Changer de travail pour mieux lutter contre la COVID-19

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Depuis décembre 2021, plusieurs intervenants du CHU de Québec-Université Laval (CHU) ont temporairement changé de travail pour aller prêter main-forte dans quelques secteurs plus particulièrement sollicités par la pandémie. Découvrez le témoignage de six intervenants qui en ont fait l’expérience! 

 

Roxanne Pelletier, préposée aux retraitements des dispositifs médicaux, Hôpital du Saint-Sacrement

A travaillé comme « fit-testeuse de masques N95 » pour le Service de prévention et mieux-être au travail entre le 6 et le 21 janvier 2022.

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Ce que j’ai aimé de mon expérience
Je ressors de cette expérience grandie! Elle m’a permis de mieux connaître le fonctionnement du système de santé et d’échanger avec plusieurs personnes de tous les secteurs. Je me sens plus instruite et je connais mieux l’importance de chaque travailleur afin de prodiguer les meilleurs soins de santé à la population.

J’ai aussi aimé ressentir l’impact que pouvait avoir mon aide dans le réseau de la santé. Les fit-testeurs sont vraiment reconnus et gratifiés, ce qui change de mon poste de PRDM qui travaille dans l’ombre! J’ai été chanceuse, car j’ai été affectée à l’hôpital dans lequel je travaille déjà, mon horaire était régulier et j’ai eu de super nouveaux collègues!

Ce que j’ai moins aimé de mon expérience
Le plus dur pour moi a été avant le changement de poste : j’ai su le 30 décembre que j’étais réaffectée à d’autres tâches, mais sans savoir quoi ni où. J’ai finalement appris que j’étais attendue le 6 janvier à 8 h à un tel local, mais sans plus de détails! Disons que ça prend une bonne capacité d’adaptation!

Pendant mon prêt de service, j’ai aussi trouvé ça dur de ne pas savoir quand j’allais retrouver mon poste habituel. Et comme je suis étudiante, je me suis aussi inquiétée pour mon retour aux études. 


 

Mireille Dufour, technicienne en administration, Direction adjointe des communications

A travaillé à la collecte des données des travailleurs déclarés positifs à la COVID pour le Service santé - COVID du 25 décembre 2021 au 28 janvier 2022.

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Ce que j’ai aimé de mon expérience
Le prêt de service m'a permis de connaître un autre secteur qui m’était jusque-là peu connu. Les tâches que j’ai effectuées m'ont permis d’être à jour dans les nouvelles applications avec lesquelles nous devons travailler. Ça m'a aussi donné l’occasion d’être en interaction avec différents intervenants du CHU provenant de divers secteurs. J’ai aussi aimé l’horaire soit variable, ce qui m'a permis d’adapter celui-ci à ma situation personnelle. 

Ce que j’ai moins aimé de mon expérience
J’ai dû assimiler rapidement beaucoup d’informations et celles-ci sont en constante évolution selon les nouvelles directives gouvernementales. Parfois, les changements se faisaient plus d’une fois en une même journée. Le travail est répétitif et demande beaucoup de concentration, ce qui était une certaine source de stress. Le fait d’être en retrait de mon secteur d’origine m'a aussi donné l’impression de ne plus être à jour. 


 

Catherine Van Neste, physiothérapeute et agente de développement des pratiques professionnelles en physiothérapie, Hôpital de l’Enfant-Jésus

Travaille à la clinique de dépistage « ID Now » de l’Hôpital de l’Enfant-Jésus depuis le 28 décembre 2021. A également travaillé à la clinique de dépistage de masse du 23 au 28 décembre 2021.

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Ce que j’aime de mon expérience
À la clinique ID Now, j’ai appris à développer des compétences en manipulation d’instruments de laboratoire, en procédures de contrôle environnemental et en compréhension du langage technique spécifique au laboratoire qui sont complètement en dehors de mon champ d’expertise. Il faut être très rigoureux dans l’application procédurale, car tout erreur risque de fausser les résultats. Comme j’ai été impliquée dans cette clinique dès son ouverture, j’ai participé à améliorer les processus, à former d’autres utilisateurs et à collaborer avec l’équipe d’infectiologues.  
Aider à la clinique de dépistage est certainement utile pour le CHU, mais je retire autant que je donne de cette expérience. Je suis toujours attirée par ces périodes de grande mobilisation vers un objectif commun. Pour moi, il était hors de question que je ne participe pas à l’effort collectif!

Ce que j’aime moins de mon expérience
Je ne rencontre pas d’irritant majeur dans cette affectation temporaire, mais il faut être très souple pour les horaires, car tout change vite. De plus, avec l’horaire élargi de la clinique depuis le 24 janvier, je dois adapter ma vie familiale. Nous sommes une petite équipe, alors je dois accepter de travailler fréquemment la fin de semaine. 



 

Marilou Couture, conseillère aux communications – Affaires publiques et gouvernementales, Centre mère-enfant Soleil

A travaillé à l’intégration des informations recueillies lors des enquêtes réalisées auprès des travailleurs déclarés positifs à la COVID pour le Service santé - COVID du 1er au 27 janvier 2022.

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Ce que j’ai aimé de mon expérience
Grâce à mon apprentissage des processus reliés aux dépistages et à l’isolement des intervenants, je suis maintenant une experte des règles reliées à la COVID!

Je tiens à remercier les membres de l’équipe qui soutiennent les « prêtés » : Marie-Ève Girard, Jennifer Fortin, Isabelle Bédard et Lydia Tremblay. Elles sont extraordinairement patientes et compétentes, elles prennent le temps et s’assurent qu’on ait tout ce qu’il nous fait pour bien travailler. Elles ont adapté leur façon de faire pour créer un processus efficace.  

Ce que j’ai moins aimé de mon expérience
Ce type de travail répétitif qui demande beaucoup de rigueur afin de n’oublier aucun élément dans les dossiers traités m’a demandé une certaine adaptation. 


 

Charles Dumas, intervenant en soins spirituels, Hôpital Saint-François d’Assise

A soutenu les équipes de soins des unités de médecine et de néphrologie à L’Hôtel-Dieu de Québec les 15 et 28 janvier 2022.

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Ce que j’ai aimé de mon expérience
L’expérience a été positive, aussi bien avec les soignants qu’auprès des patients. 

Je devais m’assurer que l’équipe avait accès rapidement aux équipements de base pour son bon fonctionnement et que les patients recevaient l’aide dont ils avaient besoin sans délai (matériels, soins du corps, etc.). J’ai voulu offrir une aide efficace et attentive pour permettre aux autres soignants de sentir que les patients étaient entre bonnes mains, et aussi pour donner au patient le sentiment d’être vu, entendu, reconnu à travers des gestes concrets de sollicitude. 

Tant dans mon rôle d’intervenant en soins spirituels que dans celui de soutien aux soignants, le sens donné à mon travail est porté par la même intention : favoriser l’espérance et la paix.

Ce que j’ai moins aimé de mon expérience
Ce que j’ai trouvé plus difficile, c’est de constater l’ampleur du gaspillage matériel qui n'est pas recyclé (verres en styromousse, jaquettes, suremballage, etc.) et du gaspillage de temps. Par exemple, il est important de relayer l’information à la bonne personne, mais il faut parfois la chercher et l’interrompre dans ses tâches pour lui transmettre un renseignement important afin de prévenir une erreur. 

Dans les deux cas, je comprends l’ampleur du défi, mais je me demande s’il y aurait une manière de gagner en efficacité.



 

Francine Corneau, coordonnatrice aux octrois et à la reconnaissance, Fondation du CHU de Québec 

Travaille à la collecte et à l’intégration des informations auprès des travailleurs déclarés positifs à la COVID pour le Service santé - COVID depuis le 17 janvier 2022.

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Ce que j’aime de mon expérience
Le fait d’être volontaire me permet de constater davantage à quel point cette crise est majeure au CHU de Québec-Université Laval. Il y a tant à faire! J’ai découvert qu’il y a énormément de travailleurs infectés jour après jour dans leur milieu de travail, même s’ils sont protégés par des équipements. 

J’ai été très touchée par l’idée de Marie-Claude Paré, la présidente et chef de la direction de la Fondation, de mobiliser notre équipe pour aider les intervenants du CHU. Je me suis véritablement sentie interpellée et j’ai accepté sans hésiter, même si mon travail à la Fondation me demande beaucoup au quotidien. Pour moi, c’est une question de priorité et de solidarité et la priorité, en ce moment, c’est de contribuer. 

Ce que j’aime moins de mon expérience
Je ne vois rien de négatif dans l’aide apportée, je prends cela un jour à la fois. La Fondation ne nous met pas de pression sur les dossiers et les objectifs que nous avons mis de côté temporairement. Une chose est certaine : je considère que je fais une différence dans le quotidien des intervenants du CHU, si minime soit-elle. 
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Plusieurs intervenants de tous les secteurs, par exemple des infirmiers et infirmières, des médecins, des inhalothérapeutes ou encore des agents administratifs, ont aussi été réaffectés temporairement à d’autres tâches. Nous les remercions d’avoir contribué à la lutte contre la COVID-19!

Vous aussi, vous avez été prêter main-forte dans un autre secteur que le vôtre et vous avez envie de partager votre expérience dans Le Chuchoteur? Écrivez-nous à lechuchoteur@chudequebec.ca!


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7 février 2022

Au cours de mon expérience d'enquêteur du jour, j'ai eu la chance de parler avec des gens de coeur qui ont su rester digne malgré leur diagnostique positif à la Covid. Ils ont su me donner de l'énergie pour continuer à mieux les servir.

Par Nancy Beauregard

Dernière révision du contenu : le 8 mars 2023

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