Par Abdelwahed Mekki-Berrada – 1er août 2014
Ce texte explore les liens entre l’islam et la médecine. L’auteur privilégie une période clé s’étendant du VIIe au XIVe siècle. Il identifie quelques balises historiques et ethnologiques qui devraient contribuer à mieux situer la profondeur chronologique, la complexité culturelle et les liens étroits qui se sont tissés entre l’islam et la médecine dès l’avènement du troisième et dernier monothéisme.
La théorie galénique
Pour les premiers scientifiques musulmans, dès le VIIe siècle, l’étude empirique des êtres et des choses est une tâche herméneutique consistant à interpréter les signes de l’Être. Percer les secrets de l’univers est un moyen de se rapprocher d’Allah (Nasr 1987). Autrement dit, la quête d’une science et d’un savoir particuliers est aussi – est d’abord? – la quête d’un sens global du monde. Une telle quête accompagne la conquête politique musulmane; et en 642, les premiers musulmans trouvent à l’école d’Alexandrie une richesse scientifique et médicale d’importance. Quatre années auparavant, soit en 638, les musulmans s’approprient également Jundishapur, en Perse sassanide, et sa fameuse académie où se dressent un hôpital et une imposante bibliothèque encore actives jusqu’au Xe siècle1. Dans ces « Mecques » du savoir, Galien, chef de file et figure de synthèse de la médecine hippocratique-humorale pour les savants du Moyen Âge, est, post-mortem, la principale figure d’autorité en matière médicale (Jacquart et Micheau 1990; Temkin, 1973).
La médecine promue par Galien (IIe siècle A.D.) témoigne d’une tradition médicale dont on peut situer les origines au VIIe siècle B.C. avec Hippocrate. C’est tout au long d’un millénaire environ que Hippocrate et plusieurs autres médecins, mathématiciens et philosophes contribuèrent à la genèse d’une théorie médicale qui voulait engager la médecine dans la voie d’une rupture avec la conception d’un surnaturel à la fois pathogène et thérapeutique. Galien aura alors eu le mérite de synthétiser, d’innover, d’enrichir empiriquement et théoriquement et, enfin, par sa verve et ses écrits prolifiques, de consacrer la théorie humorale qu’il aura largement diffusée. Il fut le premier à donner un nouvel élan propulsif à cette théorie qui traverse encore les siècles et les continents.
Chez Galien, la théorie humorale repose sur la notion des quatre éléments naturels (air, terre, feu, eau) associés théoriquement à quatre humeurs (sang, bile noire, bile jaune, pituite), à quatre qualités (chaud, froid, sec, humide), à trois âmes (rationnelle, pulsative, végétative), à trois pneumas (psychique, vital, naturel), à une infinité de facultés dont trois principales (attractive, rétentive, expulsive), à la chaleur naturelle interne ou « innée » et, enfin, aux organes dont quatre principaux : cerveau, cœur, foie, rate (Tallmadge May 1968 :45-50). Selon Galien, la multitude de stimuli, issus des milieux naturel et social auxquels le corps humain est soumis, provoque dans chaque organisme singulier une transformation de telle humeur ou de telle qualité. Ce qui confère à chaque individu un tempérament qui lui est propre (ex. tempérament mélancolique, par excès de bile noire; tempérament flegmatique, par excès de pituite; tempérament sanguin, par excès relatif de sang)2. L’état de santé est alors le reflet d’un équilibre (eukrasia) entre les humeurs et les qualités. L’état de maladie est, par contre, le signe d’un déséquilibre (diskrasia) causé par des facteurs naturels, internes ou externes au corps, qui provoquent un excès ou une carence de telle ou telle humeur ou la transformation de leur qualité dans tout l’organisme ou dans une partie de celui-ci. D’un point de vue pratique, c’est-à-dire thérapeutique, le rôle du praticien consiste d’abord à localiser et à identifier l’humeur affectée; et ensuite à restaurer l’équilibre humoral selon le principe allopathique du contraria contraris, principe que Galien attribue à Hippocrate (Temkin 1973:18). Les maladies classées comme chaudes et sèches sont traitées par des remèdes considérés froids et humides, etc. Les traitements destinés à préserver ou à restaurer l’équilibre suggèrent, par ailleurs, de changer d’environnement naturel, ainsi que de modifier les habitudes diététiques et comportementales (cf. Mekki-Berrada 2013 et 2010 pour une discussion plus détaillée de la théorie galénique).
Médecine galénique et médecine arabe
Les premiers dirigeants musulmans suivent de près le maintien et l’évolution de la médecine galénique dans les écoles d’Alexandrie et de Jundishapur ainsi que dans les monastères chrétiens. Mais la première dynastie, celle des Umayyades (661-750) dont la capitale est Damas, s’implique timidement dans les activités scientifiques3. Il faut attendre la deuxième dynastie, celle des Abbassides (750-1258) qui fonde Bagdad en 762 et dont elle fera sa capitale politique, économique et intellectuelle, pour assister aux premiers moments décisifs dans l’essor de la médecine en terre d’islam. Le calife Al-Mansur, au pouvoir entre 754 et 775, qui construit un grand hôpital où les médecins mettent en pratique leur savoir, tient à ce que le véhicule linguistique de cet essor soit la langue arabe, de telle sorte que « les traductions du grec en arabe furent une véritable affaire d’État. Les califes mènent une politique culturelle d’envergure; ils attirent les savants pour s’assurer leurs services et asseoir le prestige de leur nouveau régime; ils encouragent lettrés et hommes de sciences en les accueillant à la cour. » (Jacquart et Micheau 1990:32). Al-Mansur invite en effet de nombreux savants à Bagdad, voire des « dynasties » de scientifiques, notamment les Bukhtishu et les Barmakide qui occuperont des postes administratifs, politiques et scientifiques dans l’empire4.
Harun al-Rachid est calife de 786 à 808. Il est éduqué dès son jeune âge par les Barmakide qui lui inculquent une passion pour la quête scientifique et l’encouragent, une fois calife, à octroyer des subventions pour les traductions et la recherche de manuscrits grecs et syriaques à travers tout le Moyen-Orient. Nombre de ces manuscrits sont des traités médicaux que Harun fait traduire par des médecins invités de Jundishapur à Bagdad. Ces médecins sont appréciés et honorés par la cour; et des collègues d’autres centres les rejoignent pour bénéficier des privilèges et de la logistique disponibles. Ils forment ensemble un regroupement patronné par Harun et soutenu par un mécénat de plus en plus important.
Après les problèmes de successions suivant la mort de Harun al-Rachid en 808, son fils Al-Mamun lui succède et demeure sur le trône de 813 à 833. Pour les nombreux savants et médecins encore présents à Bagdad, il fonde en 830 Baït al-hikma, « la Maison de la Sagesse », une académie à la tête de laquelle il place Ibn Massawiah (800-857), ancien professeur de médecine à Jundishapur et maître du nestorien Hunayn ibn Ishaq (809-875). C’est avec Hunayn que la médecine galénique connaît sa véritable renaissance en langue arabe : « il demeure futile de savoir si Hunayn innova les enseignements médicaux de Galien et Hippocrate. Toutefois, sans la nomenclature qu’il mit sur pied, le développement de la médecine arabe aurait été impensable; et l’arabe ne serait pas devenue la «lingua franca» scientifique des Pyrénées jusqu’à l’Indus. » (traduction personnelle à partir de Ghalioungi, in Ibn Ishaq [1980] : vi). Hunayn, qui comme son maître est médecin de la cour califale, est en effet un précurseur. Il est le premier à traduire en arabe les concepts clés de la théorie humorale, tels qu’éléments (arkan, signifiant aussi « piliers »), humeurs (akhlat), tempérament (mizaj), eukrasia (i’tidal), pneuma (ruh, signifiant aussi spiritus), chaleur naturelle innée (). Son admiration pour Galien le conduit à traduire tous les traités galéniques encore disponibles. En tant que médecin, il rédige un livre qui pour les siècles suivants sera imposé et indispensable à toute formation médicale. Il s’agit de Al Massa’il fi al-Tibb lil Muta’allimin5 qui constituera le point de départ obligé pour Al-Razi (Rhazès : 850-925), Ibn Sina (Avicenne : 980-1037) et Ibn Rushd (Averroès : 1126-1198), pour ne citer que les plus célèbres. Désormais, à partir de Baït al-Hikma, la médecine galénique est disponible en arabe. Elle bénéficiera aussi d’une plus grande diffusion puisque, après la prise de Samarkand, la première manufacture de papier est inaugurée à Bagdad en 794. Devant une telle diffusion, les implications métaphysiques de la théorie humorale-galénique atteignent les cercles des philosophes, juristes et théologiens musulmans qui réagiront sur ce sujet comme l’ont déjà fait les chrétiens quatre siècles auparavant. Mais, bien que les monothéistes préislamiques aient déjà entamé la « judéo-christianisation » de la médecine humorale, les musulmans devront à leur tour reprendre cette tentative de conciliation, afin que les travaux du médecin de Pergame et les systèmes de représentation musulmans ne soient pas mutuellement exclusifs. Certes le « maître des maîtres de la médecine », comme le nomment souvent les médecins en terres d’islam, est agnostique et antimonothéiste; mais il est d’abord et avant tout le garant d’une médecine scientifique dont les musulmans (princes ou savants) sont avides. Il s’ensuit une « islamisation » des notions galéniques d’âme et de nature intelligente (Mekki-Berrada 2013).
L’apport de Galien
Ainsi, si Galien est en quelque sorte considéré à la fois comme athée, zoroastrien, juif, chrétien et musulman, il semble bien que les médecins en terres d’islam se formalisent peu de sa « polyconfessionalité ». Ils opèrent une sorte de dichotomie entre « Galien le médecin » et « Galien le métaphysicien ». Parmi les traités les plus décisifs dans l’évolution de la médecine, tels que le Kitab al-Tibb al-Mansuri (Le livre de médecine d’Al-Mansur) d’Al-Razi et Al-Qanun fi Tibb (Canon de la médecine) d’Ibn Sina, ces derniers ne discuteront ni la portée ni les limites des présupposés métaphysiques de Galien. Ils citeront abondamment le médecin de Pergame qu’ils approuveront et contesteront tour à tour, mais uniquement sur les notions de physiologie et d’anatomie proprement dites6. Si le savoir anatomique et physiologique de Galien est tantôt approuvé tantôt contesté, les notions clés de la théorie humorale demeurent presque intactes. C’est en effet ce qu’attestent les deux traités médicaux décisifs, à savoir Al Masa’il fi al-Tibb lil Muta’allimin de Hunayn ibn Ishaq (IXe siècle) et Al Urjuza fi al-Tibb d’Ibn Sina (XIe siècle [1956]). Mais, comme le montre la réaction du savant juif Maïmonide (Ibn al-Maimun, XIIe siècle A.D.), c’est néanmoins à un autre niveau que se situent les véritables désaccords entre Galien et les scientifiques en terres d’islam : « Galien est le chef de file des sciences médicales et doit être suivi dans ce domaine; son opinion doit toutefois être respectée quand il s’agit de médecine seulement et de rien d’autre » (traduction personnelle de Ibn al-Maimun [1984]:64). Pour Maïmonide, Galien est atteint d’une maladie courante à cause de laquelle il s’imagine être plus parfait qu’il ne l’est réellement (Ibn al-Maimun [1984] :64-66). Il reproche au maître de Pergame de se prendre pour un prophète qui reçoit en rêve des messages médicaux divins (Ibn al-Maimun [1984] : 69). Il lui reproche surtout d’ignorer l’omnipotence de Dieu.
De confession juive, Maïmonide exprime les soucis que provoquent, chez les monothéistes, l’agnosticisme de Galien. Pourtant, Maïmonide et ses collègues musulmans puiseront abondamment dans les traités médicaux de Galien. Au IXe siècle, avant Maïmonide, Al-Razi aura déjà exprimé ses réticences face aux implications métaphysiques de la médecine humorale (Temkin 1973 :77). Ibn Rushd (XIIe siècle) suivra la même voie. Les voix des médecins, en terres d’islam ne cesseront de s’élever contra Galenum. Pas contre Galenum le médecin, mais bien contre Galenum le métaphysicien.
En somme, la théorie humorale est appropriée et « islamisée » par les savants musulmans dès le VIIe siècle et c’est à partir de là qu’ils innoveront dans les champs de la pensée et de la pratique médicales avant de transmettre celles-ci à l’Europe renaissante. Ce système médical est encore actif en ce XXIe siècle bien qu’à une intensité moins vive. Il commence à déborder de la sphère savante dès le XIVe siècle environ pour investir abondamment l’espace populaire, à savoir celui des tradipraticiens qui possèdent déjà une culture ethnothérapeutique millénaire. Ceux-ci s’approprient à leur tour les fondements de la médecine humorale et les intègrent à leurs propres systèmes de sens, de savoirs et d’actions ethnomédicaux (Mekki-Berrada 2013). Au XXIe siècle, la présence de la médecine humorale dans les traditions ethnomédicales en terres d’islam varie cependant d’une région à l’autre : forte présence en Asie du Sud, comme en Inde par exemple (Schensul, Verma, Nastasi, Saggurti, Mekki-Berrada 2009; Schensul, Mekki-Berrada, Nastasi, Saggurti 2006); moins forte en Afrique du Nord, comme au Maroc (Mekki-Berrada 2013). Malgré l’intensité relative de sa présence selon l’aire concernée, la médecine humorale demeure vivante et profondément enracinée dans les ethnothéories et les ethnosavoirs populaires contemporains. Elle coexiste par ailleurs et s’articule avec ladite médecine du Prophète (al-tibbu al nabawy) qui, elle aussi, se développe depuis le VIIe siècle en terres d’islam (Mekki-Berrada 2010; 2013).
Notes
1 Avant l’arrivée de l’islam, les positions de l’Église de Byzance ont provoqué l’exil de nombreux savants chrétiens et alexandrins vers Jundishapur.
2 La bile noire était connue, par les médecins latins du Moyen Âge, sous les termes melancholia adusta. Les termes melaina chole (en grec) et atra bilis (en latin) renverraient à un désordre mental dont les symptômes sont l’anxiété et la tristesse (mélancolie); et dont la cause est un excès de bile noire dans l’organisme.
3 Les califes umayyades font cependant appel à des savants, non-musulmans pour la plupart, qui traduisent quelques traités médicaux en arabe et qui pratiquent la médecine dans des centres essentiellement réservés aux aveugles et aux lépreux (ces centres ne sont pas tout à fait des hôpitaux). Cependant, les luttes de successions califales mettent un frein à cet appel à la science.
4 Le premier Bukhtishu auquel Al-Mansur fait appel en 760 est un nestorien à la tête de l’académie de Jundishapur. Il demeure médecin à la cour de Bagdad jusqu’à peu avant sa mort en 769. Son fils lui succède à Jundishapur puis à Bagdad, en 785, suivi de son petit-fils. La « dynastie » des Bukhtishu reste sous le patronage des Abbassides jusqu’en 828. Quant aux Barmakide, bouddhistes puis mazdéens convertis à l’islam, ils sont originaires de Marw, un autre centre scientifique perse loin de Bagdad et de Jundishapur. Plusieurs générations barmakides se succèderont auprès des califes abbassides; ils seront ministres des Finances, gouverneurs de provinces et wazir de tout l’empire jusqu’en 803.
5 Traduit par Ghalioungi (1980) sous le titre : Questions on Medicine for Scholars.
6 Nous retrouvons souvent dans Al-Qanun (Ibn Sina [1986]) des dialogues, où Ibn Sina corrige Galien, sous la forme : « Galien dit [...] Mais moi, je dis [...] ». Au IXe siècle, Ibn Masawayh (Jean Mésué) dit déjà à ce sujet : « Il importe que nous excusions les erreurs des éminents savants dans les choses importantes dont ils se sont chargés, surtout Galien, et que nous ayons bonne opinion d’eux jusqu’à ce qu’il s’agisse de science de la médecine; alors, il faut que nous ayons mauvaise opinion d’eux et que nous suspections ce dont la preuve n’atteste pas l’exactitude; car ce par quoi nous traitons est une substance subtile. » (Axiomes médicaux : axiome no 5).
7 Il s’agit du Poème de la médecine, traduit par Jahier et Noureddine (1956). Le Poème se veut un abrégé didactique du Canon de la médecine. Concernant Hunayn, il s’agit de Questions on Medicine for Scholars, traduction de Al masa’il [...] par Ghalioungui (1980). Ces deux traités, abrégés de médecine, simplifient à l’extrême la théorie humorale (Temkin 1973 :107); ce qui expliquerait leur immense popularité d’alors.
8 Pines (1953) résume As-sukuk ‘ala Jalinus (« Doutes concernant Galien ») d’Al-Razi. Mokhtar (1969), dans Rhazes contra Galenum [...], discute les critiques adressées à Galien par Al-Razi dans son Kitab al-Hawi (Continens; « Le livre qui contient tout »). Ces deux ouvrages sont cités par Temkin (1973:77).
9 Bürgel (1968) Averroes contra Galenum (cité par Temkin, 1973:76). L’on retrouve également dans cet ouvrage une réfutation de Galien par Al-Farabi.
Références
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IBN ISHAQ Hunayn [IXe siècle]. Questions on Medicine for Scholars [Al-masa’il fi al-tibb lil muta’allimun]. Translated by P. Ghalioungui, 1980. Cairo.
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NASR S.H. (1987 [1968]). Science and Civilisation in Islam. Cambridge. The Islamic Texts Society.
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SCHENSUL S.L., Verma R.K., Nastasi B.K., Saggurti N., Mekki-Berrada A. (2009). Sexual risk reduction among married women and men in urban India: An anthropological intervention. In : R.A. Hahn & M.C. Inhorn (eds.) ANTHROPOLOGY AND PUBLIC HEALTH: BRIDGING DIFFERENCES IN CULTURE AND SOCIETY. 2nd Ed. Oxford University Press, 362-93.
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Abdelwahed Mekki-Berrada est professeur agrégé au département d’anthropologie de l’Université Laval. Après avoir obtenu son doctorat en anthropologie de la santé à l’Université de Montréal (1997), il a coordonné le secteur naissant de la recherche communautaire à la table de concertation au service des personnes réfugiées et immigrantes (Montréal : 1997-2000). Il fut ensuite affilié à la Harvard School of Public Health (Boston, MA : 2000-2002) et à la University of Connecticut School of Medicine (depuis 2002), avant de s’ancrer à l’Université Laval en 2006. Ses principaux intérêts de recherche et d’enseignement anthropologiques gravitent autour de trois axes rhizomiques, à savoir : santé mentale – refuge, immigration, et « sans-papiers », – Islam. Il conduit ses recherches anthropologiques au Maroc, en Inde et au Canada.