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Par Bernard Roy - 1er décembre 2019

Le suicide chez les Premières Nations est une réalité complexe qui ne peut être réduite à des statistiques amalgamées des taux de suicide de diverses communautés autochtones. L’auteur remet en question le paradigme biomédical qui tend à réduire le suicide à des troubles de santé mentale et à la consommation excessive de drogues ou d’alcool. En se concentrant trop sur des déterminants individuels, on oublie les facteurs historiques et interculturels propres aux Premières Nations et l’importance de favoriser une plus grande autonomie et autodétermination comme moyen de prévenir le suicide.

 
Montréal, 20 septembre 2019, 16 heures, coin Saint-Denis et boulevard Maisonneuve. Il fait chaud comme au mois de juillet, mais il est beaucoup trop tôt pour invoquer l’été indien… Assis à la terrasse du Second Cup, je sirote un allongé avant de reprendre la route vers Québec après un court, mais bien occupé séjour. La veille, je participais à une recherche-action avec des femmes d’une Première Nation luttant, au sein de leur communauté, contre les violences sexuelles. Et, en ce vendredi, sur l’heure du midi, je donnais une conférence portant sur mes inconforts de chercheur universitaire en autochtonie.
 
Une ambulance, suivie de deux voitures de police, gyrophares allumés, sirènes hurlantes, s’immobilise au coin de la rue. Rien d’inhabituel au cœur de la métropole. Il y a un tribut à payer pour vivre la trépidante urbanité. Pressé par le désir de ne pas arriver trop tard à Québec, je quitte la terrasse pour rejoindre ma voiture. Quelques pas allongés sur le boulevard Maisonneuve, voilà que j’aperçois, entravant le trottoir, ambulanciers et policiers s’affairant auprès d’un homme inconscient. Happé par la scène, mon regard badaud reconnaît sur le visage de cet homme, les traits de l’autochtone. Probablement en errance, sous l’effet de quelques substances toxiques pour trouver du sens dans la forêt de béton. Les Autochtones constituent moins de 1 % de la population montréalaise, mais comptent pour près de 10 % de la population itinérante qui arpente le macadam de la métropole.

Je passe mon chemin comme le flot de piétons indifférents. Ma mémoire, elle, me fait faux bond. Elle me transporte au cœur de la nordicité, à Matimekush, à l’automne 1991.
 
Un temps de ma vie où je travaillais comme infirmier pour les services de santé innus. Tous les jours, aux abords de l’Hôtel Royal, le seul hôtel de la municipalité de Schefferville, j’aperçois des hommes innus. Ils y flânent tout le long des jours. Ils s’enivrent, du matin jusqu’à la nuit, avec du mauvais alcool acheté au profitable dépanneur de la ville. L’alcool coule à flots dans leurs veines et l’argent coule à torrents dans les coffres du richissime commerçant. Un jour, marchant sur le chemin longeant le Pearce Lake, je croise l’un d’eux. Je salue l’homme dans la jeune trentaine, mais qui en paraît déjà plus de cinquante. Je le reconnais. Il se nomme Édouard. Mon œil de clinicien ne peut s’empêcher d’observer le blanc de ses deux grands yeux dangereusement ictériques. Je l’interpelle : « Édouard… Comment ça va? Tu as les yeux très jaunes. Tu devrais venir nous voir au dispensaire. Peut-être es-tu malade? »
 
Et lui, de me répondre sans la moindre hésitation en rivant son regard au creux de mes yeux : « As-tu peur de mourir? Moi… non! » Un rictus sur ses lèvres, il tourne les talons et se remet à marcher d’un pas titubant vers le bout de son chemin. Quelques semaines plus tard, il rendait l’âme, seul, dans un hôpital de Québec. Jamais je n’ai oublié son visage, son regard, ses mots…
 
Voilà que mes pensées traversent la forêt boréale du nord au sud-ouest. Elles me transportent au nord du réservoir Gouin, en 1995, à Opitciwan. Cette fois, dans cette communauté atikamekw, je réalise une recherche participative sur la thématique de la santé et des savoirs populaires. Je connais le directeur des services de santé de cette réserve de plus ou moins 2 000 âmes, un Innu engagé depuis des décennies dans des dossiers visant l’autonomie des Premières Nations et l’amélioration de leur santé. Nous nous connaissons depuis quelques lunes. À Matimekush, en 1991, je travaillais sous sa direction. Il a accepté que je réalise, à Opitciwan, ma recherche de maîtrise en recherche sociale appliquée. Toutefois, il m’impose une restriction : « À l’exception de ton mémoire, tu ne publieras pas les résultats. Par contre, tu vas communiquer tes trouvailles à la communauté. » Les raisons qu’il invoque me convainquent. J’accepte.
 
En parcourant les dossiers médicaux des femmes et des hommes décédés au cours des cinq années précédentes (1989-1994) je réalise un troublant constat. Au cours de cette période, les hommes de cette communauté sont morts, en moyenne, à l`âge de 36,8 ans. Les femmes, elles, à 59,5 ans. Au tout début du XXe siècle, l’espérance de vie d’un Québécois était de 47,65 ans1! Je déteste réduire des vies humaines à de simples statistiques. « L’âge moyen de mortalité ». Un concept tellement froid. Pourtant, chacune des histoires de ces hommes décédés à la fleur d’un âge à peine éclos donne froid dans le dos. De grandes ivresses, des intoxications, des gestes violents, des accidents insensés les ont tués… pour ne pas dire, assassinés. Des secrets bien enfouis au fin fond de la forêt boréale.
 
De retour dans l’« ici et maintenant », en pleine conscience, à Montréal, j’arrive au stationnement où, au matin, je garais ma voiture. Derrière moi, à l’ombre des immeubles, l’ambulance se fraye un chemin pour transporter l’autochtone inconnu à l’urgence du CHUM. Un fait divers qu’aucun journal ne rapportera. Même pas la revue l’Itinéraire. Les experts associeraient peut-être ce fait tout comme ceux ravivés à ma mémoire, à des parasuicides2. Je dois me concentrer, mettre de côté les turbulences et futilités de la vie. L’échéance approche. Sur le chemin du retour, il me faut réfléchir à l’angle que j’adopterai pour rédiger l’article que je me suis engagé à produire autour de la thématique du suicide chez les Autochtones. Le défi est grand. Je ne suis pas un expert de la question!
 
Le suicide chez les Autochtones préoccupe… du moins, à l’occasion. Particulièrement lorsque les médias informent la population de l’avènement d’une vague de suicides, comme celle survenue en novembre 2015, dans la petite communauté innue de Uashat mak Mani-Utenam, où quatre femmes âgées de 19 à 46 ans et un homme de 24 ans s’étaient, en quelque temps, enlevé la vie; comme en octobre 2016, lorsque la Première Nation Attawapiskat située en bordure de la baie James, en Ontario, lançait un appel à l’aide à la suite de 86 tentatives de suicide; comme à l’automne 2018, lorsque 10 résidents de la communauté inuite de Puvirnituq, en quelques semaines, s’étaient enlevé la vie. Où lorsque, récemment, Statistique Canada rendait publiques d’alarmantes données. De 2011 à 2016, les taux de suicide chez les Premières Nations, les Métis et les Inuits du Canada, malgré les programmes de prévention et autres initiatives, demeuraient nettement supérieurs à ceux observés, au cours de la même période, au sein de la population canadienne. En fait, la recherche montre que depuis trente ans, la situation n’a pas du tout changé (Mihychuk, 2017).
 
En ces occasions, les politiciens, enfin quelques-uns, se font aller les babines tremblotantes d’émotion, pour dénoncer ces troublantes situations. L’État débloque des fonds d’urgence qui, surtout, serviront à payer les honoraires de professionnels et experts appelés en renfort. Une fois les projecteurs éteints, les bottines ne suivent plus, mais, dans les communautés ébranlées, les vies écorchées se poursuivent sous le parapluie de l’indifférence.
 
Depuis plusieurs décennies, des chercheurs de diverses disciplines s’intéressent à cette déconcertante réalité qui bouleverse l’autochtonie d’est en ouest et du nord au sud. À lui seul, le mot clef « suicide » inscrit dans le moteur de recherche Autochtonia du Réseau Dialog génère 78 titres publiés entre 1960 et 2018. Un très grand nombre de ces publications traitent la question du suicide en amalgamant dans la catégorie « les Autochtones » la complexe et diversifiée réalité des Premières Nations. Il faut savoir que les taux de suicide varient énormément entre les communautés et d’une région géographique à l’autre. Si certaines communautés sont durement concernées par cette problématique, d’autres ne le sont pas du tout. Tousignant, Laliberté, Bibeau, et Noël (2008) citant les travaux de nombreux chercheurs, rapportent qu’en Colombie-Britannique, 8 des 29 communautés affichaient des taux de suicide nuls ou minimes, tandis que dix autres affichaient des taux supérieurs à 100/100 000, soit environ sept fois le taux de la population canadienne. De telles variations seraient également observables dans les communautés des Premières Nations du Québec. De ce fait, la mise en garde de Chandler et Lalonde (2008) à l’effet qu’on ne peut prétendre à une compréhension de cette triste réalité en réduisant le monde autochtone à une arithmétique totalisante prend tout son sens. Il est très facile d’additionner tous les décès par suicide, de diviser la somme par le nombre des autochtones et d’en arriver à un chiffre indiquant que le taux de suicide chez les Premières Nations est de 3 à 7 fois supérieur à celui documenté pour l’ensemble de la population canadienne. Une procédure réductrice qui nous entraîne dans la « racialisation » d’une réalité complexe qui, elle, relève davantage de la place qu’occupent les Premières Nations dans le monde plutôt qu’à leur physiologie et à leur génétique.
 
Faut-il s’étonner, par ailleurs, du fait que la majorité des recherches et publications concernant le suicide chez les Premières Nations émanent d’univers scientifiques gravitant autour du paradigme biomédical? Une littérature scientifique qui, entre autres, estime que le suicide en milieu autochtone est fortement corrélé à des maladies mentales, comme la dépression majeure, les troubles affectifs, bipolaires ou schizophréniques ainsi qu’à la consommation excessive de drogues ou d’alcool. Et, le corollaire de la maladie mentale, depuis la lorgnette de la médecine psychiatrique, consiste à prescrire des antidépresseurs, des neuroleptiques, anxiolytiques et autres molécules visant à agir sur les substances neuronales et rétablir leur fonctionnement à l’intérieur des limites d’une normalité biochimique. Et puisque le suicide est, en apparence, un acte privé et que les disciplines de la psychiatrie et de la psychologie dirigent principalement leur attention sur le fonctionnement des individus, rien d’étonnant au fait que la majorité des recherches sur le suicide se concentrent sur les déterminants individuels (Kirmayer et al. 2007). Comme le soulignent Tousignant et ses collaborateurs (2008 : 115) « l’un des problèmes des études empiriques de cas individuels est qu’elles ne peuvent prendre en considération les facteurs historiques et interculturels qui ont conduit aux drames sociaux vécus par les Premières Nations dans le passé et durant la période contemporaine ».
 
Les travaux de Chandler (M. J. Chandler, 1994) et Chandler et Lalonde (1998) (M. J. Chandler, Lalonde, Sokol, et Hallett, 2010) ont largement contribué à l’établissement de liens ténus entre les parcours individuels et collectifs dans la compréhension du suicide. Pour la période s’échelonnant de 1987 à 1992, ces chercheurs, en analysant les données sur les décès par suicide dans 196 collectivités des Premières Nations de la Colombie-Britannique, ont constaté que 90 % des suicides avaient eu lieu dans seulement 10 % des communautés. Un constat qui ébranlait les amalgames statistiques suggérant que l’appartenance à une autochtonie uniforme a mari usque ad mar constituait, à lui seul, un facteur suicidogène. Ces chercheurs ont mis en évidence que le mieux-être de la communauté et l’identité collective constituaient des facteurs de protection contre le suicide chez les jeunes. Leurs travaux ont établi de solides corrélations entre le suicide de membres des Premières Nations et le développement identitaire, ce dernier résultant de processus à la fois personnels, sociaux et culturels. Le suicide, ainsi appréhendé, ne relève plus de l’acte insensé d’un individu. Mais il implique plutôt la mort « d’une identité et l’image d’une relation manquée, ou encore ratée entre l’individu et la société » (Malhame, 2007:184). Ce qui apparaît encore plus intéressant est que ces chercheurs ont démontré que plus une communauté disposait d’une forme d’autonomie politique, plus les taux de suicide étaient bas. À propos des travaux de Chandler et Lalonde, le sociologue et anthropologue, Daniel Dagenais écrit que ces chercheurs font la démonstration que dans les communautés autochtones, le suicide est une affaire d’identité qui « révèle la nécessité anthropologique de la continuité à soi-même et la difficulté d’y parvenir lorsque la société propre fait défaut à elle-même » (Dagenais, 2010:8).
 
Au cours des dernières années, de nombreux rapports d’enquête, de coroners et de commissions ont formulé des recommandations pour prévenir les suicides et tenter d’en dégager les causes profondes. Qu’il s’agisse du Rapport de la Commission royale sur les peuples autochtones (1996), de l’Enquête du coroner sur les suicides au Nunavut (2015), du Rapport d’examen des décès par suicide chez les jeunes de la Première Nation de Pikangikum (2011) ou du Rapport d’enquête du Bureau du coroner suite au suicide de cinq Innus de Uashat Mak Mani-Utenam (2016) tous ces documents estiment, à l’instar des travaux de Chandler et Lalonde, que la lutte contre le suicide dans les communautés des Premières Nations passe par une plus grande autonomie pour ne pas dire par l’exercice de l’autodétermination.
 
Faut-il s’étonner que la toute première recommandation inscrite dans le rapport du Comité permanent des affaires autochtones et du Nord intitulé Point de rupture : la crise de suicides dans les communautés autochtones se lise ainsi : « Que le gouvernement du Canada travaille en partenariat avec les collectivités autochtones pour les aider à atteindre l’objectif d’autodétermination et veille à ce qu’elles aient les ressources nécessaires pour exercer leur droit » (Mihychuk, 2017:62).
 
Un peu moins de deux heures de route plus tard, je suis de retour chez moi, à Québec, dans le confort et la quiétude de ma résidence. Il est tard, je ne tarderai pas à me laisser tomber entre les bras de Morphée. Demain, je m’attellerai à la rédaction de mon article… Demain, sûrement, un autre autochtone inconnu tombera sous le poids de l’indifférence!
 

Notes

1   Bourbeau, Robert (2006). Évolution de l’espérance de vie au Québec : tendances récentes et perspectives. Département de démographie, Université de Montréal http://www.osfi-bsif.gc.ca/Fra/Docs/2006_09_22_bourbeau.pdf
 
2   En 1986, l’OMS proposait cette définition du parasuicide : « poser un acte n’ayant pas d’issue fatale, selon lequel une personne adopte délibérément un comportement inhabituel qui, sans l’intervention d’autres, entraînera des blessures volontaires, ou l’amènera à absorber une quantité excessive d’une substance prescrite ou généralement admise comme posologie thérapeutique, dans le but de réaliser des changements recherchés au moyen d’effets physiques réels ou prévus » (traduction proposée par Kirmayer et col, 2007 :4).
 

Références

Canada. Commission royale sur les peuples autochtones. (1996). Rapport de la Commission royale sur les peuples autochtones. Ottawa.

Chandler, M.J. (1994). Self-continuity in suicidal and nonsuicidal adolescents. In G. Noam & S. Borst (Eds.), Children, youth and suicide: Developmental perspectives (pp. 55–70). San Francisco : Jossey-Bass.
 
Chandler, M.J., et Lalonde, C. E. (1998). “Cultural continuity as a hedge against suicide in Canada’s first nations”. Transcultural Psychiatry, 35(2), 191 - 219.
 
Chandler, M.J., & Lalonde, C. E. (2008). Cultural continuity as a moderator of suicide risk among Canada’s First Nations. In J. L. Kirmayer & G. Valaskakis (Eds.), Healing Traditions : The mental health of Aboriginal peoples in Canada (pp. 221–248). Vancouver : University of British Columbia Press. Retrieved from https://web.uvic.ca/psyc/lalonde/manuscripts/2008HealingTraditions.pdf
 
Chandler, M.J., Lalonde, C., Sokol, B. W., & Hallett, D. (2010). Le suicide chez les jeunes Autochtones et l’effondrement de la continuité personnelle et culturelle (Les Presses) Québec.
 
Dagenais, D. (2010). Préface à l’édition française. In Michael J Chandler, C. E. Lalonde, B. W. Sokol, & D. Hallett (Eds.), Le suicide chez les jeunes Autochtones et l’effondrement de la continuité personnelle et culturelle. Québec: Les Presses de l’Université Laval.
 
Kirmayer, J. L., Brass, G. M., Holton, T., Paul, K., Simpson, C., & Tait, C. (2007). Suicide chez les Autochtones au Canada. Ottawa: Fondation autochtone de guérison.
Malhame, C. (2007). Compte rendu de [Michael J. Chandler, Christopher E. Lalonde, Bryan W. Sokol et Darcy Hallett, «Personal Persistence, Identity Development, and Suicide : A Study of Native and Non-Native North American Adolescents», Boston et Oxford, Blackwell Publishing, M. Recherches sociographiques, 48(3), 181–184.
 
Mihychuk, M. (2017). Point de rupture: la crise de suicide dans les communautés autochtones. Rapport du Comité permanent des affaires autochtones et du Nord. Ottawa : Comité permanent des affaires autochtones et du Nord.
 
Tousignant, M., Laliberté, A., Bibeau, G., et Noël, D. (2008). « Comprendre et agir sur le suicide chez les Premières Nations : quelques lunes après l’initiation ». Frontières, 21(1), 113–119.
 



Bernard Roy s’inscrit, à 20 ans, dans un parcours d’auteur-compositeur. Craignant que la fourmi lui dise: « Vous chantiez? J’en suis fort aise. Eh bien, dansez maintenant! » il finalise, en 1986, un DEC en soins infirmiers. Il se consacre, dès lors, aux soins infirmiers en région éloignée auprès des Premières Nations et de populations nord-côtières. En 1996, il fonde une firme de consultants qui s’investit auprès de communautés autochtones puis, en 2002, il finalise un doctorat en anthropologie de la santé. En 2004, il obtient un poste de professeur à la Faculté des sciences infirmières de l’Université Laval. Depuis, il se consacre à l’enseignement de la santé communautaire, à la santé des Premières Nations et à celle des hommes. En 2012, pour son plaisir et pour sa santé, il revient à son ancien amour, la chanson, pour ne pas perdre la... plume.


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