Développer une culture de recherche clinique à la DSM

Image.


La recherche est l’un des quatre volets de la mission du CHU de Québec-Université Laval (CHU), avec les soins, l’enseignement ainsi que l’évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé. Afin d’inciter plus de professionnels de la santé de son secteur à entreprendre des projets de recherche, la Direction des services multidisciplinaires (DSM) a décidé d’y consacrer du temps, de l’énergie et des ressources. 

La DSM se divise en quatre grands secteurs, soit les services interprofessionnels (neuropsychologie, psychologie, service social, soins spirituels, nutrition, orthophonie, physiothérapie, ergothérapie, etc.), le service des activités respiratoires (inhalothérapie), les services des archives et de la transcription médicale ainsi que le service du bénévolat. 

Plusieurs professionnels de la DSM participent régulièrement à des projets de recherche clinique et collaborent avec différents chercheurs du Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval (CRCHU). Toutefois, dans le passé, il était plus rare que les professionnels de la DSM démarrent des projets portant directement sur leurs interventions ou leurs pratiques cliniques.

Afin de générer des projets qui vont mieux répondre aux besoins de leurs clientèles ou guider des travaux de révision des pratiques, la DSM s’est dotée des moyens pour accroître l’implication de ses professionnels en recherche clinique. Ainsi, depuis 2020, les professionnels de cette direction peuvent compter le soutien de Marianne Giroux, ergothérapeute, doctorante en épidémiologie et personne-ressource pour les projets de recherche clinique à la DSM.

« Lorsqu’un clinicien a une idée pour une recherche, je l’aide à structurer son projet, à trouver des collaborateurs qui ont une expertise en recherche clinique – professeurs de l’université, chercheurs – et à identifier les sources possibles de financement. Je le mets aussi en contact avec l’équipe de la plateforme de recherche clinique du CRCHU qui offre un soutien complémentaire, notamment des services de biostatistiques. »
 

Développer une culture de recherche clinique

En plus de soutenir concrètement les chercheurs, la DSM veut développer une culture de recherche : plus la recherche est présente et plus les cliniciens auront envie d’en faire. De façon plus globale, la recherche doit être valorisée, notamment en réservant du temps aux cliniciens pour développer leurs projets, en la rendant plus visible et en structurant davantage son processus.

« Il faut exposer les gens à la recherche : ils doivent en entendent parler, par exemple lors de présentations de chercheurs invités. Nous misons aussi sur la formation, comme celle qui est offerte par la plateforme de recherche clinique du CRCHU sur l’initiation à la recherche et à la rédaction d’un protocole. En parallèle, nous voulons tenir nos professionnels informés des projets en cours et de leurs résultats afin qu’ils voient ce que ça peut concrètement apporter dans leur pratique. »

En collaborant aux projets d’amélioration des pratiques, les agents de développement de la DSM jouent également un rôle important dans la promotion de la recherche. Ils sont notamment en première ligne pour identifier des sujets potentiels pour des projets de recherche et pour favoriser le transfert de connaissances de la recherche vers la pratique clinique.

« Je parle régulièrement aux agents de développement et je leur demande, par exemple, s’il pourrait être pertinent de mesurer l’impact d’une nouvelle pratique. J’essaie de développer le réflexe de se questionner autant chez les agents de développement que chez les cliniciens. »

Enfin, les bourses de recherche clinique sont d’une aide précieuse. Offertes depuis 2018 par la Direction de la recherche du CHU, en collaboration avec le Conseil des infirmières et des infirmiers, le Conseil multidisciplinaire, le Conseil des médecins, dentistes et pharmaciens et la Fondation du CHU de Québec, ces bourses encouragent les professionnels à se lancer dans cette belle aventure en finançant leur projet.

« Avant même de penser déposer leur candidature pour ces bourses, ça peut les inspirer et engendrer une réflexion, car ils voient que ce sont des bourses pour des cliniciens comme eux, pas pour des chercheurs de carrière. Elles rendent la recherche plus accessible. »
 

Des projets concrets

Plusieurs projets de professionnels se sont récemment concrétisés grâce au soutien de la DSM, dont celui des nutritionnistes cliniques Mimi Demers et Nadia Faucher. Leur recherche vise à identifier les caractéristiques de certains patients les plus à risque de développer ces complications. Leurs résultats permettront de prioriser les patients ainsi que les interventions à réaliser dans un objectif de mieux soigner, mais aussi de mieux utiliser les ressources.

En collaboration avec Joël Macoir, professeur au Département de réadaptation de l’Université Laval et l’un des auteurs du DTLA (« Détection des troubles du langage chez l’adulte et la personne âgée ») et de la Dre Stéphanie Gosselin-Lefèvbre, neurologue au CHU, l’orthophoniste Marie-Hélène Lavoie a développé un protocole pour mesurer si le DTLA permet d’identifier plus de troubles de langage nécessitant une intervention en orthophonie chez les patients ayant subi un AVC. Les résultats de cette recherche aideront à connaître l’impact réel d’un tel outil et de valider auprès de quelle clientèle il est le plus efficace, tout en se conformant aux recommandations des guides de pratique canadiens. 

À la clinique de la main, l’ergothérapeute Isabelle Bradet-Lévesque compare deux protocoles de suivi couramment utilisés pour la même pathologie par ses collègues du CHUL et de l’Hôpital de l’Enfant-Jésus. Les résultats de son projet permettront de définir laquelle des deux interventions est la plus efficace pour les patients ainsi que pour l’utilisation des ressources. 

L’ajout de services de physiothérapie dans les urgences du CHU, depuis l’automne 2020, est issu du projet de recherche mené par une équipe du Centre interdisciplinaire de recherche en réadaptation et intégration sociale (CIRRIS) de l’Université Laval et Marie-Christine Laroche, adjointe au directeur des services multidisciplinaires, en collaboration avec le physiothérapeute Anthony Barabé. Les retombées de ce projet ont un impact direct sur l’accès aux soins et aux services pour les patients et renforcent la collaboration interdisciplinaire. 
 

Une lancée qui se poursuit

« Plusieurs professionnels pensent qu’ils ne sont pas capables de faire de la recherche, mais s’ils ont de la créativité, une bonne connaissance de leur domaine et qu’ils peuvent trouver un sujet qui va répondre à un besoin, ils ont le principal. Et ce sont les cliniciens qui sont les mieux placés pour identifier les vrais besoins en étant sur le terrain chaque jour avec les patients. »

Il semble que, petit à petit, le message passe et que la culture de recherche est bel et bien en progression à la DSM, puisque de plus en plus de ses professionnels démarrent des projets en tant qu’investigateurs principaux.

Marianne_Giroux_300x309.jpg
Marianne Giroux, , ergothérapeute, doctorante en épidémiologie et personne-ressource pour les projets de recherche clinique à la DSM.


Laisser un commentaire



 Security code

 

Voir les commentaires
Aucun commentaire.

Dernière révision du contenu : le 7 mars 2022

Signaler une erreur ou émettre un commentaire