Dans le cadre de la Semaine canadienne des soins intensifs, qui se déroule du 23 au 29 octobre 2022, nous vous présentons le témoignage de Jennie Boutet, infirmière clinicienne en soins intensifs pédiatriques au Centre mère-enfant Soleil depuis 20 ans.
Enfant, j’observais par la fenêtre les bébés à la pouponnière de l’hôpital près de chez moi. Du plus loin que je me rappelle, j’ai toujours voulu être infirmière, mais pas dans n’importe quelle spécialité : je rêvais de m’occuper des enfants malades. Ce n’est qu’au Cégep que j’ai rencontré mon amour pour les soins critiques. J’ai maintenant un poste à l’Unité des soins intensifs pédiatriques (USIP), un parfait mélange de mes deux passions!
La réalité des unités de soins intensifs, que ce soit du côté de la clientèle pédiatrique ou adulte, est loin d’être simple. Les soins, les traitements et la prise en charge ont un effet direct sur la survie ou non du patient. C’est un métier stimulant qui joue autant sur mon développement en tant que professionnelle que sur le plan personnel. J’adore pouvoir mettre à profit mes connaissances, mes diverses expertises et ma personnalité dans l’aide aux petits patients. À plusieurs reprises, j’ai pensé avoir tout vu. Mais, tous les jours, mon équipe et moi rencontrons de nouveaux défis et devons dépasser nos limites pour sauver des vies.
Les soins intensifs pédiatriques diffèrent des soins aux adultes, tout aussi essentiels, notamment en raison des nombreuses tâches connexes à ma profession qui, à mes yeux, la rendent unique et encore plus valorisante. Je suis appelée à rassurer, par exemple, les parents d’un adolescent intubé à cause d’une pneumonie sévère et, par la suite, à m’asseoir près d’une fillette devant La Reine des Neiges avec l’objectif de la distraire pendant que je m’occupe de l’appareil qui filtre son sang. Parfois aussi, quand tout va tellement vite, je me surprends à bercer un enfant en pleurs pour permettre aux parents d’aller manger et de se reposer. Dans une même journée, je peux prendre soin d’un adolescent âgé de 16 ans, d’une jeune fille de 9 ans et d’un bébé âgé de seulement quelques semaines. Adapter les soins à l’âge et au poids de ces petits patients ajoute de la complexité, mais aussi de la magie dans mon travail.
Aux soins intensifs, les défis sont nombreux et c’est la solidarité de notre équipe qui nous permet de réussir à prendre en charge toutes ces situations médicales et humaines; comme une fondation, elle nous solidifie. Mon équipe, ce sont ces multiples personnes avec qui je travaille tous les jours, avec qui je partage des moments de bonheur purs et d’autres plus difficiles. Que ce soit le commis, les préposées, les infirmières, l’équipe médicale, les inhalothérapeutes, et j’en passe, nous nous serrons les coudes afin d’offrir la meilleure qualité de soins spécialisés et surspécialisés possibles. Ce sont plus que des collègues; ils sont pour moi une deuxième famille.
J’aime dire qu’il n’y a pas de limites dans l’évolution ou le progrès clinique qu’il est possible de vivre dans les soins intensifs. D’ailleurs, de grands projets sont en cours de développement, dont la mise en place d’un centre tertiaire de traumatologie au Centre mère-enfant Soleil et l’agrandissement de notre unité pour être en mesure d’accueillir plus de patients. C’est un avenir plus qu’excitant qui se montre à nous et j’ai très hâte d’y participer!
« Ce qui me rend le plus fière, c’est de toujours donner mon 100 % pour pouvoir revoir le sourire et entendre le rire d’un enfant qui est passé à un cheveu de mourir. »
- Jennie Boutet, infirmière clinicienne aux soins intensifs pédiatriques, Centre mère-enfant Soleil