Plusieurs des intervenants du CHU de Québec-Université Laval (CHU) étaient déjà en poste dans les anciens Centre hospitalier affilié universitaire de Québec (CHA) et Centre hospitalier universitaire de Québec (CHUQ) au moment de la fusion, d’autres ne se doutaient même pas qu’ils travailleraient un jour dans le réseau de la santé. Quelques intervenants du CHU ont accepté de nous raconter où ils étaient, ce qu’ils faisaient le 9 juillet 2012 et comment ils ont vécu l’annonce de la fusion.
« Le 9 juillet 2012, comme le CHU, j’étais en processus de me définir, mais de mon côté, en tant que professionnel. Je venais de terminer ma deuxième session au Cégep Garneau.
J’avais pris la décision, après quelques mois dans le programme de Sciences naturelles, de me diriger vers la technique de soins infirmiers. Grâce à ma mère qui était préposée aux bénéficiaires, j’ai toujours côtoyé le monde de la santé et je ne me voyais pas exercer un métier à l’extérieur de ce domaine, mais sans nécessairement savoir vers quelle branche me diriger. Après quelques épisodes plus difficiles, j’ai finalement terminé mon diplôme d’études professionnelles pour devenir infirmier auxiliaire.
Je suis employé du CHU depuis maintenant cinq ans et, pour le futur, je souhaite à l’organisation d’avoir une réputation à la grandeur de ses réussites. »
Julien Demers, infirmier auxiliaire – équipe volante de L’HDQ
« J’étais en vacances lorsque la nouvelle de la fusion est sortie. Même si j’étais congé, je me rappelle avoir surveillé la sortie du communiqué. Pour la petite histoire, je travaillais à ce moment-là aux communications du CHUQ et je voyais passer les échanges relatifs à la fusion. J’étais donc au fait des changements à venir.
J’ai vécu cette annonce comme l’aboutissement d’un grand projet qui permettait au CHU de se tailler une place parmi les plus grands au Canada. Y’a de quoi être fiers!
Ça a été beaucoup d’adaptation et de réorganisation, c’est certain. Mais on a pu profiter des forces respectives du CHUQ et du CHA à notre avantage pour y arriver. C’est ça fusionner, non? (rires) »
Mireille Dufour, adjointe administrative à la Direction adjointe des communications
« J’étais étudiant en service social à l’Université Laval. À l’époque, je n’imaginais pas faire carrière dans le réseau de la santé. J’étais plutôt attiré par les organismes communautaires et par l’enseignement, mais en avril 2015, je suis tombé sur un article qui parlait des travailleurs sociaux en milieu hospitalier. Convaincu que mon humanisme, ma sensibilité et mon expérience personnelle seraient des atouts, j’ai décidé d’envoyer mon CV au CHU.
Je me souviens encore de mes premiers jours au CHU. Il fallait travailler fort pour faire sa place et être à la hauteur! Le CHU, c’est comme une grande école où l’on ne finit jamais d’apprendre. Voilà maintenant sept ans que j’accompagne les patients et les familles du CHU à travers les épreuves difficiles. »
Winkel Madet, travailleur social
« J’étais à mon autre emploi que je combinais avec mon poste à L’Hôtel-Dieu de Québec. Je me remettais sans doute d’une grosse garde que j’avais réalisée la veille.
Il y a 10 ans, la garde en nutrition ne comptait qu’une demi-journée pour tourner tous les supports nutritionnels de l’hôpital. Aujourd’hui, deux nutritionnistes à temps complet travaillent la fin de semaine tellement le volume de demandes a augmenté! Imaginez-vous?
Je venais d’intégrer le marché de l’emploi lorsqu’on a annoncé la fusion et je ne réalisais pas encore ce que ça impliquait. J’étais le deuxième homme seulement à être embauché comme nutritionniste au CHUQ, qui comptait moins de 40 intervenantes pour ses trois sites. Nous sommes désormais quatre au CHU… Sur près de 70! (rires)
Je repense d’ailleurs souvent à plusieurs collègues, aujourd’hui retraitées, que j’ai appréciées et de qui j’ai énormément appris – pour ne pas dire TOUT appris! Lise Labrie, qui m'a embauché; Élyse Côté, ma première coordonnatrice; Marie Cameron, Lyne Rodrigue, et plus récemment Manon Jobin... de véritables monuments de la nutrition à Québec!
Mais il n’y a pas que la taille des équipes qui a changé, il y aussi l’évolution extraordinaire de ma profession, qui passe par une plus grande reconnaissance de notre rôle au sein de l'équipe de soins, à commencer par celui d’intervenant pivot au sein de l’équipe de dysphagie – notre modèle de travail actuel et propre au CHU qui n’existait pas encore à l’époque. Davantage de responsabilités se sont aussi ajoutées au fil des ans : de nouvelles activités médicales autorisées aux nutritionnistes, rapidement intégrées dans la pratique au CHU. Plus récemment, je retiens aussi la création des postes d'équipes volantes qui n’existaient tout simplement pas quand j’ai commencé.
En terminant, impossible de passer sous silence les deux dernières années, qui finissent le décompte avec grande intensité, où nous avons su faire valoir la polyvalence de notre savoir-faire en prêtant main-forte aux équipes de soins et en participant activement aux cliniques de vaccination et de dépistage de la COVID-19.
Bref, un dix ans bien rempli qui nous annonce aussi son lot de défis pour les années à venir. »
Francis Trépanier, nutritionniste en chirurgie et greffe rénale