L’urgence de l’Hôpital du Saint-Sacrement maintenant accréditée « amie des aînés »

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Aller à l’urgence, ce n’est jamais une partie de plaisir, mais c’est une expérience qui peut devenir vraiment pénible pour toute personne qui éprouve de la difficulté à se déplacer, à voir, à entendre ou qui présente des troubles cognitifs. Parce que la prévalence de ces problèmes augmente avec l’âge, il existe des urgences « amies des aînés », comme celle de l’Hôpital du Saint-Sacrement. 

En décembre 2024, après un an de travaux, l’urgence de l’Hôpital du Saint-Sacrement (HSS) est devenue la troisième au Québec (après celles de Sherbrooke et de Granby) à obtenir la prestigieuse accréditation « Urgence amie des aînés » décernée par l’Association des médecins d’urgence des États-Unis. 

« Le but, c’est d’optimiser les soins à la personne âgée dans les services d’urgence, parce que ce sont des milieux qui sont difficiles pour elles en général : la mobilité, l’accès à la nourriture, à l’eau, à la médication sont plus difficiles, et on n’y dort pas bien », explique la Dre Marie-Pier Lanoue, urgentologue spécialisée en gériatrie à l’origine de cette initiative.

Pour obtenir cette accréditation, l’urgence de l’hôpital doit répondre à une liste de critères selon le niveau souhaité (bronze, argent ou or). Par exemple, pour le bronze, soit le niveau obtenu par l’urgence de l’HSS, il doit y avoir un médecin leader en urgence gériatrique (la Dre Lanoue détient un fellow dans cette spécialité), une infirmière spécialisée en gériatrie (Jennifer Boisclair, conseillère en soins infirmiers), trois protocoles adaptés et des aides à la mobilité accessibles en tout temps (cannes, marchettes) pour éviter que la personne ne se retrouve en contention par défaut.

« En ce qui concerne les protocoles, il faut démontrer que nous nous soucions du bien-être des personnes âgées. Par exemple, il faut habituellement être à jeun avant une chirurgie ou certains examens, mais pour une personne âgée, le nouveau protocole demande qu’on se questionne sur la pertinence de cette exigence. Chez une personne qui a des troubles cognitifs ou qui est confuse, ne pas pouvoir manger ni boire, c’est d’autant plus difficile qu’elle ne comprend pas pourquoi on lui refuse de le faire », illustre la Dre Lanoue.

Pour obtenir les niveaux d’accréditation argent et or, les exigences sont un peu plus élevées. Par exemple, pour l’argent, il faut notamment avoir 10 protocoles adaptés et donner accès à plus de consultants (physiothérapeute, ergothérapeute, etc.) directement à l’urgence. 
 

Un travail d’équipe

La Dre Lanoue a préparé le dossier d’accréditation avec Mylène Ferrand, coordonnatrice de l’urgence, Vanessa Vachon, infirmière de pratique avancée aux urgences du CHU de Québec-Université Laval, et Jennifer Boisclair, conseillère en soins infirmiers à l’urgence de l’HSS.

Mais toute l’équipe de l’urgence les a soutenues, convaincue de la pertinence de cette accréditation : l’urgence de l’HSS est celle qui, dans toute la province de Québec, accueille la plus grande proportion de personnes de 75 ans et plus (suivie, en deuxième position, de l’urgence de l’Hôpital Saint-François d’Assise). La Dre Lanoue ajoute : « C’est aussi parce qu’on est une plus petite urgence, on a moins civières, on est une équipe qui se tient beaucoup et qui est déjà sensibilisée aux besoins des personnes âgées. »

L’équipe a vu dans le processus d’accréditation une belle occasion de mettre ses protocoles à jour et de les revoir pour s’assurer qu’ils incluent un volet pour les personnes âgées. D’ailleurs, pour obtenir son accréditation, l’équipe a également dû soumettre une initiative locale.

Ainsi, une feuille d’ordonnance initiale pour la personne âgée a été créée : celle-ci se présente sous forme d’une liste à cocher des médicaments « de base », comme les antidouleurs et les anti-nauséeux, avec les doses appropriées. « Les personnes âgées sont plus sensibles aux effets secondaires de la médication, alors si on donne des doses de jeune adulte à une personne âgée, ça risque de créer des complications. Mais à l’urgence, ça va très vite, donc de ne pas avoir la charge mentale de penser à la dose, mais d’avoir une feuille à cocher à la place, ça aide beaucoup. Maintenant, cette feuille est imprimée dans tous les dossiers des patients de 65 ans et plus qui se présentent à l’urgence de l’Hôpital du Saint-Sacrement », précise la Dre Lanoue.

L’accréditation reçue est renouvelable aux trois ans. L’équipe de HSS souhaite minimalement maintenir son niveau bronze, mais idéalement aller chercher le niveau argent et aussi aider les équipes des urgences des quatre autres hôpitaux du CHU de Québec-Université Laval à obtenir la leur, tel qu'il est prévu par la Direction des soins critiques. 

Avec le vieillissement de la population et les problèmes de santé qui en découlent, c’est une adaptation logique des services et des soins offerts. En effet, selon l’Association des médecins d’urgence des États-Unis, les services d’urgence adaptés aux personnes âgées contribuent à réduire les réadmissions et les retours à l’urgence, assurent une plus grande pertinence des soins, améliorent l’expérience des usagers, favorisent une meilleure gestion de la fluidité hospitalière et renforcent la satisfaction ainsi que la valorisation du personnel. 

« C’était important pour moi d’aller chercher cette accréditation-là pour plusieurs raisons, mais entre autres pour le message qu’on lance à la population : l’Hôpital du Saint-Sacrement a à cœur d’offrir les bons soins à la personne âgée, c’est dans nos valeurs et on veut continuer à se perfectionner là-dedans. Ça signifie qu’on se soucie de faire des soins de qualité, mais aussi qu’on évolue avec les besoins de la population. Même si l’urgence est un milieu qui peut faire peur, la population doit savoir qu’on se soucie d’elle et que notre objectif est de lui donner les soins adéquats, il faut qu’elle soit en confiance de venir nous voir, surtout la population âgée pour laquelle j’ai un petit coup de cœur! », conclut la Dre Lanoue.


La Dre Marie-Pier Lanoue, urgentologue spécialisée en gériatrie.



L’équipe de l’urgence de l’Hôpital du Saint-Sacrement remercie la Direction des soins infirmiers, la Direction des services professionnels et des affaires médicales et le Comité des usagers pour leur précieuse collaboration, ainsi que les nombreux collaborateurs interdisciplinaires pour leur appui.


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Dernière révision du contenu : le 10 février 2025

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