Ces changements demandent également de repenser les méthodes d’évaluation et d’autorisation des médicaments anticancéreux, l’encadrement de leur usage, la démonstration de leur valeur clinique ainsi que leurs impacts économiques et organisationnels.
Un groupe de cliniciens et de chercheurs du CHU de Québec-Université Laval (CHU), le plus grand centre de cancérologie au Québec et parmi les plus grands au Canada, a donc pensé créer « MEDOnco-VieRéelle ». MEDOnco-VieRéelle sera une plateforme destinée à exploiter le potentiel des données de santé pour soutenir la prise de décision des agences d’évaluation des médicaments (Agence des médicaments du Canada, Institut d’excellence en santé et services sociaux (INESSS), etc.), des gestionnaires, des professionnel(le)s de la santé et des patient(e)s, tout en favorisant les progrès des traitements oncologiques. La création et le développement de la plateforme sont soutenus par l’Oncopole, le pôle cancer du Fonds de recherche du Québec. En effet, un octroi initial de 1 M$ a été octroyé à l’équipe pour démarrer le projet, avec l’option d’obtenir un financement complémentaire pour un total de 1,5 M$ au terme des trois ans.
Le CHU représente l’établissement idéal pour développer cette plateforme, notamment parce qu’il reçoit annuellement près de 100 000 visites en clinique externe d’oncologie pour tous les sites tumoraux, tant chez la patientèle adulte que pédiatrique, administre plus de 26 000 traitements anticancéreux et effectue ainsi la plus grosse dépense en médicaments anticancéreux au Québec. Par conséquent, il existe au CHU une expertise pharmacologique unique et reconnue en oncologie adulte et pédiatrique, de même qu’en évaluation du médicament par l’entremise de l’Unité pour l’usaGe optimal du Médicament et la Recherche (UGMR).
La plateforme MEDOnco-VieRéelle peut également s’appuyer sur une infrastructure solide de collecte, d’intégration et de valorisation des données, notamment le Centre de valorisation et d’exploitation de la donnée (SCIENTA), qui intègre les données médicales des systèmes clinico-administratifs du CHU de sorte à les rendre interopérables et accessibles de façon sécuritaire.
Par ailleurs, le Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval (CRCHU), dont sont issus les chercheurs du groupe, regorge d’expertises méthodologiques et biostatistiques ainsi que d’expertises en recherche fondamentale, clinique, translationnelle et populationnelle. De plus, l’Unité d’évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé (UETMIS) du CHU est une référence dans le domaine. En plus de ses activités directement liées aux soins et aux services offerts par le CHU, l’UETMIS participe notamment au Conseil scientifique de l’INESSS et au Comité des partenaires – Gestion et gouvernance de l’efficience clinique en santé physique du ministère de la Santé et des Services sociaux.
Enfin, le CHU dispose de l’une des plus grandes bases de données en cancer du sein au monde avec plus de 21 000 cas suivis depuis 1975, des données extensives sur les traitements ainsi que les paramètres clinico-pathologiques, les caractéristiques sociodémographiques, les récidives et le statut vital. Cette de base de données unique, initiée par le Centre des maladies du sein (CMS), est le fruit d’une vision partagée entre une épidémiologiste et un clinicien au moment de la création du Centre, qui fête d’ailleurs ses 50 ans d’existence cette année.
Pour atteindre ses objectifs, la plateforme va d’abord constituer trois cohortes de patient(e)s adultes atteint(e)s de cancer du sein, de myélome multiple, de lymphome ainsi qu’une cohorte pédiatrique en leucémie. Ces choix permettront de tester la mise en application de la plateforme dans des contextes oncologiques variées afin de soutenir ensuite son élargissement à d’autres types de cancers de diverses natures. Notamment, les cancers initiaux choisis comprennent des néoplasies à haute ou à faible incidence, présentes chez des populations adultes ou pédiatrique, ou à risque accru de vulnérabilité, à des sites solides ou hématologiques, et pour lesquels les innovations médicamenteuses sont en plein essor, à des coûts souvent très élevés. Finalement, l’existence de sources de données complémentaires en vue de travaux de validation soutient fortement le choix du cancer du sein et de la leucémie pédiatrique.
En recueillant des données en contexte de vie réelle auprès de ces quatre cohortes, MEDOnco-VieRéelle pourra notamment générer de nouvelles connaissances sur l’efficacité des traitements chez des populations moins étudiées. Elle pourra également documenter le contexte clinique où les traitements sont les plus pertinents, notamment en termes de population cible, de schéma thérapeutique et de place dans la trajectoire de soins, et ainsi permettre d’évaluer l’usage optimal de ces traitements.
De plus, les travaux de la plateforme fourniront de l’information utile aux professionnel(le)s de la santé pour personnaliser davantage les traitements de leurs patient(e)s en fonction de leurs caractéristiques spécifiques. Ces traitements personnalisés devraient permettre d’améliorer la survie et la qualité de vie des patient(e)s tout en réduisant la toxicité des traitements.
Finalement, les résultats de la plateforme permettront aux patient(e)s de mieux comprendre les enjeux associés à leurs traitements et, par conséquent, de participer plus activement à la prise de décision thérapeutique.
La plateforme MedOnco-Vie réelle permettra de générer de manière prospective des données probantes issues d’évaluation en milieu réel de soins, complémentaires à celles générées par des essais cliniques, ce qui permettra aux acteurs clés de la cancérologie au Québec de prendre des décisions éclairées pour améliorer les soins et l’expérience patient. Ainsi, elle mettra à disposition des chercheurs une plateforme robuste et agile de données structurées, de qualité et prêtes à être utilisées pour mener des études qui soutiendront la prise de décision des organismes règlementaires, des établissements de santé, des professionnel(le)s de la santé et des patient(e)s.
Cette plateforme servira également au développement d’une capacité de recherche autour des données de vie réelle en oncologie au Québec et au renforcement des liens entre la recherche et la clinique.
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Dr Frédéric Barabé, hémato-oncologue adulte; chercheur universitaire clinicien, axe Maladies infectieuse et immunitaires; professeur, Faculté de médecine de l’Université Laval.
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Dr Jean-Mathieu Beauregard, médecin en médecine nucléaire; chercheur universitaire clinicien, axe Oncologie; professeur, Faculté de médecine de l’Université Laval.
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Marie-Helène Bergeron-Boies, pharmacienne oncologie, CHU; chercheuse associée, axe Oncologie.
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Dr André Blais, hémato-oncologue adulte, CHU; chercheur associé, axe Oncologie.
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Dr Stéphane Bolduc, urologue pédiatrique; chercheur clinicien universitaire, axe Médecine régénératrice; professeur, Faculté de médecine de l’Université Laval.
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Marie-Claude Brisson, pharmacienne oncologie, CHU; chercheuse associée, axe Reproduction, santé de la mère et de l’enfant.
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Dr Vincent Castonguay, hémato-oncologue adulte; chercheur associé, axe Oncologie.
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Isabelle Coté, pharmacienne oncologie, CHU.
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Dre Julie Coté, hémato-oncologue adulte; chercheuse associée, axe Oncologie.
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Martin Darveau, chef du département de pharmacie, CHU; chercheur associé, axe Santé des populations et pratiques optimales en santé.
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Marie-Christine Desbiens, pharmacienne oncologie, CHU; chercheuse associée, axe Oncologie.
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Philippe Després, chercheur universitaire, axe Oncologie; professeur, Faculté des sciences et génie.
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Caroline Diorio, chercheuse universitaire, axe Oncologie; professeure, Faculté de médecine de l’Université Laval.
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Dominic Duquette, pharmacien oncologie, CHU.
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Marianne Émond, pharmacienne oncologie, CHU; chercheuse associée, axe Oncologie.
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Sébastien Faucher, pharmacien oncologie, CHU.
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Mélanie Fortin, pharmacienne oncologie, CHU; chercheuse associée, axe Oncologie.
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Chantal Gagnon, pharmacienne oncologie, CHU; chercheuse associée, axe Oncologie.
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Dre Isabelle Germain, radio-oncologue, CHU; chercheuse associée, axe Oncologie.
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Line Guénette, chercheuse universitaire, axe Santé des populations et pratiques optimales en santé; professeure, Faculté de pharmacie de l’Université Laval.
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Jason Robert Guertin, chercheur universitaire, axe Santé des populations et pratiques optimales en santé; professeur, Faculté de médecine de l’Université Laval.
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Aline Hajj, chercheuse universitaire, axe Oncologie; professeure, Faculté de pharmacie de l’Université Laval.
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Christian Héroux, pharmacien, CHU; chercheur associé, axe Reproduction, santé de la mère et de l’enfant.
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Philippe Lachapelle, directeur de la performance clinique et organisationnelle, CHU.
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Marianne Laforest, pharmacienne oncologie, CHU; chercheuse associée, axe Oncologie.
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Audrée Lebail, pharmacienne oncologie, CHU; chercheuse associée, axe Oncologie.
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Marie-Ève Lebreux, pharmacienne oncologie, CHU.
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Dr Christopher Lemieux, hémato-oncologue adulte, CHU; chercheur associé, axe Oncologie.
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Dre Julie Lemieux, hémato-oncologue adulte, CHU; chercheuse, axe Oncologie.
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Nathalie Marcotte, pharmacienne oncologie, CHU; chercheuse associée, axe Oncologie.
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Dr Nicolas Marcoux, hémato-oncologue adulte, CHU; chercheur associé, axe Oncologie.
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Anne-Catherine Martineau-Beaulieu, pharmacienne oncologie, CHU; chercheuse associée, axe Oncologie.
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Marie-Claude Michel, pharmacienne, CHU; chercheuse associée, axe Maladies infectieuses et immunitaires.
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Dr Bruno Michon, hémato-oncologue pédiatrique, CHU; chercheur associé, axe Oncologie.
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Dr Antoine Morin-Coulombe, hémato-oncologue adulte; chercheur associé, axe Oncologie.
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Dre Marie-Claude Pelland-Marcotte, hémato-oncologue pédiatrique; chercheuse universitaire clinicienne, axe Reproduction, santé de la mère et de l’enfant; professeure, Faculté de médecine de l’Université Laval.
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Dr Raoul Santiago, hémato-oncologue pédiatrique; chercheur universitaire clinicien, axe Reproduction, santé de la mère et de l’enfant; professeur, Faculté de médecine de l’Université Laval.
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Dr Marc Rhainds, co-gestionnaire médical et scientifique de l’Unité d’évaluation des technologies et modes d’intervention en santé (UETMIS), CHU; chercheur associé, axe Santé des populations et pratiques optimales en santé.
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Maria-Gabriela Ruiz Mangas, directrice, Direction de la cancérologie, CHU.
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Mélanie Simard, pharmacienne oncologie, CHU; chercheuse associée, axe Oncologie.
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Denis Talbot, chercheur universitaire, axe Santé des populations et pratiques optimales en santé; professeur, Faculté de médecine de l’Université Laval.
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Dr Alexis Turgeon-Fournier, chercheur universitaire clinicien, axe Santé des populations et pratiques optimales en santé; professeur, Faculté de médecine de l’Université Laval.