La cancérologie du CHU de Québec-Université Laval : un programme de calibre international

Au cours de leur vie, près de la moitié des Canadiens et Canadiennes recevront un diagnostic de cancer. De ce nombre, la moitié en décéderont (Société canadienne du cancer, 2024), ce qui fait de cette maladie la principale cause de mortalité au pays. En raison de son ampleur et de ses conséquences, autant pour l’individu atteint que sa famille et la société, chaque établissement de santé a la responsabilité de déployer un programme de cancérologie. 

Au CHU de Québec-Université Laval (CHU), nous sommes fiers de notre programme de cancérologie. Sous le leadership de la Direction cancérologie, le CHU offre des soins et des services qui couvrent tout le continuum des soins, allant du dépistage aux traitements, en passant par la survie et les soins palliatifs. Toutes les directions de l’établissement sont impliquées dans ce programme et visent à offrir des soins de qualité à la fine pointe des connaissances, dont l’imagerie, les laboratoires, la pharmacie, la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie. Nous disposons d’infrastructures de pointe, mais surtout d’équipes d’experts qui prodiguent des soins spécialisés et surspécialisés à une population de plus de 2,3 millions de personnes répartie dans la région de la Capitale-Nationale, le territoire du Réseau universitaire intégré de santé et de services sociaux de l’Université Laval (RUISSSUL) et une partie du Nouveau-Brunswick. 

En termes de volumétrie, le centre de cancérologie du CHU est le plus grand de la province et se classe parmi les trois premiers au Canada. L’expertise de ses équipes et leurs activités de recherche et d’enseignement en font un centre de référence reconnu au Québec et au Canada. En tant que centre d’excellence, le CHU joue également un rôle crucial dans l’offre de services surspécialisés du réseau de cancérologie de la province.
 

Organisation des services

Le CHU dispense des soins et des services en cancérologie dans ses cinq hôpitaux, dont L’Hôtel-Dieu de Québec et l’Hôpital de l’Enfant-Jésus (HEJ), alors qu’une grande partie des activités ambulatoires se déroule au Centre intégré de cancérologie de HEJ (CIC-HEJ) et au Centre de recherche clinique et évaluative en oncologie (CRCEO). Des activités hospitalières et ambulatoires occupent également les équipes du Centre des maladies du sein de l’Hôpital du Saint-Sacrement et du Centre d’excellence en chirurgie colorectale de l’Hôpital Saint-François d’Assise. Quant à la clientèle pédiatrique, elle est suivie à l’Unité d’hémato-oncologie pédiatrique Charles-Bruneau du CHUL.
 

Une approche interdisciplinaire

Les professionnels de cancérologie du CHU font partie d’équipes dédiées et spécialisées par siège tumoral. Leur travail est organisé de manière interdisciplinaire pour offrir aux patients et à leurs proches une prise en charge globale. À partir des décisions prises par les Comités du diagnostic et du traitement du cancer (CDTC) auxquels participent les professionnels de différentes disciplines, une trajectoire individualisée est établie pour chaque patient.
 

Détection précoce et dépistage

Le dépistage permet la détection précoce du cancer et fait partie intégrante du programme de cancérologie. Le CHU est ainsi responsable du Centre de coordination des services régionaux du cancer du sein (CCSR) et coordonne les activités du Centre de référence pour investigation désigné (CRID) de la région. Il assure également les activités de dépistage colorectal et de cancer du col utérin. À ces programmes s’ajoute le Réseau d’oncogénétique de l’est du Québec (ROEQ) qui émet des recommandations et offre un suivi aux familles à haut risque. 


Appareil de mammographie, Centre des maladies du sein, Hôpital du Saint-Sacrement.
 

Investigation et diagnostic

La période d’investigation s’étend de la première suspicion de cancer jusqu’à la confirmation du diagnostic qui permet d’établir un plan de traitement. Afin que cette période stressante pour le patient et ses proches soit la plus courte, fluide et douce possible, des points de coordination, nommés « guichets », ont été créés. Le CHU a été un pionnier dans le déploiement de ces guichets d’investigation, notamment en oncologie digestive, et a d’ailleurs influencé les orientations ministérielles à ce sujet.
 

Traitements innovants

Au CHU, les patients ont accès à toutes les modalités thérapeutiques à la fine pointe des avancées actuelles, que ce soit en chirurgie, en radio-oncologie, en théranostique ou pour les traitements systémiques. 

Des algorithmes développés par les équipes spécialisées permettent d’offrir aux patients une prise en charge personnalisée. Ainsi, le profil moléculaire des tumeurs peut être analysé pour mieux prioriser et ajuster les traitements, tandis que les cas complexes ou présentant des particularités sont discutés de manière interdisciplinaire en CDTC. De plus, le plan thérapeutique personnalisé établi est présenté au patient afin qu’il puisse s’impliquer dans le choix des options possibles. 

Au besoin, les équipes peuvent faire appel à une évaluation en oncogériatrie pour la clientèle plus âgée ou porteuse de nombreuses comorbidités afin de proposer une approche thérapeutique mieux adaptée. 

En 2023-2024, il y a eu au CHU : 

6 309 chirurgies oncologiques 

3 794 patients ayant initié un traitement en radio-oncologie 

10 550 traitements de chimiothérapie pédiatrique et plus de 33 318 traitements de chimiothérapie adulte 

230 greffes de cellules souches
 

Appareil d'imagerie par résonance magnétique (IRM), Centre des maladies du sein, Hôpital du Saint-Sacrement.
 

Accompagnement et soutien

Pour répondre aux besoins multiples des personnes touchées par le cancer, le CHU offre un soutien biopsychosocial avec des infirmières pivots spécialisées et des professionnels dédiés, tels que des psychologues, des travailleurs sociaux et des intervenants spirituels. 

Le CHU met également de l’avant le partenariat entre le patient et ses proches, les intervenants du réseau, les équipes de première ligne et les organismes communautaires, ce qui permet d’apporter des réponses complémentaires aux besoins biopsychosociaux des patients. 

Voici quelques-unes des stratégies proposées au CHU :

• Équipe d’oncologie psychosociale et spirituelle (OPSS) : équipe interdisciplinaire qui accompagne les patients qui le désirent dans la gestion et le traitement des aspects sociaux, psychologiques, sexologiques, émotionnels et spirituels découlant d’un diagnostic de cancer.
   

• Médecine dentaire en oncologie et épithésie : ces services de niveau quaternaire sont dédiés aux patients vivant avec des séquelles du traitement de leur cancer. La clinique d’épithésie offre des services de prothèses faciales et innove continuellement pour répondre aux besoins et aux pathologies rares. Les professionnels de ces équipes sont en nombre restreint et il n’existe pas de formation spécifique dans ces domaines. 
  
  
  Épithèses réalisées au CHU de Québec-Université Laval.
   

• Service de référence et d’information en oncologie (SRIO) : situé au CIC-HEJ, ce service oriente les usagers dans leurs recherches d’information en lien avec le cancer et les ressources communautaires offertes. Des activités y sont organisées, comme « Belle et bien dans sa peau » et « Couleurs en harmonie », alors que des parures de tête et des prothèses mammaires temporaires y sont aussi proposées. 
  
  
  Le Centre intégré de cancérologie du CHU de Québec-Université Laval.
   

• Service de bénévolat : des bénévoles dédiés en oncologie soutiennent les patients et travaillent de concert avec les cliniciens.
   

• Patients accompagnateurs : le CHU est un pionnier dans l’intégration de patients accompagnateurs aux équipes d’oncologie (ORL, oncogénétique, sarcome). Cette pratique de plus en plus répandue améliore l’expérience de soins par l’apport du savoir expérientiel. 
   

• Les mêmes équipes interdisciplinaires sont présentes du côté de la pédiatrie. Cependant, un partenariat avec LEUCAN permet de financer la recherche clinique, de fournir un accompagnement personnalisé aux familles et de fournir les services d’une éducatrice-accompagnatrice et des soins de massothérapie. 
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  Le CHUL et le Centre mère-enfant Soleil du CHU de Québec-Université Laval.
   

Une organisation en réseau

Compte tenu de leur mission suprarégionale, les équipes du CHU collaborent avec les intervenants des établissements régionaux. Depuis 2021, ce travail est organisé en réseaux hiérarchisés et structurés par siège tumoral ou thématique. 

Le CHU est impliqué dans les réseaux suivants (janvier 2025) : 

• Réseau de cancérologie pulmonaire : participation au réseau, sous la responsabilité de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec-Université Laval 
   

• Réseau de cancérologie mammaire de l’est du Québec : responsable du réseau 
   

• Réseau de cancérologie cervico-faciale (ORL) de l’est du Québec : responsable du réseau 
   

• Réseau CAR-T-CELL : participation au réseau, sous la responsabilité du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal 
   

• Réseau sarcome : participation au réseau, sous la responsabilité tripartite du CHU, du Centre universitaire de santé McGill et du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal 
   

• Réseau carcinose péritonéale : participation au réseau, sous la responsabilité du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal 
   

• Réseau de cancer pédiatrique : participation au réseau, sous la responsabilité de CHU Sainte Justine 

Le programme de cancérologie du CHU s’est doté d’une équipe dédiée aux réseaux en cancérologie, ce qui lui permet de jouer pleinement son rôle de leader auprès des établissements partenaires et contribue ainsi à l’amélioration des soins et à la fluidité des trajectoires. L’animation et l’évolution de ces réseaux est aussi un élément important du mandat de cette équipe. 
 

Recherche et innovation

Le Centre de recherche du CHU (CRCHU) se classe parmi les plus importants au Canada et en Amérique du Nord. Son axe Oncologie regroupe 202 chercheurs et leur équipe qui ont produit plus de 200 publications scientifiques en 2022-2023. La mission de l’axe Oncologie est de résoudre des problématiques scientifiques complexes liées au cancer, et ce, pour le bénéfice des patients et de la société. Relever ce défi est possible grâce à la diversité des expertises de recherche qui couvrent l’ensemble des sciences de la santé. 

En janvier 2024, le CHU a ouvert son Bureau de l’innovation (BI) qui a pour objectifs d’accroître le nombre de partenariats industriels et d’évaluation en milieu réel, de mettre en place des processus fluides d’accompagnement de nos partenaires externes et d’améliorer la valorisation de la recherche. L’une des premières activités organisées par le BI, le « Rendez-vous BioPartenariat », a mis en lumière l’expertise des équipes en cancérologie ainsi que le CRCHU. 

Grâce à la recherche et à l’innovation, le CHU a pu mettre en place des initiatives porteuses dans le domaine de la cancérologie, telles que : 

• Acquisition d’un nouvel appareil de radiothérapie guidée par imagerie par résonance magnétique couplé à un accélérateur linéaire (IRM-LINAC), une première au Québec. Grâce à l’expertise des équipes de dosimétrie optique, des outils seront développés pour permettre un traitement plus précis avec moins d’effets secondaires.
   
  
  L'IRM-LINAC du Centre intégré de cancérologie du CHU de Québec-Université Laval.
   

• Déploiement du cyclotron et développement du programme de recherche en théranostique, incluant le lancement d’un Chaire de recherche hospitalière soutenue par la Fondation du CHU de Québec. 
  
  
  Le cyclotron du CHU de Québec-Université Laval.
   

• Mise en place de la plateforme MEDOnco-VieRéelle permettant d’utiliser les données de soins en contexte réel pour une introduction responsable, efficiente et équitable des innovations thérapeutiques. 

• Création d’une installation d’ingénierie tissulaire en oncologie pour optimiser les stratégies thérapeutiques grâce à une nouvelle génération de modèles de tumeurs reconstruits en laboratoire à partir de cellules de patients. 

• Implantation de l’unité intégrée en curiethérapie et d’une chaire de recherche dédiée, dans laquelle les équipes de recherche sont partenaires, pour augmenter la précision de la mesure, du calcul de la dose et de l’administration des traitements. 
   

Enseignement et formation continue 

L’expertise des équipes cliniques rend attractifs les programmes d’enseignement du CHU dédiés à la cancérologie. Des apprenants de partout viennent s’imprégner de la culture d’oncologie et de spécialisation du CHU. 

Toutes les disciplines du programme de cancérologie participent à la formation de ces étudiants et l’enseignement fait partie intégrante de leurs modes de fonctionnement. Une attention particulière est portée à l’organisation des lieux de soins pour qu’ils puissent accueillir des apprenants dans des espaces leur étant réservés.
 

Conclusion

Grâce à une approche interdisciplinaire, à des soins innovants et humains, le CHU continue de se positionner comme un leader international en cancérologie. 
La collaboration avec les patients, les professionnels et les partenaires communautaires permet de répondre aux besoins des usagers et d’améliorer continuellement la qualité des soins, telle que l’énonce notre vision : « Par la force de nos équipes et en partenariat avec les personnes touchées par le cancer, nous visons à continuer d’être chef de file international par la qualité de nos pratiques innovantes, tant cliniques, scientifiques, pédagogiques que de gestion. »


La D^re Isabelle Germain, oncologue et cogestionnaire médicale du programme de cancérologie, explique dans cette vidéo en quoi consiste le programme.
 

Photo principale : Chimiothérapie.
Photo : Sandra Blanchette, Centre des maladies du sein, Hôpital du Saint-Sacrement.