Une équipe du Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval (CRCHU) vient de mettre en lumière un lien entre les chromosomes sexuels et la gravité de la maladie chez les patients atteints de sclérose en plaques.
On savait déjà que les femmes sont plus susceptibles d’être atteintes de la sclérose en plaques (SP) que les hommes, mais que ces derniers peuvent souffrir de symptômes graves et être plus à risque de développer une forme évolutive de la maladie pour laquelle les options de traitement sont limitées.
Les étudiants au doctorat Prenitha Doss et Muhammad Umair, sous la supervision de Manu Rangachari, chercheur FRQS Junior-2 au CRCHU et professeur agrégé à l’Université Laval, ont cherché à expliquer cette différence entre les sexes. Ils ont ainsi observé chez des modèles animaux que les lymphocytes T, des cellules du système immunitaire, sont à l’origine d’une maladie chronique plus grave chez les mâles que les chez les femelles.
« Nous avons découvert que les lymphocytes T, qui s’attaquent au cerveau et à la moelle épinière chez les personnes atteintes de sclérose en plaques, sont influencées par les chromosomes sexuels, explique le professeur Manu Rangachari, qui a dirigé l’étude. Le fait que l’on soit porteur de chromosomes XY, comme c’est le cas chez les hommes, au lieu de XX pour les femmes, coïncide avec une maladie plus grave. »
En poussant plus loin ses analyses, l’équipe de recherche a aussi identifié un gène sur le chromosome X lié à une amélioration des symptômes de la SP, gène qui est moins exprimé chez les personnes atteintes de cette maladie. Cette découverte, bien qu’elle nécessite plus de recherches, laisse entrevoir une potentielle cible thérapeutique pour le traitement de la sclérose en plaques.
La sclérose en plaques (SP) est une maladie débilitante dans laquelle le système immunitaire du corps attaque par erreur le cerveau et la moelle épinière. Les personnes atteintes de SP peuvent souffrir de fatigue, de faiblesse des membres et de paralysie, ainsi que de problèmes de vision et de vessie. Le Canada a l’un des taux d’incidence de la SP les plus élevés au monde et il n’existe actuellement aucun remède.
Cette étude, , publiée dans Cell Reports et menée en collaboration avec Arnaud Droit, chercheur au CRCHU et professeur agrégé à l’Université Laval, a été financée par la Société canadienne de la sclérose en plaques et par les Instituts de recherche en santé du Canada.
Manu Rangachari, chercheur FRQS Junior-2 au CRCHU et professeur agrégé à l’Université Laval.
Prenitha Doss, étudiante au doctorat.