Je m’étonne parfois qu’un si petit virus ait bouleversé tant de choses dans nos vies depuis deux ans. Il semble cependant que nous n’en avons pas fini et que notre créativité sera encore sollicitée.
Tous les domaines de nos vies sont affectés par la pandémie, mais je constate chaque jour que c’est probablement l’amplification de la pénurie de personnel qui a le plus d’effets négatifs pour nos équipes. Alors que la demande pour les soins et les services de santé est toujours plus grande, il manque environ 1 000 intervenants dans nos cinq hôpitaux pour y répondre!
Dans un tel contexte, comment pouvons-nous rétablir l’accès aux soins pour la population après cette cinquième vague alors qu’en plus, nos intervenants sont épuisés?
La réponse à cette question n’est pas simple, mais il est clair que nous ne pouvons plus continuer comme avant. Trop souvent, nous utilisons encore les modèles qui prévalaient quand tous nos postes étaient comblés… Ce n’est plus le cas et, pour le bien-être de nos intervenants et celui de nos usagers, il est urgent et essentiel de repenser nos manières de faire. C’est dans cette optique qu’au CHU, nous avons entrepris de développer une nouvelle approche de soins qui nous permettra de poursuivre notre mission de soigner la population.
La première phase, déjà entamée sur le terrain à l’Hôpital Saint-François d’Assise, vise à alléger la charge des infirmières et des infirmiers. Si nous ciblons ce titre d’emploi, c’est non seulement parce qu’il est central dans la chaîne des soins et qu’il regroupe près du tiers de nos intervenants, mais c’est aussi parce qu’il est en grande pénurie.
Pour atteindre notre objectif, nous voulons d’abord miser sur la collaboration interprofessionnelle en élargissant la participation des équipes multidisciplinaires. Par exemple, nos collègues de la logistique pourraient libérer du temps aux infirmières, aux assistants techniques aux soins de la santé ainsi qu’aux préposés aux bénéficiaires en prenant en charge plus de tâches touchant aux transports (patients, prélèvements…) et aux fournitures (gestion, rangement…).
Nos équipes médicales sont également mobilisées de manière extraordinaire; avec les proches aidants, ils vont être appelés à collaborer à cette grande transformation.
C’est à partir des intervenants sur le terrain et de leur expertise que nous voulons bâtir nos nouvelles façons de faire. Les idées sont toutes les bienvenues et j’espère que vous n’hésiterez pas à faire part des vôtres à votre gestionnaire! Nous avons d’ailleurs déjà recueilli des centaines de suggestions qui sont actuellement en évaluation. N’oublions pas que c’est quand nous unissons nos forces que nous allons le plus loin!
En parallèle de cette nouvelle approche qui se construit, nous poursuivons nos efforts de recrutement de nouveaux intervenants et de fidélisation de notre personnel. Je suis convaincu qu’avec toute l’expertise que l’on trouve au CHU et la motivation de nos nouveaux collègues, nous réussirons à nous réinventer afin de continuer à offrir des soins optimaux dans de meilleures conditions pour nos intervenants.
Je tiens à remercier personnellement chacun d’entre vous qui êtes impliqué dans notre grand projet de nouvelle approche de soins, mais aussi tous ceux qui continuent de croire en notre mission et qui donnent chaque jour le meilleur d’eux-mêmes. En mon nom personnel et au nom de notre population, merci du fond du cœur!
Martin Beaumont
Président-directeur général