Une nouvelle chambre dédiée au monitorage de l’épilepsie à l’Hôpital de l’Enfant-Jésus

Image.


Depuis la mi-février, à l’Hôpital de l’Enfant-Jésus (HEJ), tout près du poste des infirmières de l’unité des sciences neurologiques, une chambre de deux lits consacrée au monitoring d’électroencéphalographie (EEG) est ouverte. Elle est munie de l’appareillage nécessaire pour effectuer du monitoring EEG et elle est aménagée de manière à permettre une meilleure surveillance des patients. Le Chuchoteur a rencontré M. Jonathan Carrier, chef d’unité en sciences neurologiques, ainsi que la Dre Laurence Martineau, épileptologue pour la clientèle pédiatrique et adulte, pour en apprendre davantage au sujet de cette chambre.

« L’HEJ est le seul hôpital dans l’est du Québec à être équipé d’une chambre de monitoring EEG. Les autres centres à offrir ce service sont le CHUM et l’Institut neurologique à Montréal. La clientèle adulte provenant entre autres du Bas Saint-Laurent, de la Gaspésie, de la Côte-Nord, de la région du Saguenay-Lac Saint-Jean nous est référée, et le CHU est limitrophe pour la clientèle de la Mauricie. Un projet est aussi en élaboration pour ouvrir une chambre de monitoring EEG similaire comprenant un lit dédié exclusivement à la clientèle épileptique pédiatrique au Centre-Mère Enfant Soleil », explique la Dre Martineau.

M. Carrier mentionne que la chambre est dédiée spécifiquement aux patients atteints d’épilepsie ou encore à ceux chez qui l’on soupçonne de l’épilepsie. Pendant leur séjour, l’activité cérébrale des patients est enregistrée 24 heures sur 24. 

La Dre Martineau précise qu’il y a deux types de monitoring EEG. Le premier, où des électrodes sont collées sur la tête du patient, est appelé « de surface ». Il est utilisé pour diagnostiquer de l’épilepsie ou pour surveiller les réactions du patient en cas de changement de médicament. 

Dans le deuxième type de monitoring, les électrodes sont implantées dans le cerveau à la suite d’une intervention au bloc opératoire. Ce type de monitoring est utilisé exclusivement chez les patients avec épilepsie pharmacorésistante (épilepsie qui persiste malgré le recours à deux médicaments anti-crise et qui affecte 30 % des patients) lorsque l’on veut valider les données recueillies avant de procéder à une chirurgie. 

Dépendamment de la situation, un patient peut séjourner à la chambre de 5 à 14 jours. « La Fondation du CHU de Québec a par ailleurs rendu possible l’acquisition de fauteuils se transformant en lit pour permettre aux accompagnateurs de rester au chevet de leur proche pendant leur hospitalisation, ce qui apporte du soutien aux patients au cours de cette hospitalisation », ajoute la Dre Martineau.

  
  
Dans cette nouvelle chambre, un espace a été spécialement aménagé pour la technologue en électrophysiologie médicale (EPM), qui a un rôle primordial auprès des patients. L’espace est situé à la tête des deux lits de manière à ce que la technologue ait une vue constante sur les deux patients. Cet aménagement permet à la technologue EPM d’effectuer des examens plus poussés chez les patients afin de mieux définir la zone cérébrale responsable des crises (imagerie spécialisée en médecine nucléaire) et, en parallèle, assure une surveillance accrue des patients, ce qui optimise la sécurité.

  

« Dans les cas de monitoring EEG à visée pré-chirurgicale, nous souhaitons obtenir l’enregistrement de crises afin de mieux définir la zone cérébrale responsable de l’épilepsie. Afin de provoquer une crise d’épilepsie, plusieurs moyens sont utilisés, dont la diminution de la médication, la stimulation par l’exercice, la privation de sommeil, etc. Ces moyens sont adaptés à chaque patient et utilisés de façon sécuritaire. Lorsqu’une crise survient, la technologue EPM dispose de 20 secondes pour injecter un marqueur, c’est-à-dire un produit qui permettra de bien voir les zones du cerveau qui sont affectées par la crise. Par la suite, le patient est amené en médecine nucléaire pour des examens d’imagerie spécialisée, soit un examen appelé « SPECT ictal ». Lors d’une crise, le patient est pris en charge par l’équipe des soins infirmiers, formée à cet effet », décrit M. Carrier. 

La Dre Martineau tient à souligner l’importance de chaque membre de l’équipe multidisciplinaire : technologue EPM, infirmière de la clinique externe d’épilepsie, neuropsychologue, psychologue, travailleur social, l’équipe de neurologues de la Clinique d’épilepsie et de neurochirurgie (Dre Lessard Bonaventure et Dr Léo Cantin) et, bien sûr, l’équipe de l’unité des sciences neurologiques qui assure la qualité des soins et la sécurité des patients tout au long de l’épisode de soins. Une mention spéciale est faite au Dr Steve Verreault, chef de service de neurologie du CHU : sans son appui indéfectible, le projet de chambre de monitoring EEG n’aurait pas pu être mené à terme.


La Dre Laurence Martineau, épileptologue.


Laisser un commentaire



 Security code

 

Voir les commentaires
Aucun commentaire.



Dernière révision du contenu : le 22 avril 2024

Signaler une erreur ou émettre un commentaire