La page des soins – Janvier 2022

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Lumière sur…

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Le parcours Locomotive : bouger pour mieux récupérer après un AVC!

Initié en 2019 par le Centre hospitalier universitaire de Montréal (CHUM), sous la direction de la Dre Céline Odier, neurologue, Mme Judlène Joltéus, infirmière clinicienne, Mme Marie-Andrée Desjardins, physiothérapeute et Mme Line Beaudet, conseillère senior en soins spécialisés, le parcours Locomotive permet de faire travailler le corps et l’esprit des personnes ayant subi un AVC. 

Par Christine Danjou, inf. M.Sc. Infirmière de pratique avancée – Sciences neurologiques; Sonia Mathieu, inf. M.Sc. Infirmière clinicienne – Trajectoire neurovasculaire; Dr Steve Verreault, MD, neurologue vasculaire; Sarah-Judith Breton, inf. M.Sc. Chef d’unité – Sciences neurologiques.


Le principe du parcours est d’inviter le patient à suivre un itinéraire qui l’expose à des exercices physiques et cognitifs. Bien qu’il semble simple à première vue simple, le parcours Locomotive implique plusieurs activités complexes à réaliser pour une victime d’AVC. 

L’implication dans le parcours motive le patient à sortir de sa chambre, à bouger, à socialiser, bref, à commencer sa réhabilitation! Le parcours Locomotive est complémentaire au programme de réadaptation déterminé par l’équipe multidisciplinaire; il donne une raison de sortir de la chambre et la motivation pour réaliser les différents exercices enseignés par l’équipe.

Selon les investigateurs du projet : « Après un AVC, les patients passent 75 % de leur temps dans leur lit d’hôpital, inactif, sans interaction cognitive. C’est pourtant le moment le plus important pour bouger, communiquer, être stimulé. C’est essentiel pour récupérer », explique la Dre Odier, neurologue vasculaire. « C’était une opportunité de s’approprier les grands corridors de l’unité : cet espace immense était vu comme un défaut, il fallait en prendre avantage. S’en servir pour l’empowerment du patient, un jour à la fois, un pas à la fois, une sortie à la fois, une station à la fois », raconte Judlène Joltéus, infirmière clinicienne.

Au CHU de Québec-Université Laval (CHU), l’équipe des sciences neurologiques a été emballée par le succès de ce projet. Elle est convaincue que la réadaptation à la suite d’un AVC doit être privilégiée et que toutes les occasions sont bonnes pour y parvenir. Ce parcours devient donc un outil supplémentaire pour motiver et impliquer la personne ayant subi un AVC ainsi que sa famille dans son rétablissement. 

Ainsi, au cours des prochaines semaines, vous verrez apparaître des pastilles au sol, des affiches et des stations de repos dans les corridors de l’unité des sciences neurologiques (P3000) de l’Hôpital de l’Enfant-Jésus (HEJ). Chaque section du parcours Locomotive présente des exercices et des explications propres à la vie après l’AVC (CHUM, 2019).

Les pastilles tracent le trajet à suivre. Ces pastilles donnent un sens, mais il n’y a ni début, ni fin au parcours. Elles offrent aux patients un repère visuel et indiquent qu’il faut s’arrêter pour s’informer, faire un exercice, rire un peu ou se reposer.

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Quatre affiches sont présentes le long du parcours. Certaines informent sur l’AVC et ses traitements, d’autres conseillent sur la santé au quotidien (par exemple sur l’alimentation ou sur la communication) ou illustrent des exercices adaptés à effectuer. De plus, des caricatures créées par M. Jean-Pierre Coallier, animateur à la télé et la radio, victime d’un AVC, divertissent et permettent à la personne d’effectuer un balayage complet d’une image afin de comprendre le sens du message.

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Visuels du parcours Locomotive fournis par le CHUM, 2019. Caricature : Jean-Pierre Coallier.



Des stations de repos et d’exercices physiques sont judicieusement placées tout au long du parcours. Des chaises sont prévues pour permettre de souffler un peu.

Deux téléviseurs sont également disposés dans l’unité afin de diffuser des messages informatifs s’adressant aux visiteurs et intervenants concernant le parcours. 

Le patient peut effectuer le parcours seul. Par contre, tous les intervenants doivent s’impliquer en accompagnant et en motivant le patient à l’inclure dans sa journée ou sa soirée. Les familles, les proches et les bénévoles sont également invités à effectuer le parcours avec la personne hospitalisée pour devenir ainsi un partenaire du rétablissement. Pour savoir quel niveau d’accompagnement ou d’autonomie est possible, des pastilles de mobilité donnent rapidement la consigne à suivre. 

Enfin, un sondage pré et post-implantation du parcours Locomotive permettra d’apprécier les effets bénéfiques du projet auprès de la clientèle et des familles.

La mise en œuvre de ce projet n’est pas très coûteuse, mais des frais sont inhérents à l’impression des affiches et des pastilles ainsi qu’à l’achat de chaises pour les stations de repos et d’exercice. De plus, une brève formation est requise pour les intervenants impliqués. Le CHU est reconnaissant envers la Compagnie Pfizer Canada ainsi que la Fondation du CHU de Québec qui ont défrayé l’ensemble des coûts reliés à ce projet.

Un tel projet nécessite également la collaboration de plusieurs acteurs de l’organisation et d’une patiente-partenaire. Sans leur implication, le projet n’aurait pas pu être réalisé. En plus des co-auteurs de cet article, les personnes suivantes se sont impliqués dans le projet :

  • Geneviève Rousseau, infirmière clinicienne – Trajectoire neurovasculaire
  • Jonathan Carrier, infirmier chef d’unité – Sciences neurologique, HEJ
  • Julie Dionne, physiothérapeute, HEJ
  • Catherine Jean, orthophoniste, HEJ
  • Joanne Tessier, patiente-partenaire
  • Alexandre Richard, chef de secteur et chargé de projet – Hygiène et salubrité, HEJ
  • Julie Sylvain-Caron, conseillère en soins infirmiers – Programme de prévention et contrôle des infections, HEJ
  • Marielle Philibert, Comité des usagers du CHU 


Merci à tous pour votre implication!
 

L’AVC en chiffres au CHU et au Canada 

  • Plus de 1 000 AVC l’an passé au CHU
  • Environ 62 000 AVC au Canada chaque année, soit 1 AVC aux 9 minutes
  • Première cause de décès au Canada et troisième cause au Québec
  • À la suite d’un AVC :
  • 10 % des personnes récupèrent entièrement
  • 25 % récupèrent en conservant une légère invalidité 
  • 40 % présentent une invalidité importante
  • 10 % conservent des séquelles assez sévères pour nécessiter des soins à long terme
  • 15 % décèdent
  • Des 300 000 Canadiens qui vivent avec les séquelles d’un AVC, 60 % rapportent qu’ils ont besoin d’aide et 80 % reconnaissent des restrictions dans leurs activités quotidiennes
  • Moins de 50 % des patients ayant fait un AVC retournent au travail


Suivez ce lien pour obtenir plus d’informations sur le parcours Locomotive.



 

Le circuit du médicament bonifié pour le CIC

En 2022, le Centre intégré en cancérologie (CIC) ouvrira ses portes. Ce centre hautement spécialisé permettra le déploiement de nouveaux processus afin de sécuriser, entre autres, le circuit du médicament. 

Par Karine Tremblay, conseillère-cadre à la DSI


En effet, ce centre sera le premier dans le CHU de Québec-Université Laval (CHU) à utiliser la Feuille d’administration des médicaments (FADM) électronique (FADME). Cette nouveauté est rendue possible grâce à la disponibilité d’un accès informatique au chevet dans plusieurs cliniques du CIC. La FADME permet une préparation et une administration des médicaments plus sécuritaires avec la possibilité de lire les codes à barres des médicaments à administrer. Ceci diminuera considérablement les risques d’erreur de médicaments puisque le produit sera directement encodé par le biais de la FADME. 

Une autre nouveauté est l’utilisation, par les cliniques du CIC, des « cabinets » automatisés de médicaments, communément appelés cabinets Pyxis ES. Ces cabinets, qui sont déjà en fonction dans les secteurs hospitaliers de quatre sites (CHUL, L’Hôtel-Dieu de Québec, Hôpital du Saint-Sacrement, Hôpital Saint-François d’Assise), seront désormais utilisés dans les secteurs ambulatoires du CIC. Ce nouveau déploiement permettra une meilleure traçabilité de la médication reçue pour la clientèle en externe, une meilleure disponibilité de la médication pour le personnel de même qu’une diminution du risque d’erreur entourant l’administration de la médication. 

Ces réalisations seront rendues possibles grâce à une vision projetée vers l’avenir pour sécuriser et améliorer la qualité des soins offerte aux clientèles desservies au CHU. La FADME sera très certainement offerte aux clientèles hospitalisées dans chacun des sites au cours des prochaines années.  


 

Résultats du sondage sur la fiche clinique « soins généraux »

En novembre dernier, le personnel infirmier des unités de soins utilisant la fiche clinique « soins généraux » depuis plus d’une année a été invité à répondre à un sondage d’appréciation de leur outil de documentation. 

Par Caroline Ménard, conseillère-cadre à la DSI


Rappelons que le but premier de l’outil de documentation qu’est la fiche clinique « soins généraux » est de regrouper les principaux formulaires utilisés par les soins infirmiers. La fiche permet de documenter la plupart des soins donnés dans les unités de soins généraux. Pour les soins plus rares, comme les soins de trachéostomie, une annexe peut être imprimée. C’est pour cette raison qu’il arrive que certaines sections de la fiche clinique ne soient pas utilisées, la consigne étant de documenter les soins et la surveillance lorsque cela est requis pour un usager. 

Même si l’objectif du projet n’est pas de réduire l’utilisation du papier, il permet tout de même de le faire! 

Cependant, peu importe l’outil de documentation utilisé, la note au dossier et la mise à jour du plan de soins sont toujours requis pour l’infirmière.

Soulignons que la fiche clinique « soins généraux » est une première étape pour regrouper les nombreux formulaires utilisés par le personnel infirmier, structurer la documentation et la simplifier. Ultimement, la fiche clinique « soins généraux » sera informatisée pour répondre à tous les besoins de documentation et de consultation des données cliniques. 
 

Résultats du sondage

Cinquante intervenants (38 infirmières, 6 infirmières auxiliaires, 6 préposés aux bénéficiaires et assistants technique aux soins de la santé) ont pris le temps de répondre aux questions et de nous transmettre leurs commentaires. 

La transition vers l’utilisation de la fiche clinique « soins généraux » a été bien ou très bien vécue par 82 % des répondants au sondage. Seulement 18 % des répondants ont répondu avoir trouvé la transition difficile ou très difficile.

Au niveau de l’appréciation globale, 52 % apprécient beaucoup travailler avec la fiche clinique soins généraux, tandis que 38 % sont indifférents et que 10 % n’apprécient pas l’outil. 

Voici un résumé des commentaires reçus :

Pour les infirmières et les infirmières auxiliaires, les plus grands avantages sont :

  • accès rapide à l’outil pour documenter les observations, les soins et les évaluations faites;
  • documentation en temps réel qui évite de transcrire les données;
  • diminue la documentation à faire en fin de quart de travail.


Les infirmières auxiliaires ajoutent que la fiche clinique facilite la documentation des observations avec les canevas disponibles (exemples : cathéter, plaies, etc.).

Pour les préposés aux bénéficiaires (PAB) et les assistants techniques aux soins de la santé (ATSS), les avantages d’utiliser la fiche clinique « soins généraux » sont :

  • données cliniques documentées disponibles à tous;
  • évite d’avoir à transmettre l’information à l’infirmière.


Quelques inconvénients ont aussi été mentionnés par les infirmières et les infirmières auxiliaires :

  • lorsqu’un élément de documentation est oublié, il faut se déplacer à la porte de la chambre pour le documenter;
  • lorsque des discussions entre professionnels se déroulent au téléphone ou au poste, l’infirmière doit retourner à la fiche clinique pour les consulter;
  • la transcription du matériel de soins sur la nouvelle fiche clinique requiert plus de temps pour le personnel de soir et de nuit. 


Pour les PAB et les ATSS, les deux principaux désavantages sont :

  • retour à la fiche lorsqu’un élément de documentation est oublié; 
  • avant, c’était plus rapide car ils ne s’occupaient pas de la documentation. 


Soulignons que l’informatisation de la fiche clinique permettra de remédier à ces inconvénients en y donnant accès de partout et à tous, incluant au poste de l’unité de soins, autant pour la consultation que pour la documentation. 

Les participants ont aussi eu l’occasion de partager des commentaires variés en lien avec leur outil de documentation. En voici quelques-uns :

Infirmière

Éléments positifs : 

  • Il serait grandement souhaitable que la fiche clinique se retrouve sur d’autres départements, car je ne peux plus m’en passer. 
  • C’est beaucoup plus pratique que de devoir modifier le « Plan de soins et traitements infirmiers » (PSTI) papier en plus de celui du iPlan. Vive la fiche clinique! 
  • Permet de réduire la taille de la note au dossier.
  • Aidant pour compléter les évaluations.
  • J’adore la fiche clinique. Elle regroupe les informations pertinentes de façon graphique plutôt qu’un texte à lire.
  • Enfin un changement concret qui a un impact tangible sur la diminution de notre surcharge de travail. Moins de paperasse inutile, moins de temps passé dans les dossiers et plus de temps dans les chambres, auprès des usagers. Depuis les fiches cliniques, nous finissons enfin la journée à l'heure et non surchargée de notes à faire.


Éléments à améliorer : 

  • Beaucoup de sections non complétées, trop de feuilles.
  • La fiche clinique est trop générale. Pas de possibilité d’ajuster la fiche à notre clientèle.
  • Les premières tournées sont plus longues, car on doit transcrire les observations.
  • Je trouve qu’il y a beaucoup d’informations qui se dédoublent puisque nous devons tout de même faire une note infirmière.


Les infirmières auxiliaires n’ont pas émis de commentaires particuliers.
 

PAB et ATSS

  • Personnellement, je trouve ça lourd, on manque déjà de temps pour s’occuper de nos usagers et là en plus je dois écrire toutes mes observations! Honnêtement, il m’arrive souvent de ne pas tout écrire comme les dents et les toilettes! Mais pour une fois les PAB sont impliqués dans quelque chose.


Tous les commentaires seront analysés pour offrir du soutien aux utilisateurs, les accompagner dans la rédaction de la note au dossier et améliorer les processus. Ce qui est très encourageant, c’est que déjà 52 % des répondants apprécient beaucoup travailler avec la fiche clinique, alors que des travaux d’optimisation sont en cours pour améliorer l’outil.

Remerciement spécial à toutes les infirmières, infirmières auxiliaires, PAB et ATSS qui ont pris le temps de répondre au sondage. Votre implication est essentielle à l’amélioration des processus et des outils! 


 

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Dernière révision du contenu : le 1 février 2023

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