Description
L’infirmière praticienne spécialisée (IPS) est une infirmière ayant complété un programme de deuxième cycle universitaire de 75 crédits, au terme duquel elle obtient une maîtrise en sciences infirmières et un diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS).
Ce parcours académique est couronné par un examen de certification qui donne lieu à la délivrance du certificat de spécialiste IPS de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ).
La pratique de l’IPS combine à la fois les 17 activités réservées aux infirmières énumérées dans la Loi sur les infirmières et infirmiers (LII), la pratique infirmière avancée ainsi que huit activités professionnelles énoncées à l’article 36.1 de la LII en fonction de sa classe de spécialité.
Compétences de la pratique infirmière avancée :
-
Soins directs
-
Éducation
-
Consultation
-
Collaboration
-
Leadership
-
Recherche
-
Éthique clinique
Stéphanie Dupont, IPS soins aux adultes
Activités professionnelles de l’IPS en vertu de l’article 36.1 de la LII :
-
diagnostiquer des maladies;
-
prescrire des examens diagnostiques;
-
utiliser des techniques diagnostiques invasives ou présentant des risques de préjudice;
-
déterminer des traitements médicaux;
-
prescrire des médicaments et d’autres substances;
-
prescrire des traitements médicaux;
-
utiliser des techniques ou appliquer des traitements médicaux, invasifs ou présentant des risques de préjudice;
-
effectuer le suivi de grossesses.
L’IPS offre des soins directs à la clientèle en utilisant une démarche clinique qui tient compte des dimensions biologique, psychologique, sociale, culturelle et spirituelle. Elle met en oeuvre des activités de promotion de la santé et de prévention de la maladie et des blessures en partenariat avec l’usager et sa famille.
L’IPS accompagne les infirmières qu’elle côtoie dans le développement de leur rôle, collabore à la formation de futures IPS par l’enseignement universitaire et la supervision de stage, contribue à des projets de recherche touchant sa pratique et celle de son équipe, en plus de contribuer au développement du rôle de l’IPS avec différentes instances (ordre professionnel, ministère de la Santé et des services sociaux (MSSS), directions partenaires, etc.).
La collaboration est au centre de la pratique de l’IPS. Elle travaille quotidiennement avec l’équipe intraprofessionnelle et interprofessionnelle (ex. : médecins, pharmaciens, physiothérapeutes, ergothérapeutes, travailleurs sociaux, etc.).
Avant d’exercer les huit activités professionnelles, l’IPS doit s’assurer :
-
de la conformité de l’activité à sa classe de spécialité;
-
de sa compétence à réaliser l’activité;
-
de la pertinence de l’activité selon la situation;
-
de la conformité de l’activité avec les données probantes.
Il existe cinq classes de spécialité d’IPS:
-
IPS en néonatalogie (IPSNN)
-
IPS en soins pédiatriques (IPSSP)
-
IPS en soins aux adultes (IPSSA)
-
IPS en santé mentale (IPSSM)
-
IPS de première ligne (IPSPL)
Les IPSSP et les IPSSA ont également un domaine de soins qui représente le secteur d’activités dans lequel elles évoluent (ex : traumatologie, neurochirurgie, cardiologie, rhumatologie, chirurgie hépatobiliaire, néphrologie, soins palliatifs, gastroentérologie, neurologie pédiatrique, etc.).
La mission du CHU de Québec-Université Laval (CHU) étant d’offrir des soins spécialisés et ultraspécialisés à la population, les IPS qui y travaillent sont les IPSNN, les IPSSP, les IPSSA et les IPSSM. Elles relèvent de la Direction des soins infirmiers (DSI).
Le rôle des IPS du CHU vise à améliorer l’accessibilité, la qualité, la sécurité et la continuité des soins et services spécialisés et ultraspécialisés. Ces soins et services sont offerts en centres hospitaliers : en consultations externes, en cliniques spécialisées de services ambulatoires et externes ainsi que sur les unités d’hospitalisation.
La formation universitaire de l’IPS
En plus des notions de pratique infirmière avancée, la formation universitaire de l’IPS se divise en deux volets : un volet théorique comprenant des notions avancées en pharmacologie, en physiopathologie et en examen physique, ainsi qu’un volet pratique comprenant 6 mois de stage. Préalablement au parcours universitaire de deuxième cycle, l’IPS doit détenir un baccalauréat ainsi qu’avoir une expérience clinique d’au minimum 3 360 heures, dont 1 680 dans la spécialité visée.
Le stage clinique constitue l’étape finale de la formation universitaire. Il vise à ce que la stagiaire mobilise l’ensemble des connaissances théoriques acquises antérieurement et leur consolidation dans la démarche de raisonnement clinique (anamnèse, examen physique, plan d’investigation, plan de soins et de traitement et suivi) auprès de la clientèle. La stagiaire est amenée à y intégrer la pratique infirmière avancée.
Au CHU, la stagiaire est intégrée dans les groupes d’externes et résidents sur les unités d’enseignement et autres unités ou services. Elle apprend à prendre en charge des usagers grâce à une supervision en collaboration par l’équipe médicale et les IPS travaillant déjà au sein de l’organisation.
Pendant toute la période des stages, les ordonnances médicales et pharmaceutiques rédigées par la stagiaire IPS doivent être contresignées par le médecin ou l’IPS superviseur.
Alexandra Guillemette, IPS soins pédiatriques
L’intégration de l’IPS
Une période d’intégration de six à 12 mois est requise afin de permettre à l’IPS d’approfondir ses connaissances et ses compétences dans sa spécialité et son domaine de soins et d’exercer son rôle en pleine autonomie auprès de sa clientèle.
L’IPS en intégration gagnera en autonomie selon la progression de ses apprentissages.
La progression de l’autonomie et la durée de l’intégration sont individualisées à chacune des IPS.
Voici un récapitulatif de chaque étape du parcours de l’IPS :
Du stage à l’autonomie!
En guise de complément d’information, nous vous invitons à vous référer aux lignes directrices disponibles sur le site de l’OIIQ (https://www.oiiq.org/pratique-professionnelle/pratique-avancee/ips)
Marie-Pier Gosselin, IPS soins aux adultes
De gauche à droite : Olivier Godbout IPS soins aux adultes; Mylène Blondin IPS néonatalogie; Daphnée Nadeau-Poulin IPS soins pédiatriques; Karine Paquet IPS santé mentale