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Évaluation de la pertinence de l’utilisation des urétéroscopes flexibles

18 février 2019

La pertinence de l’utilisation des urétéroscopes flexibles numériques à usage unique est le thème abordé dans une nouvelle publication de l’UETMIS.

L’urétéroscopie est une technique opératoire fréquemment indiquée, notamment pour l’investigation diagnostique et le traitement des pathologies lithiasiques ou tumorales du système urinaire supérieur. Des urétéroscopes (URS) flexibles optiques ou numériques sont parfois utilisés dans le cadre de ces interventions pour une meilleure visualisation des lésions. Il s’agit toutefois de dispositifs médicaux très fragiles associés à des taux élevés de bris qui peuvent survenir au cours de la procédure chirurgicale, du retraitement, du transport ou de l’entreposage. La durée et les coûts élevés des réparations des URS flexibles, et plus particulièrement des modèles numériques, soulèvent des enjeux financiers et organisationnels pour les établissements de santé, notamment en matière d’accessibilité et de gestion des ressources matérielles. Récemment, des URS flexibles numériques à usage unique ont été commercialisés et pourraient constituer une alternative intéressante. L’Unité d’évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé (UETMIS) a été sollicitée par la Direction clientèle – Chirurgie et périopératoire du CHU de Québec-Université Laval (CHU) afin d’évaluer l’efficacité, l’innocuité, les bénéfices et les coûts reliés à l’utilisation des URS flexibles numériques à usage unique. 
La preuve de l’efficacité clinique des URS flexibles numériques à usage unique s’appuie principalement sur les résultats de deux études comparatives non randomisées. Les résultats de ces études suggèrent que l’utilisation des URS flexibles numériques à usage unique pour le traitement des lithiases urinaires chez l’adulte serait associée à un taux de succès de l’intervention comparable à ceux obtenus avec l’usage d’URS optiques ou numériques réutilisables. Peu de données étaient disponibles pour évaluer l’efficacité de ces dispositifs dans un autre contexte clinique et en pédiatrie. L’analyse comparative du risque de complications associé à l’usage d’un URS réutilisable ou à usage unique ne permet pas de porter un jugement sur l’innocuité, les résultats divergeant d’une étude à l’autre. Toutefois, les évènements indésirables recensés s’apparentent aux complications connues des interventions par urétéroscopie. Les résultats de l’enquête de pratique menée au CHU et dans les autres établissements universitaires au Québec indiquent que plusieurs mesures visant à limiter les risques de bris aux différentes étapes du processus d’utilisation, de retraitement et de maintenance sont généralement mises en place, mais une certaine vulnérabilité à l’égard de l’offre de services demeure présente. Le recours à l’utilisation des URS flexibles numériques à usage unique dans les établissements universitaires au Québec y est à ce jour très limité. La fréquence des bris liés à l’utilisation des URS flexibles numériques réutilisables à l’Hôpital Saint-François d’Assise (HSFA) du CHU au cours de la dernière année (6,4 %) est semblable à celles rapportées dans la littérature. Les résultats de l’évaluation économique réalisée à partir des données recueillies à l’HSFA corroborent également ceux issus des études publiées, soit un coût moyen par intervention des URS flexibles à usage unique plus élevé que celui des URS réutilisables. Toutefois, les analyses suggèrent que l’impact budgétaire pourrait être limité en cas d’introduction d’URS à usage unique spécifiquement pour des interventions chirurgicales à risque élevé de bris, mais avec un degré d’incertitude élevé.
Considérant l’ensemble des données probantes, l’UETMIS recommande d’introduire à l’HSFA un nombre restreint d’URS flexibles numériques à usage unique en les réservant pour des interventions à risque élevé de bris, et ce, dans le cadre d’une étude pilote visant à mesurer l’impact financier, clinique et organisationnel pour l’établissement. En l’absence de données suffisamment précises, on ne peut assurer que le recours à l’utilisation d’URS flexibles numériques à usage unique soit la meilleure réponse à apporter sur les plans organisationnels et financiers en vue d’assurer la continuité du service en tout temps. Différentes alternatives pourraient également être explorées, incluant notamment la possibilité d’accroître le parc d’URS flexibles numériques réutilisables disponibles dans chacun des hôpitaux du CHU en tenant compte de la réalité de pratique de chacun.
 
Pour lire le rapport complet : https://www.chudequebec.ca/getmedia/1967bc4d-4549-4d89-8fd7-ca3f5315f4a8/RAP_02_19_ureteroscope.aspx
 
Pour consulter les autres publications de l’UETMIS : https://www.chudequebec.ca/professionnels-de-la-sante/evaluation/publications.aspx