Trois grandes découvertes de la fin du XIXe siècle ont révolutionné le monde médical. D’abord, la découverte des rayons X par le physicien allemand Wilhelm Röntgen en 1895, suivie l’année suivante par la découverte de la radioactivité par le physicien français Henri Becquerel, puis de la découverte du radium par la physicienne et chimiste polonaise Marie Skłodowska-Curie en 1898. Ces innovations se sont rapidement transposées dans le milieu médical et ont permis l’utilisation des radiations pour imager le corps humain, poser un diagnostic et traiter plusieurs maladies.
Depuis cette époque, les physiciens ont toujours été présents dans le milieu médical pour poursuivre le développement de ces technologies, mais surtout pour assurer que leur utilisation est sécuritaire et optimale. En effet, les radiations peuvent être très bénéfiques, mais elles peuvent également poser un risque pour les patients et le personnel si leur utilisation n’est pas contrôlée. Ainsi, même s’il peut être surprenant de croiser des physiciens au CHU de Québec-Université Laval, ceux-ci assurent un rôle essentiel dans le soutien de nombreuses activités cliniques.
Mais qu’est-ce que cette curieuse discipline?
En fait, la physique médicale est une branche de la physique appliquée qui regroupe les applications de la physique en médecine. Elle concerne essentiellement les champs de la radiothérapie, de l’imagerie médicale, de la médecine nucléaire et de la radioprotection. Les physiciens médicaux cliniques sont donc des professionnels de la santé dont le travail est d’assurer l’utilisation sécuritaire des rayons X, des matières radioactives, des champs magnétiques et d’autres formes d’énergie à des fins d’applications diagnostiques et thérapeutiques.
La plus grande concentration de physiciens médicaux se trouve au Centre intégré de cancérologie (CIC), où ils contribuent à la trajectoire de soin des patients de radio-oncologie. La radiothérapie utilise les radiations pour traiter le cancer; elle a pour objectif de détruire le maximum de cellules tumorales tout en épargnant le plus possible les tissus sains périphériques. La précision de la dose de radiation ainsi que celle de son emplacement sont capitales, car une dose insuffisante ou imprécise compromet le contrôle tumoral, tandis qu’une dose trop élevée mène à des complications aux tissus environnants.
Dans l’article « Un pharmacien à l’hôpital, ça fait quoi? » paru dans Le Chuchoteur du 23 septembre 2022, on définit l’un des rôles du pharmacien en ces mots : « Il s’assure que l’ordonnance correspond au bon médicament, à la bonne dose, à la bonne voie d’administration (injection, comprimé…), au bon moment et au bon patient. » Eh bien, on compare souvent le rôle du physicien médical à celui du pharmacien : la dose ne correspond pas à celle d’un médicament, mais plutôt à la dose de radiation prescrite par le radio-oncologue, tandis que la voie d’administration est non pas une pilule, mais un accélérateur linéaire en radiothérapie ou un projecteur de source en curiethérapie.
Le plan de traitement nécessite des examens d’imagerie de plusieurs modalités (TDM, TEP/TDM, IRM, ultrasons), ainsi qu’un logiciel de planification de traitement très sophistiqué qui calcule le flux de radiation nécessaire au traitement. Chacune de ces composantes (imagerie, logiciel de planification et appareil de traitement) doit être parfaitement étalonnée et soutenue pour assurer le radio-oncologue que la dose de radiation prescrite est bien celle qui est administrée au patient. Les physiciens médicaux cliniques ont ainsi la responsabilité d’optimiser et d’assurer la précision de l’administration des traitements de radiothérapie.
Évidemment, ils ne sont pas seuls! Ils travaillent au sein d’une équipe multidisciplinaire qui regroupe, entre autres, les radio-oncologues, les technologues en radio-oncologie et les techniciens en génie biomédical. Il existe une grande collaboration entre les différents professionnels qui travaillent de pair dans un objectif commun, soit offrir les meilleurs traitements de radiothérapie possibles. Cette proximité s’affiche également dans nos événements de reconnaissance : par exemple, la Journée de la physique médicale est soulignée pendant la Semaine des technologues en imagerie médicale, en radio-oncologie et en électrophysiologie médicale!
La Journée de la physique médicale du 7 novembre marque ainsi la journée d’anniversaire de Marie Skłodowska-Curie en 1867, cette grande pionnière qui a ouvert la voie de nos professions en imagerie médicale et en radio-oncologie. Nous lui rendons hommage en ce jour et en profitons pour reconnaître nos professions qui, somme toute, sont assez particulières!
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L’équipe de la radioprotection fait partie du service de physique médicale, de radioprotection et de théranostique, laquelle est responsable de soutenir et de conseiller les différents services du CHU dans les applications médicales de la physique. Consultez notre page sur Le SPOT!
N’hésitez pas à joindre notre équipe pour toute question concernant la radioprotection et les risques liés aux radiations!
Mario Chrétien, responsable de la radioprotection, poste 47188
Cellulaire de garde en radioprotection : 367 995-0581