Un établissement hospitalier comme le CHU de Québec-Université Laval (CHU), c’est l’équivalent d’une ville1 où s’activent des femmes et des hommes dont le travail est important, mais parfois méconnu. La chronique Un secret bien gardé vous invite à découvrir leur histoire et leurs talents.
Dans cette édition : Vincent Laflamme-Caron
ATSS, ou assistant technique aux soins de la santé, c’est un titre d’emploi qui est plutôt récent au CHU de Québec-Université Laval (CHU). J’ai eu la chance de m’entretenir avec Vincent Laflamme-Caron, qui pratique ce métier depuis maintenant deux ans et demi. L’enthousiasme et la ferveur de Vincent sont palpables, autant dans ses occupations professionnelles que personnelles. Incursion dans le quotidien d’un ATSS passionné.
Par Corine Lachance, l’une des Chuchoteuses
Membre d’un groupe de musique dont le répertoire est principalement constitué de morceaux rock, Vincent sait jouer de la guitare, de la bass, de la batterie, du ukulélé, et j’en passe! Vincent sait aussi être le bras droit des préposés aux bénéficiaires, préparer adéquatement les patients qui se font opérer, coopérer avec les chirurgiens et jongler avec plusieurs responsabilités en même temps. Le jeune homme de 31 ans travaille au bloc opératoire de l’Hôpital de l’Enfant-Jésus, un endroit où il n’aurait pourtant jamais imaginé se retrouver dans le passé. Mais le destin a bien fait les choses pour Vincent : après 12 années dans le milieu de la restauration et animé d’un désir soudain de se réorienter vers autre chose, c’est sa sœur qui lui a parlé du poste d’ATSS qui était à l’époque un projet-pilote au CHU : « La journée où je me remettais en question, elle m’a dit ça, donc c’est la seule place où j’ai envoyé mon CV. Ils m’ont rappelé immédiatement et j’ai été embauché. »
Une équipe, des tâches et un environnement dynamiques
À son arrivée, Vincent a été formé simultanément pour travailler en salle de réveil et en chirurgie d’un jour. Bien que son expérience dans le milieu hospitalier était nulle, il a su apprendre rapidement auprès des préposés qui l’accompagnaient en se montrant intéressé et en posant des questions : « Quand tu aimes ton métier, t’aimes ça partager ta passion. C’est ce que j’ai senti. Il n’y a jamais personne qui m’a dit " Ah non, ça c’est pas de tes affaires, pis c’est pas ta job!" ». La patience et l’accueil chaleureux des équipes ont assuré une belle intégration au nouvel arrivé.
Depuis six mois maintenant, Vincent travaille au bloc opératoire. C’est un défi de taille, mais qu’il relève avec brio : « Au début, je n’étais pas sûr de vouloir transférer au bloc opératoire, mais en même temps, je trouvais que c’était un sacré beau défi! ». Quand je lui demande aujourd’hui s’il reviendrait en arrière pour retourner travailler en salle de réveil, c’est en riant qu’il prononce un « non » catégorique. Il se sent véritablement à sa place au bloc opératoire.
Et au bloc, ça bouge! C’est d’ailleurs ce que préfère Vincent dans son travail d’ATSS : pas vraiment de routine établie, les journées ne sont jamais pareilles et les défis abondent. « Si tu t’assois quelques minutes un moment donné, puis que tu n’as plus rien à faire, tu sais qu’après ça, tu vas en avoir pour ton argent! (rires) »
Mais qu’est-ce qui fait un bon ATSS?
Selon Vincent, certaines qualités sont indispensables. Premièrement, la gestion du stress, et ce, surtout au bloc opératoire. Il ajoute aussi l’importance d’une bonne organisation du travail : il est primordial de savoir établir ses priorités lorsqu’on a plusieurs tâches à réaliser en même temps. Par ailleurs, en dehors de la salle d’opération, avoir de l’entregent auprès des patients est de mise : « Il y a des patients qui ont des choses à vivre, mais des fois, quand tu les fais rire un peu, et bien pendant 2 secondes, ils n’y pensent plus! », raconte Vincent.
De la reconnaissance et beaucoup de fierté
Au fil du temps et avec l’accompagnement des équipes de soins, Vincent a gagné en confiance et en aisance dans son travail, et il affirme en être très fier. « Au début, c’était "Es-tu correct? As-tu besoin d’aide? T’es sûr que t’es correct? " Maintenant, c’est "Ok, Vincent est là, c’est bon!". (rires) »
En tant qu’ATSS, Vincent raconte que c’est très gratifiant de sentir qu’on aide les patients, mais surtout qu’on contribue à faire tourner la roue de l’hôpital et plus globalement, du système de santé. Au travers des belles et moins belles choses qui se déroulent au bloc opératoire, Vincent sent qu’il fait réellement une différence.
Ainsi, passer de la restauration au milieu de la santé aura été un changement inattendu, mais qui s’est avéré bénéfique pour Vincent, qui affirme se rendre au travail chaque matin avec le sourire aux lèvres.
Andréanne Carignan, coordonnatrice du bloc opératoire, de la salle de réveil, de la chirurgie d’un jour ainsi que de la clinique préopératoire, et Vincent Laflamme-Caron, ATSS, tiennent à remercier tout spécialement l’équipe de la salle de réveil et du bloc opératoire pour avoir cru en ce nouveau titre d’emploi et pour avoir pris le temps de former Vincent.
1. 92,9 % des villes du Québec comptent moins d’habitants que le nombre d’employés (14 000) du CHU. Source : https://www.mamh.gouv.qc.ca/organisation-municipale/decret-de-population/