Par Véronique Pioch Eberhart – 1er août 2023
Le coaching est une démarche d’accompagnement qui s’intéresse à plusieurs domaines et situations. Il est un art plus qu'une science. Cet article présente son apport dans la résolution des conflits générés par la transgression de normes éthiques, sociales et cognitives. Il souligne, entre autres, les diverses manifestations de la transgression et les pistes que le coaching peut suivre lorsqu'il est confronté à la transgression.
Les dictionnaires définissent « transgresser » comme l’acte de passer outre la norme, l’interdit. Dans le langage courant, elle évoque la violation de lois ou de commandements divins. Dans nos sociétés occidentales, ces normes – que ce soient des us et coutumes, des règles, des lois, ou des tabous – sont généralement vues comme les garantes d’une société harmonieuse. Émile Durkheim considère l’absence de norme, ou l’anomie, comme un mal « parce que la société en souffre, ne pouvant se passer, pour vivre, de cohésion et de régularité »1 .La transgression est une rupture, une destruction du tissu social. Elle est donc au premier abord perçue par la société comme essentiellement négative. Dans la tradition judéo-chrétienne, la transgression représente le péché.
La transgression présuppose donc à la fois l’existence d’une norme et un comportement qui fait infraction à cette norme. Mais il y a un autre aspect de la transgression. La norme peut aussi être vue comme une limite à dépasser, une restriction à la connaissance, un stimulant du désir. Les interdits peuvent être injustes ou oppressifs. La transgression devient alors une libération, la condition de la transformation.
Comme tout comportement, la transgression est relative et difficilement mesurable. Elle dépend de normes qui elles-mêmes sont relatives à la culture et à la période envisagée. Elle va du mensonge pieux à la trahison, du petit larcin au crime punissable par la loi, elle se meut au cœur des conventions sociales plus ou moins explicites aussi bien que dans les dogmes les plus strictes. La transgression, cela peut aussi être une rupture avec des croyances culturelles venues de l’enfance et des loyautés familiales, avec une idée qu’on a de soi et du monde, et qui pour une raison ou une autre a dû être balayée. La transgression se manifeste au niveau physique, psychique et spirituel. Enfin, la transgression touche à tous les aspects de la vie privée et publique.
Dans cet article, nous ne prétendons pas répondre à toutes les questions que présente la transgression. Nous nous proposons modestement d’explorer les pistes que le coaching peut suivre lorsqu’il est confronté à la transgression. Après avoir rapidement défini le coaching et ses particularités, nous nous arrêterons sur trois cas de transgression considérés à partir de la perspective du coaching, 1) le coaching face à la transgression des normes éthiques; 2) le coaching face à la transgression des normes sociales; 3) le coaching face à la transgression des normes intérieures.
Qu’est-ce que le coaching?
Sir John Whitmore (1937–2017), un des pionniers du coaching, fournit l'une des définitions du coaching les plus largement citées : « Le coaching consiste à libérer le potentiel d’une personne pour maximiser sa propre performance. C’est aider à apprendre plutôt qu’enseigner2 ». Il y a de nombreuses sortes de coaching, telles que le coaching de vie, coaching en entreprise, coaching de santé, coaching sportif, pour n’en citer que les plus proéminents. Il y a également de multiples modes, outils, systèmes et stratégies de coaching. Néanmoins, tout coaching est essentiellement une relation de confiance basée sur l’écoute active et bienveillante; il part du principe que les personnes coachées ont en elles-mêmes les réponses recherchées, qu’elles sont volontaires et entreprennent le coaching de bonne foi, avec l’intention de mener à bien le travail entrepris afin d’atteindre les objectifs fixés. Ces éléments sont d’autant plus importants lorsqu’une situation de transgression apparait dans le coaching.
La posture du coaching
Tout comme d’autres relations d’accompagnement telles que la psychothérapie, la rencontre chez un psychologue scolaire, la visite d’un membre de l’aumônerie de l’hôpital ou autre, la relation de coaching procure un espace de confiance, de bienveillance et une écoute exclusive. Néanmoins, le coaching présente trois caractéristiques qui, à notre avis, élargissent l’offre d’accompagnement traditionnelle.
Tout d’abord, le coaching n’est pas une thérapie. Même s’il est parfois opportun de parler d’une relation thérapeutique dans le sens où elle apporte écoute, bien-être et réconfort, le coaching n’a pas pour fonction de diagnostiquer ou traiter des problèmes physiques, psychiques, ou spirituels sévères. Ce faisant, le coaching s’ouvre à de nombreuses personnes qui ont besoin d’un soutien émotionnel ponctuel sans la stigmatisation qui accompagne le fait de consulter.
Deuxièmement, la relation est définie par un contrat limité dans le temps, précis dans le champ d’application, spécifique quant à l’intention des buts à atteindre et rémunéré. La personne coachée est donc en contrôle des paramètres de son coaching et elle est responsable des résultats, alors que le coach a l’obligation de moyens. Il est à noter que ce protocole permet de diffuser la situation d’asymétrie qui surgit inévitablement des relations d’accompagnement. Ici, la personne en situation de vulnérabilité, la personne coachée, co-crée les paramètres de la relation, participe activement à l’atteinte de résultat et établit une relation d’égalité de pouvoir à travers un échange monétaire.
La troisième caractéristique que nous voulons aborder brièvement est l’indépendance des coaches. Ils n’ont de comptes à rendre à aucune institution religieuse, médicale, ou scolaire3. Il ne peut y avoir aucun soupçon de prosélytisme ou de conformité à des normes sociales. Il est important de garder ce groupe de caractéristiques en tête pour la suite de notre exploration.
Le coaching face à la transgression des normes éthiques
La première fondation des compétences de base de la Fédération internationale de coaching (International Coaching Fédération, ICF) est la capacité de démontrer des pratiques éthiques – intégrité personnelle, honnêteté, et confidentialité sont au cœur du coaching4. Tout coaching qui traite de transgressions telles que la fraude, la tromperie, le mensonge, etc., peut poser de sérieuses questions éthiques au coach. William Bergquist, coach international, auteur et professeur dans les domaines de la psychologie, de la gestion et de l’administration publique écrit :
Lorsque nous coachons le tricheur, nous agissons plus comme un prêtre qui se confesse que comme un fournisseur de conseils séculier des temps modernes à un décideur. De nombreuses émotions sont inévitablement entrelacées avec le coaching des tricheurs et nos propres considérations éthiques doivent être prises en compte lorsque nous acceptons d’opérer dans cet engagement de coaching difficile5.
Marshall Goldsmith, coach international de grands chefs d’entreprise, auteur et conférencier, est sans équivoque : « On ne coache pas les manquements à l’éthique, on le met à la porte6 ». Nombreux sont les coaches de business qui reprennent cet adage. Ces manquements seraient trop couteux pour l’entreprise, et les changements de comportements peuvent être longs et incertains. Nombreux sont les scandales dans les domaines médical, politique, bancaire, artistique, universitaire ou autres, qui semblent justifier cette politique de tolérance zéro. Néanmoins, cette approche comporte un problème de taille, à savoir le fait d’ignorer que la nature humaine est profondément faillible et que si l’on veut être honnête avec nous même, la faute, la transgression est la norme, pas l’exception. Qui d’entre nous, en pensée, en parole, par action ou par omission7, n’a jamais commis de faute? Qui n’a jamais succombé à la tentation? Détourné le regard ? Trahis sa conscience? Au-delà de simplement commettre une faute qu’il nous est aisé d’identifier chez quelqu’un d’autre, nous sommes très souvent enclins à justifier nos propres écarts. Ces mécanismes de justifications des actes transgressifs sont eux-mêmes au cœur de la transgression, et doivent eux-mêmes être sérieusement questionnés pour espérer un quelconque changement. La réalité, nous dit William Bergquist8, est que les mensonges et la tricherie, qu’ils soient en entreprise ou dans la vie privée, sont tellement courants qu’il est impossible de les ignorer sans sérieusement limiter l’impact du coaching. Dans la mesure où le coaching a pour but de sortir de la situation de transgression, et d’implémenter des comportements éthiques – à savoir que le transgresseur entreprend le coaching de bonne foi et en confiance, et non pas comme camouflage, sans réel désir de changer de comportement – il est tout à fait adapté. L’intention et les actes concrets de la personne coachée doivent guider le coaching.
Surmonter la compulsion de tricher et de mentir
Bergquist base ses stratégies de coaching autour de quatre questions fondamentales.
La première question est : quand et comment dire la vérité à d’autres personnes qu’à son coach ou conseiller? Pour une personne ou une entité qui a possiblement investi beaucoup d’énergie à cacher la transgression, cette étape peut être difficile. Le coaching peut mettre le transgresseur face à la sévérité de la situation et des dommages causés, l’aider à établir un plan pour sortir de cette situation et le guider pas à pas dans les actions à accomplir.
Ce que nous savons, c’est que les organisations (et en particulier les entreprises) sont plus susceptibles de survivre à une tricherie lorsqu’elle est partagée ouvertement et lorsqu’une véritable excuse est présentée. La tricherie qui est cachée, niée et jamais accompagnée d’excuses est inévitablement la plus dommageable lorsqu’elle est découverte9.
La deuxième question est celle de la décision d’arrêter de violer les normes. S’il s’agit d’un comportement compulsif, cette question n’est pas anodine. Comment sortir des situations difficiles quand mentir et tricher semble tellement plus facile? Ici, le coaching peut être d’une grande valeur pour identifier des comportements alternatifs plus constructifs.
La troisième question consiste à adresser et à anticiper les conséquences et les coûts associés à la sortie de la transgression. Dire la vérité à quelqu’un qui est habitué aux mensonges peut être dévastateur. Il peut y avoir des répercussions légales qui ne peuvent pas être ignorées. Le coaching peut aider à envisager toutes les répercussions, positives et négatives, et à s’y préparer.
La quatrième question est : comment sortir d’un système qui encourage à passer outre les règles? Comment faire lorsque mon industrie me récompense en fonction du nombre de comptes que j’ouvre, du nombre de malades que je visite ou que j’opère, ou du nombre d’élèves qui réussissent leurs tests, sans prendre en compte les situations particulières?
Les psychologues du comportement proposent souvent de « reprogrammer l’environnement » pour permettre des changements de comportements durables. Une solution serait d’éviter les environnements qui encouragent la transgression, ce qui n’est pas toujours facile. Le coaching peut aider à changer les environnements qui encouragent les comportements déviants et à créer un environnement où il n’est plus nécessaire de mentir – ou qui prévient les conflits potentiels, etc.
Dans un contexte organisationnel, nous pourrions essayer de changer l’environnement en devenant collectivement clairs et en trouvant des moyens de renforcer notre code d’éthique à l’échelle de l’entreprise10.
Le coaching face à la transgression des normes sociales
Dans les Cahiers de Psychologie politique, Thomas Seguin revendique « l’utilité sociale de la transgression en tant qu’elle est révélatrice des limites sociales, en tant qu’elle porte en elle, à terme, une certaine forme de progrès culturel »11 .La transgression provoque inévitablement une « réaction sociale », généralement négative. Elle est stigmatisée en tant que « déviance ou purs dysfonctionnements ». Seguin émet l’hypothèse que la transgression proviendrait de « l’inadéquation entre système psychique et social. Si la transgression est un besoin, c’est parce qu’elle représente une certaine structure du Moi, pris dans les déterminants sociaux ; un moi qui accumule les ressentis, les affects, une charge émotionnelle propre et éminemment subjective »12.La violence peut être valide dans la mesure où elle est intégrée, réorientée. Pour Michel Maffesoli, « la violence doit faire l’objet d’une perpétuelle négociation, elle doit rentrer dans le jeu social sous peine de se jouer du social dans des formes sanguinaires dont les histoires humaines nous montrent le paroxysme et les ravages »13.
Toute transgression ne mène pas à la violence physique, mais la transgression – dans son sens fondamental d’aller à travers, de passe outre – implique une violation qui peut revêtir une forme physique, psychique, ou spirituelle toujours liée à une situation sociale définie. Kevin Weitz, consultant en affaires et coach en leadership spécialisé dans le changement de culture et les transformations organisationnelles, dit que le conflit à la source de la transgression né d’un désaccord entre les croyances personnelles concernant un comportement et les normes sociétales subjectives concernant ce comportement. L’intention – souvent considérée comme le moteur du coaching – est « une fonction de cette relation entre croyances personnelles et normes sociales »14.Cela peut entrainer des cas de conscience graves, mais aussi triviaux. L’auteur raconte le moment où, conformément à sa croyance que porter un costume-cravate au travail est à la fois « stupide et inconfortable », il apparait à sa première journée de travail habillé d’une manière qui défit la norme. Il s’ensuit qu’il doit choisir entre sa croyance et son emploi.15 La même discordance se produit à chaque fois qu’une situation nous force à remettre nos propres normes culturelles en question. La « question du voile » en France, ou des « arrangements raisonnables » au Québec sont des illustrations politiques de cette question de la relativité de la norme et croyance, et des chaines de réactions qu’elles entrainent.
Que peut apporter le coaching dans ces situations?
Bien entendu, il ne s’agit pas d’aider à contrevenir à la loi de quelque manière que ce soit. Le coaching peut intervenir pour clarifier et comprendre les causes, résoudre les conflits générés par la transgression et la recherche de solutions.
Choisir de suivre sa conscience – ou sa croyance – peut s’avérer très couteux, et il est important d’examiner cette croyance avant de se lancer dans des actions qui peuvent être très lourdes de conséquences. Mais aller contre sa conscience peut également s’avérer très couteux pour l’individu, mais aussi pour la société. Il est donc important de se poser les bonnes questions, telles que : Quelles sont les croyances sous ce conflit? Ai-je déjà rencontré une situation similaire? Qui suis-je quand je transgresse – ou pas – la norme? Quels sont les risques à défier cette norme? Quelles sont les étapes que je peux mettre en place? Est-ce que je peux participer à changer la norme? Comment?
Un autre exemple de questionnement est celui de Byron Katie, auteure et conférencière américaine, qui enseigne une méthode précise connue sous le nom de The Work.16 Cette méthode est basée sur l’idée que la souffrance provient de nos pensées. Elle peut s’avérer utile quand la transgression amène des conflits personnels douloureux. La méthode consiste à penser à une situation émotionnelle négative, tout en répondant aux quatre questions suivantes :
- Est-ce vrai? (Sinon, passez à 3)
- Pouvez-vous absolument savoir que c'est vrai?
- Comment réagissez-vous, que se passe-t-il lorsque vous croyez cette pensée?
- Qui seriez-vous sans cette pensée?
Après ce travail, elle propose de renverser la pensée par rapport à la situation et de réfléchir à la façon dont chaque revirement est également vrai, voire encore plus vrai.
La démarche de questionnement de ses propres pensées qui est au cœur du coaching a pour but d’apporter de la clarté sur des situations complexes. Que ce soit pour sortir de la transgression, pour accepter une situation de transgression nécessaire, ou pour effectuer un travail de discernement face à un choix difficile, le coaching peut apporter le soutien émotionnel, stratégique, éthique et professionnel nécessaire.
Le coaching face à la transgression intérieure
Nous venons de voir des exemples de transgression de normes culturelles ou des cas de conscience. Mais qu’en est-il lorsque la discordance n’est pas entre soi et la société, mais plutôt entre nos croyances et nos propres comportements, ou quand notre de système de pensées, nos croyances, nos émotions et attitudes se contredisent? C’est ce qui s’appelle la dissonance cognitive, et cela peut produire des transgressions de normes internalisées depuis la plus tendre enfance d’une très grande intensité émotionnelle. Cela peut être des situations de divorce, de grossesses hors mariage, ou d’avortements dans des milieux où ces situations sont cachées et tues; cela peut être le désir d’arrêter ou au contraire d’adopter une tradition religieuse, de se trouver en accord avec des idées politiques opposées à la culture familiale, ou d’être en contradiction avec toute autre prescription imprimée dans la conscience, et plus profondément encore, dans le subconscient, par la famille, la société et la culture.
Que peut apporter le coaching dans ces situations?
Joshua Hornick, coach d'affaires certifié et coach de vie, nous souffle lors d’une conversation: « La transgression est une forme de jugement. C’est descendre l'échelle de la conscience humaine – la culpabilité, la honte. C'est une expérience qui est en contradiction avec la notion que l'univers est bienveillant. »
La culpabilité et la honte sont tout en bas de l’échelle de conscience de Hawkins.17 Elles entretiennent une vue de la vie comme malveillante et misérable. Elles sont liées au reproche et à l’humiliation, des émotions paralysantes qui contribuent au jugement de soi et à la peur du jugement d’autrui. À ce niveau de conscience, la transgression est indicible, sauf à la confesser à mi-voix sous le sceau du secret. Tous les cas de conscience n’ont pas les mêmes répercussions sur les personnes, et le coaching peut aider à de nombreux niveaux.
Parfois, une simple écoute attentive et un petit coup de pouce sont suffisants. Cette écoute, comme nous l’avons vu plus haut, peut être favorisée par la dissociation du coaching d’avec les institutions culturelles, médicales, éducatives, et cultuelles. Néanmoins, le coaching se déploie à travers l’art de poser des questions qui aident à aller au fond des questions, et à identifier les tenants et aboutissants de la crise amenée par la dissonance cognitive ou par la transgression. Dans ce cas, ces questions pourront recentrer l’expérience vécue comme un cas de conscience – donc dans le psychique – en une expérience vécue dans le corps. Il est en effet reconnu que le corps garde la mémoire des leçons du passé, et que dénouer cette mémoire corporelle est la clé de la transformation.18 Ainsi, de nombreux coaches suivent des formations supplémentaires pour travailler au niveau des émotions, par exemple à travers l’hypnose, la méditation, la Gestalt; ou des méthodes basées sur l’énergétique chinoise telles que le Tapping/Emotional Freedom technique (EFT/Tapping), les chakras, les mantras; ou encore des techniques basées sur les sagesses anciennes, telles que les archétypes, les sagesses amérindiennes, les accords toltèques, ho'oponopono, etc. À travers ces techniques de thérapie corps-esprits, l’indicible peut se dévoiler, la réparation peut procéder. De là, le coaching peut aider la personne coachée à sortir de la paralysie et à passer à l’action. Il est clair que le coaching ne peut en aucun cas se substituer à un traitement médical, psychiatrique ou psychanalytique, quand cela est nécessaire, notamment en présence de traumatismes majeurs. Néanmoins, le coaching peut accompagner avec succès une grande variété de petits traumatismes, de systèmes de croyances, et de transgressions qui sans lui resteraient indicibles, insoupçonnés et source de mal-être.
Dans cet article, nous avons voulu offrir un éclairage sur trois niveaux de transgression depuis la perspective du coaching. Pour cela, nous avons commencé par définir le coaching, et indiqué les ressemblances et différences avec d’autres relations d’accompagnement. Nous avons ensuite défini la transgression comme étant le fait de passer outre la norme, puis nous avons choisi trois aspects de la transgression qui nous paraissaient pouvoir bénéficier du coaching. Il s’agit de la transgression des normes éthiques, représentées par le mensonge et la tricherie illustrés ici en milieu professionnel; la transgression des normes sociales, représentée par les cas de conscience vécus au sein d’un groupe social; et de la transgression des normes intérieures ou la dissonance cognitive. Nous n’avons pas évoqué tous les angles de la transgression. Nous avons voulu, au contraire, donner des cas concrets de transgressions accompagnés de processus et de questions de coaching, tout en offrant une large panoplie des moyens présents dans le coaching, mais les processus proposés ne se limitent pas aux exemples offerts. Le coaching est un art plus qu’une science et la transgression, par ses multiples facettes qui vont de la destruction du tissu social à la création de tissu social, en passant par de graves crises de conscience, et des désaccords culturels, pose des défis que le coaching peut relever.
Notes
1 Émile Durkheim, De la division du travail social, 1893
2 John Whitmore, Coaching for Performance: The Principles and Practice of Coaching and Leadership, Fifth edition (London: Nicholas Brealey Publishing, 2017), p. 8.
3 Le cas de l’indépendance du coaching d’individu en milieu professionnel, payé par l’entreprise, est très débattu dans le milieu du coaching dans la mesure où il peut remettre en cause cette indépendance et la confidentialité absolue qu’elle garantit.
4 La ICF est la leader dans la profession du coaching – https://coachfederation.org/credentials-and-standards/core-competencies
5 William Bergquist, Cheating: The Act of Purposeful Lying, Library of Professional Coaching, 2023.
6 https://marshallgoldsmith.com/
7 Référence à « l’acte de contrition » récité dans les églises catholiques romaines.
8 Bergquist.
9 Bergquist, p. 20.
10 Bergquist, p. 21.
11 Thomas Seguin, Transgression et société, Cahiers de Psychologie politique, 20 (2012).
12 Seguin.
13 Michel Maffesoli, La Violence ou Le Désir du Collectif, in Violence et Transgression, éd. André Bruston, Georges Balandier et Michel Maffesoli (Paris: Éditions Anthropes, 1979), pp. 171–96 (p. 195).
14 Kevin Weitz, Why Do People Behave the Way They Do? | Library of Professional Coaching - Part 4’
15 Weitz.
16 https://thework.com/sites/francais/
17 David R. Hawkins, Power vs Force: The Hidden Determinants of Human Behavior, Author’s official authoritative edition (Carlsbad, California: Hay House, Inc, 2012).
18 Bessel A. Van der Kolk, The Body Keeps the Score: Brain, Mind and Body in the Healing of Trauma (New York, NY: Penguin Books, 2015).