Les travailleuses sociales et travailleurs sociaux du CHU de Québec-Université Laval interviennent de façon à permettre aux jeunes, aux adultes, aux aînés et aux familles de s’adapter et de retrouver un fonctionnement social optimal malgré les diagnostics reçus.
Ils offrent un soutien émotionnel et logistique à l’usager et à ses proches dans des moments où leur vie est bouleversée. Ils favorisent l’émergence de solutions propres aux particularités de chaque individu. Leur évaluation du fonctionnement social permet à l’équipe interdisciplinaire de mieux comprendre le vécu de la famille durant l’épisode de soins et de pouvoir en tenir compte dans ses interventions.
Les travailleuses sociales et travailleurs sociaux ont aussi un rôle important en ce qui concerne la protection de l’enfance des jeunes patients rencontrés ainsi que de la protection sociale et de la défense des droits de tous les adultes en situation de vulnérabilité.
En cette Semaine des travailleuses sociales et des travailleurs sociaux du Québec (23 au 29 mars 2025), nous vous présentons deux travailleuses sociales et un travailleur social qui s’expriment sur leur réalité et leurs expériences au CHU.
Annie Cochrane, travailleuse sociale à la clinique de diabète
« Mon travail en clinique de diabète consiste à soutenir l’adaptation des jeunes et de leurs parents au diagnostic de diabète de type 1. Cette maladie vient chambouler la vie et les habitudes de toute la famille. J’accompagne le jeune et sa famille dès l’annonce du diagnostic et dans les années suivantes, selon les défis qu’ils rencontrent.
Par exemple, récemment, dans le cadre d’un plan d’intervention concerté avec la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ), j’ai soutenu un adolescent et les intervenants de la ressource d’hébergement où il demeure afin qu’ils comprennent mieux la gestion quotidienne du diabète. En collaboration avec la médecin en diabétologie et l’infirmière clinicienne de mon équipe, le plan a été établi dans le but d’éviter des aller-retours inutiles à l’hôpital, des absences scolaires, une détérioration de sa santé, mais surtout, un découragement du jeune face à la mauvaise compréhension de son problème de santé. Nous travaillons également avec les intervenants du jeune pour favoriser sa motivation et son autonomie face aux traitements. Le deuil, l’acceptation et l’intégration du traitement à l’adolescence sont des enjeux quotidiens pour les jeunes diabétiques.
Ce qui me tient particulièrement à cœur dans mon travail, c’est de pouvoir rassembler les divers acteurs présents dans la vie de l’enfant vers l’objectif commun d’assurer sa protection et de minimiser les impacts de sa maladie sur son développement, sa sécurité et sa santé à long terme. »
Marie-Andrée Richard, travailleuse sociale à la clinique de planification des naissances
« Comme travailleuse sociale à la clinique de planification des naissances, je soutiens les femmes dans leur prise de décision quant à la poursuite ou non de leur grossesse. Selon leur décision, je les accompagne dans le processus relié à l’avortement ou je les dirige vers les ressources pertinentes en périnatalité. Une grossesse imprévue peut susciter des émotions intenses, des craintes de marginalisation, des conflits de valeurs, des enjeux conjugaux, familiaux ou culturels.
Il y a quelques semaines, j’ai reçu l’appel d’une patiente qui sollicitait mon aide afin de quitter son conjoint violent. Par l’entremise de mon intervention, elle a pu partir de la maison avec ses enfants et être relocalisée dans un milieu sécuritaire.
Travailler auprès de femmes en âge de procréer et de leurs proches s’avère un privilège. Il est essentiel à mes yeux qu’elles puissent être accompagnées avec bienveillance tout au long de leur processus d’interruption de grossesse. J’ai ainsi la conviction qu’elles reprennent du pouvoir sur leur vie. »
Jonathan Charrette, travailleur social dans une équipe volante
« Mon poste d’équipe volante m’amène à développer mon expertise auprès de diverses clientèles. J’ai travaillé en oncologie à L’Hôtel-Dieu de Québec et, depuis deux mois, j’ai l’opportunité d’accompagner les usagers hospitalisés en soins palliatifs et leur famille à l’Hôpital du Saint-Sacrement.
La personne qui fait face à une maladie incurable ou qui reçoit un pronostic sombre peut traverser une large gamme d’émotions et exprimer divers besoins afin de s’adapter aux pertes inévitables jusqu’à son décès. C’est un travail délicat, puisqu’on souhaite que la personne vive chaque moment de manière la plus agréable possible. De plus, l’effet du soutien que l’on peut offrir aux proches perdurera à la suite du départ de l’être cher et les aidera durant leur processus de deuil.
Je repense à cette patiente d’environ 50 ans qui souffrait d’un cancer depuis plusieurs années. Son pronostic vital était estimé à quelques semaines lorsque je l’ai rencontrée. L’équipe traitante s’attendait à ce qu’elle soit relocalisée en centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) en raison de sa perte d’autonomie et de ses besoins de soins actuels. Toutefois, la patiente considérait que l’unité des soins palliatifs de l’Hôpital du Saint-Sacrement répondait mieux à ses besoins. Ses enfants et sa sœur pensaient également que c’était le meilleur scénario puisque, vivant à proximité, ils pourraient venir la visiter quotidiennement. De plus, ils avaient confiance en la qualité des soins offerts. À la suite de mon évaluation, j’ai pu expliquer les motifs cliniques motivant cette demande et la patiente n’a pas eu à vivre un changement de milieu de vie qui ne correspondait pas à ses valeurs.
J’ai trouvé valorisant de défendre les droits de cette famille afin que les choix et la dignité de cette personne soient mises au premier plan, malgré la complexité de notre système de santé. »
Merci aux travailleuses sociales et aux travailleurs sociaux d’être présent(e)s pour soutenir et accompagner nos usagers et leurs proches dans les moments où ils en ont le plus besoin!