool 

  • Évitant la consommation de drogues

  • Consultant régulièrement votre médecin ou autre professionnel spécialisé en épilepsie

  • Consultant votre pharmacien lors de l’introduction d’une nouvelle médication sous ordonnance ou encore lors de la prise de médicaments en vente libre ou produits naturels

Médication


La prise d’un médicament anticonvulsivant permet de faire cesser complètement les crises chez la majorité des épileptiques. Si ce n’est pas le cas, elle peut à tout le moins réduire le nombre de crises, de même que leur intensité.

Habituellement, l’usage d’un seul médicament suffit. Cependant, on doit souvent essayer plusieurs médicaments avant de trouver celui qui convient. Les anticonvulsivants provoquent souvent de la fatigue, de la somnolence en début de traitement. Prenez le temps de discuter avec votre neurologue ou avec votre infirmière des effets secondaires et des mesures à prendre.


Conseils sur la médication

  • La posologie doit être suivie afin d’obtenir une efficacité maximale et le moins d’effets indésirables possible.

  • Les anticonvulsivants ont un impact sur le métabolisme d’autres médicaments, comme les contraceptifs oraux et les anticoagulants. Parlez-en à votre médecin.

  • Certains anticonvulsivants augmentent l’élimination de la vitamine D, ce qui peut à long terme causer de l’ostéoporose. Un supplément de calcium et de vitamine D est habituellement prescrit afin de prévenir ce problème.

  • La prise de médicaments antiépileptiques doit être faite quotidiennement et idéalement à la même heure. L'arrêt ou la modification du traitement doit se faire sous la surveillance d'une équipe de neurologues.

Premiers soins aux personnes épileptiques


Crise sans convulsion (regard vague, confusion, absence de réaction, mouvements désordonnés)

  • Demeurer avec la personne. Laisser la crise suivre son cours. Parler calmement et expliquer aux personnes ce qui se passe.

  • Éloigner les objets dangereux.

  • Ne pas immobiliser la personne

  • Éloigner doucement la personne des dangers évidents ou de ce qui présenterait un risque

  • Après une crise, rassurer la personne. Demeurer avec elle jusqu’à ce qu’elle soit pleinement consciente de son environnement.


Crise avec convulsion (raidissement des membres, chute, mouvements saccadés)

  • Demeurer calme. Laisser la crise suivre son cours.

  • Noter la durée de la crise.

  • Empêcher la personne de se blesser. Si nécessaire, aider la personne à s’étendre sur le sol. Enlever les objets dangereux  à proximité. Mettre un coussin sous la tête de la personne.

  • Relâcher le col ou les vêtements serrés. 

  • Ne pas immobiliser la personne.

  • Ne rien mettre dans sa bouche. Il est impossible d’avaler sa langue.

  • Tourner doucement la personne sur le côté tant que dure la crise. Ceci permettra l’évacuation de la salive ou d’autres liquides et libérera les voies respiratoires.

  • Après la crise, parler doucement à la personne pour la rassurer. Demeurer avec elle jusqu’à ce qu’elle soit pleinement consciente de son environnement. La personne pourra avoir besoin de se reposer ou de dormir.

Quand demander de l'aide externe ?


Appeler une ambulance (911) lorsque

  • une crise avec convulsion dure plus de 5 minutes

  • la personne ne reprend pas connaissance ou que la confusion ne s’améliore pas de 15 minutes en 15 minutes après la crise

  • une deuxième crise survient sans qu’il n’y ait eu retour à la normale après la première crise

  • la personne est enceinte ou diabétique

  • Lorsque la crise cause des blessures ou encore si elle survient dans l’eau.

Contacter l’infirmière clinicienne si

  • Les crises d’épilepsie persistantes malgré la prise adéquate de la médication

  • L’augmentation de la fréquence ou de l’intensité des crises

  • Les effets secondaires intolérables ou persistants plus de deux semaines après le début d’une nouvelle médication ou un ajustement récent de posologie

  • La présence d’une éruption cutanée suite à la prise d’une nouvelle médication

  • Des questions reliées à la prise de la médication

  • Des questions reliées à l’épilepsie et à son traitement

Notez qu’un bon suivi, le respect de votre plan de soins et une bonne hygiène de vie sont des éléments protecteurs. Parlez-en avec votre médecin et votre infirmière. 

Symptômes

Une crise épileptique est caractérisée par des signes et symptômes témoignant d’une activité excessive et anormale d’une population de neurones (principales cellules constituant le cerveau) : 

  • Cette activité peut être limitée à une partie du cerveau; elle est dite crise focale

  • Cette activité peut impliquer les deux hémisphères; elle est dite crise généralisée

 

Types de crises

 

Crises focales 

  • Aussi appelée « aura », la crise focale peut-être précurseure d'une crise d'épilepsie plus grave (ex. : crise tonico-clonique ou crise partielle complexe)

  • Durée : quelques secondes

  • Aucune perte de conscience, la personne reste éveillée et consciente

  • Apparition de sensations inhabituelles

  • Présentation variable selon la région du cerveau impliquée :

Crise focale avec altération de l'état de conscience

  • Durée moyenne : quelques secondes à deux minutes

  • La personne ne réagit pas, paraît égarée, est incapable de parler et peut marmonner

  • Peut être accompagnée de mouvements involontaires ou semi-involontaires inappropriés à la situation

  • La crise peut être suivie d'une assez longue période de confusion et de fatigue

  • Les mêmes actions se reproduisent généralement lors de chaque crise

Crises généralisées de type tonico-cloniques 

  • Début inattendu

  • Perte de conscience

  • Cri ou gémissement, chute et raidissement de l'ensemble des muscles du corps. La respiration est difficile en raison du raidissement des muscles du tronc et du manque d'oxygène, la peau peut prendre une couleur bleue ou grise. La personne présente ensuite des convulsions et contraction de l'ensemble des muscles du corps. Il peut y avoir salivation abondante, morsure de la langue et perte de contrôle de la vessie et/ou de l'intestin.

Absence 

  • Altération de l'état de conscience

  • La personne fixe le vide. Il peut y avoir clignement des paupières et révulsion des yeux

  • Peut souvent passer inaperçue, car la personne semble être dans la lune

  • Accompagnée de très peu de mouvements

Myoclonique

  • Aucune perte de conscience. Secousses musculaires brusques et intenses d'une partie ou de l'ensemble du corps pouvant entraîner une chute

  • Associée à plusieurs formes distinctes d'épilepsie chez l'enfant ou l'adolescent

Clonique

  • Perte de conscience temporaire suivie de confusion. Secousses musculaires du corps

  • Perte de contrôle de la vessie et/ou de l'intestin

Tonique

  • Perte de conscience. Contractions musculaires de courte durée, mais non accompagnées de convulsions

  • Apparition durant l'enfance en général

Atonique 

  • Perte de conscience. Perte du tonus musculaire durant quelques secondes qui peut entraîner une chute soudaine

  • Apparition fréquente durant l'enfance

Inconnue

  • Spasmes épileptiques

 

Santé, bien-être et développement

Société de l’assurance automobile (SAAQ) et l’épilepsie


Le Code de la sécurité routière (CSR) mentionne qu’une personne titulaire d’un permis de conduire a l’obligation d’informer la Société de tout changement à son état de santé pouvant affecter sa capacité à conduire. De plus, le Règlement sur les permis prévoit qu’une personne qui demande ou renouvelle un permis de conduire doit indiquer, dans la partie « Déclaration de maladie ou de déficit fonctionnel », tout problème de santé susceptible de nuire à la conduite sécuritaire d’un véhicule (réf. : Règlement relatif à la santé des conducteurs). L’omission de déclarer un état de santé qui figure dans ce formulaire est sujette à des mesures judiciaires décrites dans le CSR. (Guide de l’évaluation de l’aptitude à conduire, juillet 2016, Société de l’assurance automobile du Québec.) 

 


Les personnes souffrant d’épilepsie peuvent obtenir un permis de conduire lorsque l’épilepsie est bien contrôlée. À cet effet, la Société peut demander un rapport médical avant d’accorder ou de renouveler le permis de conduire. Selon l’évaluation des renseignements obtenus, la Société rend la décision d’accorder ou non le privilège de conduire. Notez que votre permis de conduire demeure valide jusqu’à ce que la Société vous avise par écrit de sa décision. 

Il est donc très important de discuter de la conduite automobile avec votre médecin. En fonction de la ou des classes détenues au permis de conduire, du type d’épilepsie, de l’observance du traitement et du type de traitement, votre médecin pourra vous guider et vous conseiller. 


Rappelez-vous : si votre médecin vous recommande de ne pas conduire votre véhicule, vous devez suivre son avis. En plus de mettre en danger votre vie et celle des autres usagers de la route, vous pourriez être déclaré coupable devant les tribunaux d’avoir causé un accident de la route si vous décidez d’aller à l’encontre de l’avis de votre médecin. 

Tous les conducteurs ont l’obligation de signaler à la Société tout changement pouvant nuire à leur capacité de conduire. 

Pour toute information supplémentaire, vous pouvez consulter le site Web de la SAAQ ou le site de Légis Québec
 

Grossesse et épilepsie


Chez les femmes en âge de procréer, l’épileptique et l’utilisation des médicaments antiépileptiques imposent quelques précautions, tant pour la contraception qu’en ce qui concerne la préparation et le déroulement d’une grossesse. 

La grossesse constitue un projet que les futurs parents doivent prévoir avec le neurologue bien en amont de la phase de conception, de façon à préparer toutes les étapes thérapeutiques nécessaires. De l’acide folique doit être débutée 3 mois avant la conception et nous devons parfois faire des changements de médication antiépileptique plusieurs mois à l’avance. 

Il est donc important, pour toutes femmes en âge d’avoir des enfants, de discuter de grossesse et de contraception avec votre neurologue. 
 

Conseils de sécurité

Certaines activités nécessitent de la prudence lorsque l’on est atteint d’épilepsie :

 Il est important d’en discuter avec votre médecin

  • Activités en hauteur

  • Plongée sous-marine

  • Sports extrêmes

  • Baignade seul

  • Bain sans supervision

Rappelez-vous que l’épilepsie diffère selon les personnes; votre médecin ou infirmière clinicienne verra à déterminer les mesures à prendre en fonction de vos besoins particuliers. Les informations sur internet ne sont pas toujours exactes; elles sont à valider avec votre équipe traitante!

 

SUDEP

SUDEP Sudden unexpected death in epilepsy 

La mort subite et inattendue dans l'épilepsie (SUDEP) est la principale cause de décès chez les personnes atteintes d'épilepsie chronique non contrôlée. Lors d’un SUDEP, on peut retrouver la personne épileptique inanimée au lit, avec des évidences d'une crise antérieure telle qu'une langue mordue et du sang sur l'oreiller, ou incontinence urinaire. La fréquence du SUDEP varie considérablement, allant de 0,09 à 2,3 pour 1000 patients par an.

Les facteurs de risque du SUDEP :

  • Crises toniques-cloniques généralisées mal contrôlées

  • Prendre plus d'un médicament antiépileptique

  • Ne pas prendre ses médicaments antiépileptiques régulièrement

  • Faibles taux sanguins de médicaments antiépileptiques 

  • Vivre seul

Les causes du SUDEP ne sont pas bien comprises. Le SUDEP suit habituellement une crise tonique-clonique, mais le lien entre les prédispositions d’un individu au SUDEP et l’épilepsie n’est pas clair. La théorie avancée est que le SUDEP est causée par un arrêt respiratoire ou par un problème cardiaque, parfois accompagné d'un trouble de l'activité électrique du cerveau.