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Neurochirurgie

Stimulation cérébrale profonde pour le tremblement essentiel

Description

Qu’est-ce que le tremblement essentiel?


Le tremblement essentiel est le plus commun des troubles du mouvement. 

Il s’agit de mouvements rythmiques qui peuvent être observés lorsque vous bougez volontairement ou lorsque vous tentez de maintenir une position particulière.

Le tremblement essentiel peut se manifester au niveau des mains, des jambes, de la tête, des cordes vocales (la voix) ou sur d’autres parties du corps et peut s’intensifier à l’action et avec les émotions.

Les symptômes de ce trouble neurologique peuvent débuter à des âges très variables, de l’enfance à l’âge avancé.

La cause est encore inconnue à ce jour, mais des prédispositions familiales et héréditaires sont présentes chez 60 % des patients. 

Il peut y avoir d’autres causes aux tremblements, ils peuvent être secondaires à un traumatisme crânien, à un accident vasculaire cérébral (AVC) ou à une autre raison; ces tremblements sont dits « tremblements secondaires ».

Dans les 2 cas (tremblement essentiel ou secondaire), le traitement par la stimulation cérébrale profonde peut améliorer la situation.

 

 

Qu’est-ce que la stimulation cérébrale profonde?

  • Cette chirurgie, reconnue depuis 1987, a pour but d’améliorer les tremblements. Elle ne guérit pas la maladie.

  • La stimulation cérébrale profonde consiste à envoyer des impulsions électriques, à travers des électrodes, dans une zone précise du cerveau.

  • Une électrode est introduite de chaque côté du cerveau à la zone déterminée. Pour diverses raisons, il est possible d’intervenir que d’un seul côté du cerveau.

    • En général, la zone ciblée pour le tremblement essentiel est le noyau ventral intermédiaire du thalamus.

 

  • Ces électrodes sont introduites dans le cerveau par chirurgie et sont ensuite connectées à un neurostimulateur qui sera placé sous la peau au niveau du thorax.

  • La stimulation perturbe l’activité cellulaire anormale de cette zone et ainsi, diminue potentiellement les tremblements.


L’objectif de la stimulation cérébrale profonde est de tenter de diminuer les tremblements, contribuant ainsi à améliorer la qualité de vie.

Mise en garde

Est-ce qu’il y a des contre-indications?

Une contre-indication est une condition qui rendra cette chirurgie impossible. 

Ainsi, la présence d’atrophie cérébrale étendue, d’une démence (trouble cognitif avec un impact sur le fonctionnement), d’une dépression majeure active, d’une maladie psychiatrique non-contrôlée ou d’une condition médicale ne permettant pas une intervention chirurgicale comme par exemple, un trouble de la coagulation feront en sorte que la chirurgie ne sera pas tentée.

Préparation

Suis-je un candidat potentiel pour ce traitement? 

La stimulation cérébrale profonde peut vous être proposée si vos tremblements sont mal contrôlés malgré plusieurs essais de médicaments et qu’ils vous empêchent de bien fonctionner dans votre vie au quotidien.

Afin de déterminer si vous êtes un bon candidat pour cette chirurgie, une évaluation multidisciplinaire sera nécessaire afin de s’assurer que les avantages seront plus nombreux que les risques.
 

Quelles sont les étapes suivantes? 

Lorsque vous êtes prêt(e), les évaluations et consultations préopératoires débutent. 

Ce n’est qu’une fois toutes ces évaluations et consultations complétées, qu’une décision sera prise par l’équipe. Cela comprend :
 

  1. Évaluation en équipe avec le/la neurologue, le/la physiothérapeute et l’ergothérapeute

Cette évaluation sera enregistrée par vidéo afin d’être présentée en réunion d’équipe.

  • Cette évaluation dure une demi-journée,

  • Des instructions vous seront données par l’infirmière de la clinique des troubles du mouvement. Elle vous téléphonera quelques jours avant cette journée.

 

  1. Consultation en neurochirurgie

Votre neurochirurgien vous expliquera la chirurgie et les risques associés. 

D’autres examens (ex. : résonance magnétique) pourront être demandés. 

Vous devriez être accompagné(e) pour cette rencontre avec le/la neurochirurgien(ne), puisque plusieurs informations seront transmises cela vous aidera à retenir l’information et à faire un choix plus éclairé (au besoin, prenez des notes).
 

  1. Consultation en neuropsychologie 

Lors de la rencontre avec un neuropsychologue, votre fonction cognitive sera évaluée, c’est-à-dire : votre capacité d’attention (concentration), votre mémoire, votre capacité d’organisation et de planification.

  • Cette évaluation dure une demi-journée,

 

  1. Consultation en psychiatrie

Lors de cette rencontre, le psychiatre évalue globalement les aspects psychosociaux et psychiatriques et formule des recommandations à l’équipe traitante, afin d’assurer le meilleur pronostic possible après la chirurgie.

Afin de déterminer si vous êtes un candidat à la neurostimulation, une évaluation complète de votre état sera faite par l’équipe multidisciplinaire (neurologue, ergothérapeute, physiothérapeute, neuropsychologue, psychiatre, infirmière et neurochirurgien.

 

Quand et comment vais-je savoir si je suis un candidat potentiel?

Après toutes ces évaluations et consultations, les professionnels impliqués se rencontreront pour discuter de votre cas. En équipe, ils prendront la meilleure décision pour votre cas. Vous serez informé(e) par la suite.

Procédure

Déroulement de la chirurgie

La veille de la chirurgie (ou quelques jours avant)

Vous passerez une résonance magnétique (afin de bien visualiser les cibles, le point d’entrée, les structures anatomiques et le trajet des électrodes et ainsi, de minimiser les risques opératoires).
 

La journée de la chirurgie

Le/la neurochirurgien(ne) installera un cadre métallique rigide fixé à la tête (cadre stéréotaxique), et une autre résonance magnétique sera faite avec ce cadre. 

Cet examen permet de bien situer toutes les structures du cerveau et de voir si des vaisseaux sanguins sont présents le long du trajet (repérer les vaisseaux sanguins permet de diminuer les risques de saignement).
 

Durant la chirurgie
  • Vos cheveux seront rasés à l’endroit de l’incision.

  • Vous serez éveillé(e) durant la 1e partie de la chirurgie et endormi(e) par la suite.

  • Vous devrez être confortablement installé lors de l’intervention donc, dites-nous le si vous n’êtes pas confortable.

 

Voici les étapes de la chirurgie

  • Deux (2) petites incisions sont faites de chaque côté sur le dessus de la tête,

  • L’os du crâne est ensuite percé (trou de trépan),

  • Une microélectrode est insérée dans ce trou et est glissée jusqu’au noyau identifié selon le trajet établi :

    • L’électrode enregistre l’activité des cellules du noyau et confirme le bon emplacement. 

    • Parce que vous êtes éveillé(e), vous pourrez percevoir cette activité (la « réponse de l’électrode ») et vous devrez en faire part au neurochirurgien.

 

  • Différents tests sont faits pour évaluer la réaction des cellules spécifiques au tremblement essentiel. Ces tests comportent l’évaluation des tremblements, des réactions sensorielles au toucher, du mouvement des mains, de la contraction du visage et de l’élocution.

    • À cette étape, votre collaboration est essentielle ! Vous serez questionné pour savoir si vous ressentez des engourdissements, des picotements, des contractions musculaires ou autres sensations indésirables.

    • Après, les électrodes permanentes sont installées (des radiographies confirment leur emplacement) et fixées à l’os (ces fixateurs laissent des petites bosses que vous pourrez sentir sous la peau au-dessus de la tête, c’est normal).

 

  • Selon votre situation, l’intervention peut être bilatérale (des 2 côtés du cerveau), à ce moment, les mêmes étapes sont répétées de l’autre côté.




La suite de la chirurgie s’effectue sous anesthésie générale, vous serez donc endormi(e). 

  • Les électrodes sont connectées au neurostimulateur (générateur d’impulsion) avec une extension.

  • Une petite incision est faite derrière l’oreille pour y glisser la sonde.

  • Une autre incision est faite au niveau du thorax pour y glisser le neurostimulateur.

    • La sonde et le neurostimulateur sont sous la peau dans le tissu graisseux.

 

Veuillez prendre note qu’il existe deux types de neurostimulateurs, 
un qui est rechargeable et l’autre qui ne l’est pas. 
Le neurostimulateur a une durée de vie variable selon la programmation utilisée et un remplacement de la pile peut être à prévoir au cours des années futures sous anesthésie générale ou locale.

Le lendemain de la chirurgie :
  • Vous aurez une résonance magnétique pour confirmer la position finale des électrodes.

 

Comment va se passer ma première programmation? 

  • Environ un mois après la chirurgie, la première programmation du neurostimulateur sera effectuée par le/la neurologue. 

  • Quelques jours avant ce rendez-vous, l’infirmière de la clinique des troubles du mouvement vous contactera afin d’expliquer les consignes. 

  • Il est important d’être accompagné pour cette rencontre.

  • Suite à cette programmation, le neurologue ajustera votre médication en fonction de la stimulation débutée. 

    • Notez qu’un délai d’environ 6 mois peut être nécessaire avant d’avoir une programmation optimale, et que des ajustements seront nécessaires.

Effets secondaires

Risques reliés à la chirurgie

Votre neurochirurgien et l’équipe soignante vous expliqueront les risques possibles de cette chirurgie. Ces risques demeurent quand même rares et tout sera fait pour les prévenir.

Les risques peuvent être en lien avec la chirurgie ou l’anesthésie, par exemple : la douleur, la confusion temporaire, l’infection, la thrombophlébite, la nausée ou l’embarrât bronchique. 

Les risques reliés à l’utilisation du matériel dans la région cérébrale sont également possibles, mais demeurent rares : la migration ou  le mauvais emplacement des électrodes,  une douleur persistante aux sites des cicatrices,  l’épilepsie, l’hémorragie cérébrale,  un  trouble neurologique  temporaire ou permanent (faiblesse, engourdissement, langage, diminution de la mémoire) et le décès.

 

Quels sont les effets indésirables de la stimulation?

 

La stimulation peut causer des effets indésirables, tels qu'une sensation de picotement, un changement au niveau de la prononciation (plus lente et moins précise), des troubles de la vision, des étourdissements, des troubles d'équilibre et très rarement dans un deuxième lieu, une faiblesse, des épisodes de changement d'humeur ou de comportement, des dyskinésies importantes ainsi que des dystonies.

Cependant, ces effets sont réversibles en modifiant les paramètres de la stimulation ou en modifiant la médication.

  • C’est pourquoi il est important d’aviser l’infirmière de la clinique des troubles du mouvement si ces effets indésirables ou d’autres effets se présentent.

Conseils

Recommandations après la chirurgie : 

  • Surveillez les signes d’infection suivants :

    • Fièvre à plus de 38,5°C.

    • Frissons.

    • Écoulement de pus, rougeur ou enflure au niveau de la plaie.

    • Augmentation de la douleur au niveau de la plaie.

 

  • Discutez avec votre médecin avant d’effectuer toutes activités ou traitements impliquant un champ magnétique ou électrique (par exemple : résonance magnétique, travaux de soudure).

  • Lorsque vous consultez un dentiste ou tout autre spécialiste, informez-le que vous êtes porteur d’un neurostimulateur avant d’accepter un traitement. 

Retour à domicile

Durant le 1er mois suivant la chirurgie


Évitez de : 

  • Faire des mouvements brusques et répétitifs du cou.

  • Soulever un poids de plus de 2 kilos et demi (5 livres).

  • Effectuer des activités extrêmes.

  • Conduire un véhicule.

  • Se baigner dans une piscine ou un spa.

  • Surveillez régulièrement l’état de la pile du neurostimulateur (si rechargeable) : 

    • La procédure de recharge vous sera expliquée.

    • Il est important de débuter la recharge 1 semaine après l’opération et d’effectuer une recharge d’environ 15 minutes par jour. 

Suivi clinique par un/une neurologue et un/une neurochirurgien(ne) 

La présence d’un neurostimulateur nécessite différents suivis médicaux.

Le/la neurologue vous rencontrera régulièrement pour ajuster votre médication ou la stimulation cérébrale afin d’optimiser votre réponse au traitement.

Le/la neurochirurgien(ne) s’assurera régulièrement du bon fonctionnement du neurostimulateur, de l’efficacité du traitement, de l’appareillage et des cicatrices. 

Un engagement rigoureux de votre part est requis puisque des suivis réguliers avec l’équipe seront nécessaires pour assurer l’efficacité de votre neurostimulateur.

Les rendez-vous seront plus fréquents pendant la première année et s’échelonneront aux 6 à 12 mois par la suite, 
jusqu’à ce qu’une stabilité soit présente.