Groupe d’études pour les CEPIA : un soutien qui fait toute la différence

Image.


Comment passer d’un taux d’échec à l’examen de l’Ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires du Québec (OIIAQ) avoisinant les 50 % à un taux de réussite de près de 100 %?

Sous forme de mises en situation avec choix de réponses, l’examen de l’OIIAQ couvre toute la matière vue pendant les deux années d’études professionnelles des candidates à l’exercice de la profession infirmière auxiliaire (CEPIA) : pédiatrie, obstétrique, psychiatrie, chirurgie, etc., mais aussi éthique, déontologie, lois…

Malheureusement, le taux d’échec dépasse régulièrement les 50 % et, après trois échecs, les CEPIA sont obligées de se réorienter dans une autre carrière. « Pendant les 16 semaines d’intervalle entre l’obtention du diplôme et l’examen de l’OIIAQ, les CEPIA peuvent travailler dans un milieu de soins et nous en accueillons quelques dizaines par année. Parmi celles-ci, plusieurs n’ont réussi leur examen qu’après leur troisième tentative et pourtant, c’étaient des recrues très performantes dans nos milieux de soins aigus. C’est énormément de stress pour elles et c’est inquiétant pour nous, car on risque toujours de perdre des ressources inestimables », explique Annia Steben-Roy, conseillère à l’intégration, responsable du projet de groupes d’études pour les CEPIA et ex-présidente du Comité de la relève infirmière (CRIIA) au CHU de Québec-Université Laval (CHU).

Et ce stress, Isabelle Royer, infirmière auxiliaire à l’Hôpital du Saint-Sacrement, l’a vécu. Après avoir étudié et travaillé en psychologie et en droit, elle décide de retourner aux études. « J’ai toujours bien performé à l’école. Quand est venu le temps de passer l’examen de l’OIIAQ, je me sentais en confiance et bien préparée. Mais malgré ça, j’ai échoué à ma première tentative, et ça a été un choc! J’ai finalement compris que le taux d’échec est aussi élevé parce qu’il y a un manque de soutien pour la préparation de l’examen. »
 

Lorsque les astres s’alignent

Annia Steben-Roy avait fait le même constat et cherchait depuis longtemps, avec l’équipe du secteur de l’intégration et du soutien clinique au personnel infirmier, comment mieux soutenir les CEPIA dans leur préparation à l’examen de l’OIIAQ, de la même manière que les candidates à l’exercice de la profession infirmières (CEPI) sont soutenues dans leur préparation à l’examen de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) depuis déjà plusieurs années. Mais malgré tous les efforts et la bonne volonté déployés, l’information nécessaire pour aider les CEPIA à bien se préparer était tout simplement inaccessible. 

« Quand Isabelle Royer a intégré le CRIIA, nous avons discuté et on s’est dit qu’ensemble, on pouvait faire quelque chose. Enfin, quelqu’un avait la motivation et le parcours nécessaires pour mener à bien ce projet, était prêt à mettre du temps pour monter le programme de soutien et à l’animer! Isabelle m’a expliqué ce en quoi consistait l’examen, nous avons établi les besoins des CEPIA, puis nous avons construit les outils ensemble. C’est Isabelle qui a rendu tout ça possible et qui a donné son temps pour préparer le programme. » 

Et grâce à la collaboration et au soutien du CRIIA ainsi que du secteur de l’intégration et et du soutien clinique du personnel infirmier , le projet s’est concrétisé avec une première cohorte en septembre 2021. Et aujourd’hui, le groupe d’études pour les CEPIA accompagne son cinquième groupe pour la préparation de l’examen de septembre.
 

100 % sur mesure

Lorsqu’une CEPIA commence à travailler au CHU, elle reçoit un courriel d’invitation au groupe d’études. Libre à elle d’intégrer le groupe ou pas, que ce soit pour sa première tentative ou après avoir vécu un échec à l’examen de l’Ordre. Peu importe le nombre de candidates intéressées à y participer, le groupe d’études est offert quatre fois par année, en concordance avec les moments où l’OIIAQ permet de passer l’examen (septembre, décembre, mars et juin).

Le soutien pour la préparation à l’examen consiste en trois rencontres. La première porte surtout sur le déroulement de l’examen, suggère un cheminement et une approche d’étude différents en lien avec les sujets d’examen et offre des conseils pour bien se préparer. La deuxième est axée sur la bonne manière d’aborder et de résoudre les mises en situation. Enfin, la troisième rencontre se tient une semaine avant l’examen et permet aux candidates de poser leurs questions, de recevoir quelques conseils sur la gestion du stress et… une bonne dose d’encouragement!

Isabelle sert de guide et de soutien aux CEPIA, leur donne des trucs et adapte ses méthodes d’enseignement selon le profil de chacune des candidates. Quand elle prépare les exercices ou qu’elle répond aux questions, elle s’assure de faire valider toutes les informations cliniques par les préceptrices1 et les conseillères en soins infirmiers du secteur de l’intégration.

Pendant tout le processus, les candidates s’entraident et se soutiennent, alors qu’Isabelle demeure disponible et n’hésite jamais à prendre le temps nécessaire pour aider ou rassurer une candidate. Dans cette « approche globale de soutien de la relève », chaque CEPIA peut exprimer ses besoins : l’offre est ajustée en conséquence afin d’être la plus personnalisé possible. Et étant donné qu’il y a rarement plus d’une dizaine de candidates dans une cohorte, le suivi est vraiment sur mesure.

Et Blanca-Ninibeth Rojas-Perez, infirmière auxiliaire à l’Hôpital Saint-François d’Assise, peut en témoigner! Arrivée de Colombie il y a 17 ans, elle a d’abord travaillé comme préposée aux bénéficiaires, puis est devenue infirmière auxiliaire après deux tentatives à l’examen de l’Ordre. « À mon premier examen, j’avais beaucoup de difficulté avec le code de déontologie et les lois. Après mon échec, j’ai intégré le groupe d’études. Je me rappelle qu’une fois, Isabelle a passé près de deux heures au téléphone avec moi pour me guider, cerner mes faiblesses et m’aider à résoudre les mises en situation. Elle a pris du temps avec moi toute seule et ça m’a vraiment beaucoup aidée. »

Et selon Annia, « c’est une nouveauté que ce soit une infirmière auxiliaire qui forme la relève infirmière auxiliaire, et non une infirmière. Je pourrais essayer de me mettre dans la peau d’une CEPIA, mais je n’ai pas vécu le processus, tandis qu’Isabelle le comprend parfaitement parce qu’elle est passée par là. Nous formons une super équipe! »
 

100 % de résultats

Alors qu’avant la mise en place des groupes d’études, le taux d’échec oscillait toujours entre 50 et 70 % dans la province, la tendance s’est complètement inversée et c’est maintenant le taux de réussite qui frôle les 100 % pour les CEPIA du CHU. 

Selon Annia et Isabelle, ce programme unique dans le réseau de la santé est une innovation du CHU : rien d’aussi structuré ni d’aussi personnalisé n’est offert aux CEPIA ailleurs au Québec. 

Et le programme fait des envieux! « Nous recevons souvent des demandes de candidates qui ont entendu parler de nos groupes et aimeraient y participer. Mais c’est un service que nous offrons exclusivement à nos CEPIA : nous avons tellement besoin d’elles dans nos établissements! Je suis impliquée dans d’autres projets et d’autres comités, mais celui-là me tient particulièrement à cœur : c’est la relève et c’est ce qui est le plus important! », raconte Isabelle.

Selon Annia, la proximité avec la relève et le soutien très personnalisé qui est offert sont des garanties de réussite pour les CEPIA, pour peu qu’elles participent, se responsabilisent et font les efforts nécessaires. 

Et Ninibeth de conclure : « Je recommande le groupe d’études à 100 %! »

Isabelle_Royer_250x375.jpgAnnia_Steben_Roy_250x375-1.jpg   Ninibeth_Rojas_250x375.jpg
De gauche à droite : Isabelle Royer, Annia Steben-Roy et Blanca-Ninibeth Rojas-Perez.

 

Le Journal de Montréal a publié un article sur ce programme unique à la fin juin!

 

1.    Préceptrice : une infirmière clinicienne préceptrice est responsable de promouvoir la qualité et la sécurité des soins infirmiers. 


Commentaires



 

Voir les commentaires
2 août 2023

Bonjour à vous,
j'ai terminé mes études SASI et depuis je suis préposée en neuro à l'HEJ. J'aimerais savoir s'il m'est possible de faire partie du groupe pour la réussite à l'examen de l'OIIAQ du 16 septembre...

Merci pour votre réponse!
Judith Miller

Par Judith Miller
5 juillet 2023

Bonjour! Ce groupe est offert uniquement aux personnes qui travaillent au CHU de Québec-Université Laval. Si c'est votre cas, merci de nous écrire à lechuchoteur@chudequebec.ca et nous pourrons vous mettre en contact avec les bonnes personnes.

Par Isabelle Roy pour Le Chuchoteur
5 juillet 2023

J 'aimerai intégré cet grp .
Comment faire
Merci

Par Cassandra MATHIEU

Dernière révision du contenu : le 20 février 2023

Signaler une erreur ou émettre un commentaire