Pour un enfant, se retrouver à l’hôpital peut être source d’anxiété. Mais voilà que depuis quelque temps, les petits patients du Centre mère-enfant Soleil ont accès à une nouvelle approche qui apaise leurs inquiétudes et qui transforme leur expérience. Bienvenue dans l’univers magique d’Equoo, une initiative novatrice qui conjugue réalité augmentée et humanisation des soins.
À l’approche d’une chirurgie ou lorsqu’ils doivent recevoir des soins, bien des enfants ressentent des émotions négatives. Anxiété, inquiétude, peur, nervosité, méfiance… Rien de bien agréable. Pour les parents, difficile de voir leur enfant vivre une telle palette de sentiments. Pour le personnel soignant, composer avec les réactions parfois intenses de jeunes patients angoissés pose de grands défis sur le plan de la prestation des soins, bien sûr, mais aussi sur le plan humain.
Plusieurs jeunes patients du Centre mère-enfant Soleil ont la chance de traverser cette expérience d’une tout autre façon grâce à Equoo. Ce personnage lumineux, aussi attachant que rassurant, accueille les enfants dans son univers douillet grâce à la magie de la réalité augmentée.
Quand les enfants enfilent les lunettes de réalité augmentée, ils entrent dans un monde merveilleux où ils découvrent des techniques pour se détendre. Ils interagissent avec Equoo et ses amis Constellation et Hop. Cette joyeuse bande les accompagne jusqu’à la salle d’opération.
Une nouvelle approche qui fait déjà ses preuves
Implantée en septembre 2022, l’initiative en est encore à ses premiers pas, mais déjà, elle sème le réconfort!
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Plus de 1 000 enfants ont fait connaissance avec Equoo et ses amis.
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Selon la plus récente étude, cette approche réduit l’anxiété des jeunes patients de plus du tiers.
Pour en savoir plus, consultez l’article scientifique publié sur le sujet le 4 novembre 2023.
Univers virtuel, bienfaits réels
Pierre André Bilodeau est infirmier au Centre mère-enfant Soleil depuis 25 ans. Sur le terrain, il en a côtoyé, des enfants qui composent avec la maladie et qui vivent de la peur et de l’inquiétude! Il est bien placé pour constater que ce projet fait de petits miracles pour sa clientèle. Voici trois histoires qu’il nous raconte à ce sujet.
Créer un lien de confiance avec une patiente aux besoins particuliers
« Dernièrement, j’ai vécu une expérience incroyable avec une jeune patiente de 13 ans. Atteinte d’un trouble du spectre de l’autisme, elle ne voulait pas qu’on la touche. Tout un défi! Plusieurs aspects de ma pratique impliquent un contact physique. Par exemple, comment prendre les signes vitaux de la jeune fille tout en respectant ses particularités?
J’ai remarqué qu’elle était captivée par sa tablette. Ses parents m’ont expliqué qu’elle coopérait mieux lorsqu’elle portait ses écouteurs et entendait sa musique préférée. Et si Equoo me donnait un coup de pouce? Mon intuition a été bonne! Grâce aux lunettes de réalité augmentée, j’ai pu me rapprocher et accomplir mes tâches sans problème. La transition vers le bloc opératoire s’est faite en douceur. La chirurgie s’est déroulée sans accroc.
Les lunettes n’ont plus été nécessaires après. Le lien était établi, la confiance s’était installée. J’avais devant moi une jeune fille sereine et des parents très reconnaissants. Et j’étais pour ma part comblé d’avoir pu offrir une expérience humaine et chaleureuse à ma patiente. »
Atténuer l’hyperactivité et vaincre l’opposition
« Soigner des tout-petits qui vivent avec des difficultés de langage ou qui sont hyperactifs relève parfois de la haute voltige! Je pense à cette fillette qui, du haut de ses 6 ans, refusait fermement que je l’approche. Agitée, elle bougeait constamment et criait « Non, non, non! ». Ses parents étaient bien désemparés. Ils m’ont confié qu’eux-mêmes, à la maison, avaient de la difficulté à la faire changer d’avis lorsqu’elle s’opposait.
Je me suis dit qu’Equoo pourrait me donner un coup de pouce. J’ai moi-même enfilé le casque de réalité augmentée. La fillette a tout de suite été fascinée. Elle voulait le porter, elle aussi. Je le lui ai enfilé. J’ai choisi le mode « accompagnement », un univers où l’enfant doit faire éclater des bulles de savon. Elle était captivée par son défi, à un point tel qu’elle ne s’est plus occupée de moi.
J’ai réussi à accomplir calmement les différentes étapes de la prise en charge. Les parents ont aussi pu me transmettre des renseignements sans qu’elle interrompe notre échange. Ils anticipaient avec anxiété le moment où il faudrait transporter leur fille vers le bloc opératoire. Nul besoin de la forcer. Alors qu’on la transportait vers la salle de chirurgie, je voyais une petite fille heureuse, détendue, qui faisait éclater des bulles! »
Surmonter la peur des aiguilles
« Je me souviendrai toujours de cette toute petite patiente qui souffrait d’une maladie génétique affectant son métabolisme. À seulement 4 ans, elle avait déjà connu son lot de piqûres. À un point tel qu’elle avait développé une grande peur des aiguilles. Mon rôle auprès d’elle impliquait plusieurs prises de sang tout au long de son hospitalisation. Sa condition posait aussi certains défis : impossible d’utiliser un garrot et les zones où il m’était possible de piquer étaient limitées.
Plusieurs prises de sang devaient être faites avant et après l’opération, puis toutes les quatre heures par la suite. J’étais convaincu qu’Equoo pourrait adoucir son expérience. Le casque était un peu grand pour la fillette. Qu’à cela ne tienne! J’ai glissé quelques débarbouillettes sous le casque pour améliorer son confort.
J’ai dû la piquer à au moins quatre reprises la même journée. Chaque fois, j’installais le casque et Equoo apparaissait pour lui parler. Bien installée sur son lit, elle devenait parfaitement immobile, conquise par le personnage. À quelques reprises, elle s’étonnait elle-même de n’avoir rien senti et demandait « C’est déjà fait? ». »
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