Entretien avec Gilles Kègle

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Une vie entière offerte aux démunis



Par Claudette Lambert - 1er décembre 2015

Claudette Lambert propose ici un article, sous forme de reportage, consacré à Gilles Kègle, l’infirmier de la rue. Ses informations ont été notamment puisées dans les deux ouvrages évoqués dans cet article.

 
Les résidents de la ville de Québec et plus particulièrement ceux du quartier Saint-Roch connaissent bien Gilles Kègle l’infirmier qui, depuis une trentaine d’années, visite quotidiennement des personnes malades, âgées, sans ressources, pour leur apporter de la nourriture, des médicaments et surtout, une présence dans leur solitude. Après de nombreuses épreuves et de belles récompenses, il est devenu une figure marquante de notre temps, un symbole de compassion. Certains le voient même comme un saint des temps modernes.

Qui est cet homme et quelle est la source qui l’anime? La réponse pourrait tenir en quelques lignes : Gilles Kègle est un homme ordinaire, totalement habité par la foi en la Providence et l’amour des plus démunis. Mais encore? Comment est-il devenu une figure médiatique connue dans tout le Québec?
 

Une ligne brisée qui va pourtant droit au but

En 1986, chômeur depuis presque deux ans, il vit d’aide sociale; il est profondément déprimé et ne croit plus à la possibilité de décrocher un emploi. Il ne trouve plus de sens à sa vie. Il a coupé les ponts avec sa famille depuis plusieurs années, il n’a pas entretenu ses relations avec ses amis de Trois-Rivières et de Shawinigan, il n’a personne à qui se confier. Il ne voit plus qu’une seule issue : se suicider, en se jetant en bas des falaises qui longent le fleuve à Québec. Ce soir-là, sur les Plaines d’Abraham, le temps est à l’orage. Le tonnerre gronde et les éclairs fusent. Il souhaite être foudroyé...
 
« Et là, raconte Gilles Kègle à Anne-Marie Mottet dans l’ouvrage qu’elle lui a consacré, j’ai pensé à mes deux chattes. Je ne pouvais pas les abandonner. Je ne pouvais pas les laisser mourir toutes seules à la maison. Je ne pouvais pas. Alors, je me suis jeté par terre et j’ai pleuré. Tellement pleuré! » Il se confie à un prêtre du quartier Saint-Roch qui l’aide à relever la tête. Il décide tout de même de se suicider, mais autrement, en travaillant sans relâche au service des plus démunis. « J’allais me suicider, oui, mais en donnant ma vie aux autres. Au moins, ça allait en valoir la peine! »


Une enfance difficile

Ce n’est pas par hasard qu’on choisit un mode de vie qui vous tient sur la brèche 16 heures par jour, à bicyclette l’été, en autobus l’hiver. Il fallait avoir connu tous les visages de la souffrance, l’avoir sentie incrustée dans son corps et dans son âme pendant des années!
 
Né en 1942 à Trois-Rivières, aîné d’une famille de six enfants, il a été conçu pour que son père n’aille pas à la guerre. Cet enfant chétif n’a été ni désiré, ni aimé. Rejeté par ses frères et sœur, incompris par ses parents, il souffre énormément. Le climat familial est orageux, causant chez lui une nervosité extrême. Incapable de se concentrer à l’école, cet enfant hypersensible qui manque cruellement d’affection contrôle mal ses émotions. Son père est persuadé qu’il ne fera rien de bon dans la vie. La jalousie et les disputes sont fréquentes dans la famille. Son père ayant un fort penchant pour l’alcool, sa mère demande à son fils de le surveiller. Comme il ne veut trahir ni son père ni sa mère, il absorbe les tensions et se sent coupable de tout. Heureusement, en accompagnant sa grand-mère qui travaille pour la Croix-Rouge, il découvre auprès d’elle les vertus de la charité et du dévouement, l’amour de Dieu et du prochain. Il apprend à voir les malades, les handicapés et les mendiants. Dès son plus jeune âge, la prière est un refuge pour lui. « Moi, quand je serai grand, je serai prêtre, médecin et missionnaire! »
 
Si l’enfance a été difficile, l’adolescence n’a été guère mieux. Agressé sexuellement, à 15 ans il est déjà brisé par la vie. Il est détruit physiquement et moralement. « Des fois, je pensais en crever. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à avoir des hallucinations. Mes nerfs étaient vraiment attaqués. Ma sensibilité était très grande et je tombais souvent en extase. » Il s’inflige même des châtiments corporels et se terre comme une taupe sous la galerie où il passe de longues heures à prier et à pleurer. Déjà, il pense au suicide…
 

Une vocation de moine

Ses parents ne sont pas riches, mais pour assurer un avenir à leur fils, ils acceptent de l’inscrire dans une école où il pourra suivre un cours commercial qui le préparera à devenir commis-comptable. Il découvre qu’il est loin d’être nul au plan intellectuel; au contraire, il apprend même très vite. En septembre 1960, il change de cap et entre dans la Congrégation des pères du Saint-Sacrement. Il y trouvera la paix et le silence dont il avait tellement besoin. Après quelques années cependant, ses supérieurs lui font comprendre que sa santé ne lui permet pas d’assumer ce genre de vie, pas plus que de devenir missionnaire. « Ils m’ont dit que j’étais trop fragile. Que j’avais des problèmes avec mes nerfs, que j’étais toujours au bord de la dépression. » Alors c’est le retour à la case départ, il rentre à la maison où le climat familial est toujours intenable. 
 

Le retour à la vie 

Même s’il trouve rapidement un emploi et un appartement bien à lui, tout n’est pas simple. Il est dans la vingtaine, mais au plan psychologique, il n’a pas la maturité de son âge. Après une expérience troublante d’initiation à la sexualité imposée par ses anciens camarades de classe, il fuit en allant se cacher sous la Terrasse Turcotte, le refuge des sans-abri, des clochards, des robineux. Dans ce gîte dont l’entrée est dissimulée par des arbustes, ils viennent se reposer.
 
C’est alors que lui apparaît ce qui doit être sa « vraie vocation » : travailleur de rue auprès des misérables, des pauvres, des alcooliques, des drogués, des personnes rejetées par la société. Avec le temps, il accueille même dans son appartement ceux à qui il peut faire confiance. Puis, il réalise qu’à l’hôtel Saint-Louis, il y a aussi des gens seuls et malheureux qui noient leur chagrin dans l’alcool et la drogue. Pendant des années, il passe ses soirées à les écouter. Il en verra de toutes les couleurs: des drogues de toutes sortes, des tables renversées, des bagarres, des armes, des tentatives de suicide, des menaces de mort.
 
Vers la même époque, il découvre à Montréal la faune des miséreux du Carré Dominion. « J’ai ressenti le besoin d’aller vivre avec eux pour les connaître. Les fins de semaine, je m’en allais coucher sur un banc au Carré Dominion. Je vivais avec eux, je dormais avec eux, dehors. J’allais leur acheter du café et des sandwiches. »
 
À 34 ans, il fait finalement son cours d’infirmier auxiliaire. Il n’est pas devenu médecin comme il le souhaitait quand il était jeune, mais il travaille avec bonheur à l’hôpital de Shawinigan, dans un environnement qui ne lui est pas hostile. En psychiatrie, il est capable d’écouter sans avoir de préjugés. Mais ses déboires familiaux persistent. Il boit de plus en plus pour les oublier. Puis, après avoir été victime d’une agression de la part d’un patient, il démissionne de l’hôpital, il emménage à Québec et cherche en vain un emploi. L’argent manque, la solitude pèse, et c’est là qu’il se retrouve sur les Plaines d’Abraham, au bord du suicide. Grâce au prêtre qui l’a aidé ce soir-là, sa vie prend une tout autre direction.
 

Une nouvelle vie

Le 28 mai 1986, après cette soirée qui aurait pu être la dernière, Gilles se joint au Service Amical Basse-Ville. Cet organisme veut permettre aux personnes âgées, handicapées et démunies de demeurer dans leur domicile le plus longtemps possible. Les responsables sont heureux d’avoir recruté un infirmier auxiliaire diplômé, une denrée rare chez les bénévoles. Il sait reconnaître les signes d’une maladie, administrer les médicaments prescrits par le médecin et faire des injections. Il sait décoder certains comportements psychologiques du malade et utiliser la méthode appropriée pour un transfert en fauteuil roulant. En plus, Gilles ne compte pas les heures et est entièrement dévoué à ses patients.
 
Grâce à son travail auprès des malades, il reprend goût à la vie. La dépression et les idées noires ont disparu. Même s’il demeure toujours bénéficiaire de l’aide sociale, il n’a plus à se chercher un emploi, son bénévolat est reconnu par la Sécurité du revenu. Il rêve toujours de devenir missionnaire, mais une rencontre déterminante avec mère Teresa le confirme dans sa vocation de bon samaritain, ici, au Québec. Il travaille de seize à dix-huit heures par jour, sept jours par semaine.
 

Le désolant spectacle de la misère humaine

Parmi ses bénéficiaires, il y a Marguerite, qu’il visite de quatre à six fois par jour. Il l’assiste pendant près de deux ans, jusqu’à sa mort. Il y a aussi Alphonse qui oublie où il va et même qui il est dès qu’il sort de chez lui. Chaque matin, l’infirmier lui fixe sur le dos une affichette où il a inscrit son nom et son numéro de téléavertisseur. Ainsi, quand le malade s’égare dans les rues des environs, les agents de sécurité et les policiers peuvent appeler Gilles pour qu’il le ramène à la maison.
 
En 1992, à la suite de quelques difficultés avec le Service Amical Basse-Ville, la collaboration prend fin et le bien-être social lui demande de se trouver un emploi. L’archipel, un organisme du quartier qui vient en aide à ceux qui vivent en marge de la société, participe à un programme de création d’emplois dont l’objectif est la réinsertion des prestataires de l’aide sociale. Grâce à ce programme, Gilles pourra être embauché pour effectuer un travail d’infirmier, mais aussi de préposé aux bénéficiaires auprès de leur clientèle de sans-abri, toxicomanes, et prostituées. Ils seront sa nouvelle famille. Il rejoint de très nombreuses personnes souffrant de troubles sévères de santé mentale, des vieillards atteints de la maladie d’Alzheimer, des malades souffrant de troubles cardiaques ou respiratoires. Il visite aussi des personnes qui veulent mourir chez elles, dans leur maison, plutôt que de vivre leurs derniers jours dans un centre d’accueil ou à l’hôpital. 
 
Dans ce quartier défavorisé de la basse-ville de Québec, plusieurs habitants vivent sous le seuil de la pauvreté. Un quartier avec des piqueries où il est appelé à prodiguer les premiers soins après une bagarre déclenchée pour un peu de drogue, un quartier où l’on peut voir une prostituée entrer dans la voiture d’un client avec sa petite fille âgée de trois ou quatre ans…
 

Tous les matins, je renouvelle ma promesse à Dieu d’offrir ma vie en sacrifice pour la paix dans le monde et pour tous les enfants souffrants de la terre.

 

Il maintient le cap sur la foi et la confiance

Auprès de tous ces blessés de la vie, il poursuit son travail d’infirmier, mais il accepte aussi de donner le bain, de changer les vêtements, de les aider à manger. Il s’occupe du ménage et des courses en plus de soigner une grande douleur : la solitude. Pour eux, Gilles est le contact avec l’extérieur. Souvent, ces gens ignorent leurs droits, alors il fait les démarches nécessaires pour qu’ils soient admis dans les programmes de la Sécurité du revenu, pour qu’ils obtiennent la pension de vieillesse ou tout simplement la carte d’assurance-maladie.
 
À L’Archipel, le soir de son 52e anniversaire, l’animatrice de la soirée dira de lui : « Calcutta a sa mère Teresa, Paris a son abbé Pierre, Québec a son Gilles Kègle. C’est un être qui accepte l’inacceptable, qui tolère l’intolérable. Il est la représentation parfaite de l’harmonie entre les valeurs et les actions. » À ces éloges, Gilles répond : « Je ne suis pas un saint et je ne suis pas un ange. J’espère que mon histoire ne choquera personne et qu’on saura y découvrir ce qui est important dans ma vie : l’amour de Dieu, l’amour du prochain, la charité et la prière constante. »
 

Les médias s’intéressent à lui

Saint-Roch est un milieu de grande misère humaine. « Angéline, c’est douze à quatorze fois par jour que j’allais la visiter pour lui donner ses médicaments, la nourrir, faire son ménage, m’occuper de son chien. Estelle, une sans-abri qui arpente le quartier du printemps à l’automne, je la croise régulièrement et je m’assure qu’elle se porte bien. Quand arrive le temps froid, je demande à la cour une ordonnance pour l’obliger à se loger à la Maison de Lauberivière pour la durée de l’hiver. Elle fait tellement d’arthrite, et il y a tellement de criminalité dans le quartier que j’ai peur pour sa vie. J’ai vraiment peur de la retrouver morte. »
 
Le travail de Gilles est de plus en plus connu et les médias s’intéressent à lui. Le revers de cette popularité est que les fonctionnaires de la Sécurité du revenu savent maintenant qu’il n’est pas disponible pour travailler. On coupe régulièrement son allocation, lui qui vit déjà avec si peu et qui achète des médicaments et de la nourriture pour ceux qui ne peuvent se les payer. Des tracas avec des fonctionnaires de la Sécurité du Revenu, il en connaît à plusieurs reprises. Malgré tout, il vit dans une communication constante avec Dieu et puise en Lui la force de continuer. « Je donne ma vie entièrement aux démunis. »

D’abord timide et incapable de parler en public, il finit par accepter de s’exprimer devant des auditeurs de plus en plus nombreux. « J’ai donné des centaines de conférences. Les jeunes m’avaient vu à la télévision et ils voulaient me rencontrer. Ils savaient ce que je faisais comme travail. Cela les impressionnait. » Deux professeurs du Petit Séminaire de Québec créent les « samedis Gilles-Kègle ». Une dizaine de jeunes, accompagnés de ces deux professeurs, vont faire le ménage chez des patients. De nombreux bénévoles le soutiennent également dans son œuvre. « Les Missionnaires de la paix », c’est le nom qu’il leur donne. Leur devise? Aimer, servir et laisser faire le Tout-Puissant. « C’est pour dire à mes bénévoles que l’important, c’est d’aimer les gens, avoir beaucoup de respect pour eux et être fidèle. »
 
La cadence des visites quotidiennes à domicile est infernale pour l’infirmier et son équipe. Des visites pour effectuer des soins de santé et d’hygiène personnelle, pour s’occuper des animaux et des plantes, pour nettoyer, cuisiner, faire la lessive et les courses, ou encore, pour accompagner les malades chez le médecin ou à d’autres rendez-vous. Parmi ses patients, il y des itinérants qui ne se lavent pas depuis des années, des gens agressifs, des gens vulnérables. « Si on n’était pas là, ces gens-là se laisseraient aller, se laisseraient mourir. Nous, on leur offre notre amour. On donne un sens à leur vie. On devient une espèce de famille pour eux. C’est pour ça que c’est tellement important pour moi que les bénévoles s’engagent à être fidèles à leurs patients. »
 

La maison de la rue du pont

Depuis longtemps, il rêve d’avoir une maison pour accueillir les plus démunis et leur donner les soins dont ils ont besoin. Une maison délabrée de la rue Du Pont fera l’affaire. Elle sera restaurée grâce à la générosité de nombreux bénévoles. Une collecte de fonds annuelle à laquelle participent des succursales des Caisses populaires Desjardins et des pharmacies Uniprix permet de subvenir aux besoins des bénéficiaires et d’assurer à Gilles un logement ainsi qu’un modeste revenu. Le soutien du public est constant, particulièrement durant la période des fêtes de Noël.
 
Depuis juin 1995, la Fondation Gilles Kègle lui a permis d’élargir son action sociale et communautaire. Secondé par une équipe de bénévoles, de travailleurs sociaux, de médecins qui lui réfèrent des cas, ils ont effectué environ 1,2 million de visites à domicile et apporté de l’aide à plus de 2 500 patients. Ils font 800 visites par semaine.
 

De multiples reconnaissances

Gilles Kègle a reçu plusieurs prix et distinctions. En 1995, il est honoré par l’Ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires du Québec. La semaine suivante, il apprend par Le Soleil qu’il recevra le mérite municipal pour souligner la qualité exceptionnelle de son engagement dans la communauté. Décoré de l’Ordre du Canada en 1999, en janvier 2011, c’est l’Ordre des psychologues du Québec qui lui décerne un doctorat Honoris causa pour souligner son travail remarquable auprès des laissés-pour-compte de la capitale, un honneur qu’il tient à partager avec les bénévoles de sa fondation. Il a reçu également un prix d’humanisme de l’Association des médecins psychiatres du Québec, un diplôme honorifique d’études collégiales du cégep de Limoilou, un hommage de l’Assemblée nationale et la médaille d’honneur de la Ville de Québec. Un « Prix Gilles-Kègle » a même été créé par les infirmiers et infirmières auxiliaires de l’Hôpital de l’Enfant-Jésus de Québec.
 
Mais c’est la réception du 8 juillet 2001, au cours de laquelle il est fait Chevalier de l’Ordre de la Pléiade, qui est l’occasion d’une rencontre mémorable. Au Château Frontenac, il voit son idole Diane Dufresne. Dans la grande salle de bal, il est près d’elle et ils échangent des sourires. C’est là que s’est amorcée une relation qui se poursuit encore aujourd’hui entre Gilles et cette grande artiste qui a accepté de préfacer sa biographie. Il correspond régulièrement avec elle et ne manque pas un de ses spectacles. 
 
En mai 2014, en recevant la plus haute distinction universitaire, il a réalisé un rêve d’enfance. Il l’exprime en ces mots : « C’est plus profond que tout ce qu’on m’a donné, ça va me chercher jusqu’à l’enfance, car je voulais être médecin, a-t-il expliqué. Je n’ai pas pu le devenir, car j’ai vécu des périodes d’hallucinations et frôlé la schizophrénie à 18 ans. J’avais des idées suicidaires et je me mutilais. J’ai dû entrer dans un monastère cloîtré où on m’a dit que ma santé précaire ne me permettrait pas de devenir missionnaire. Cinquante ans plus tard, on me donne ce que je voulais quand j’étais jeune.»
 

Un homme de foi et d’action

Malgré les honneurs de toutes sortes, Gilles Kègle est demeuré humble et fidèle à son engagement envers les plus pauvres de la société. « J’ai enfin trouvé une grande paix, une liberté d’agir, de penser et une pureté d’expression, affirme-t-il. Ma vie spirituelle n’a cessé de grandir et l’union avec Dieu s’est intensifiée. Union par la pensée, le cœur, la méditation, et par mes soins aux personnes pauvres et malades. Mon église est une église de cœur, non une église de pierres et de richesses. » Il ajoute, « Ce que les gens admirent, ce n’est pas moi, c’est mon travail. Moi, je suis un homme bien ordinaire. » 
 
Ordinaire? Peut-être moins qu’il le pense! Même s’il reconnaît être une source d’inspiration pour certains, il ne veut pas être un modèle. La vie qu’il mène est un choix personnel et il veut se sentir libre de la vivre comme il l’entend. S’il comprend si bien la détresse humaine, c’est peut-être parce qu’il l’a vécue lui-même plus souvent qu’à son tour.
 




 


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