Les technologues en physiothérapie en première ligne pour prévenir le déclin de l’autonomie

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Devant une population québécoise vieillissante, répondre adéquatement aux besoins de santé croissants de la clientèle représente un défi de tous les jours.

Particulièrement en milieu hospitalier, le déclin fonctionnel, se caractérisant par une compromission de l’autonomie, est un problème courant qui peut affecter les adultes âgés à la suite d’une hospitalisation. 

Que ce soit en raison d’un problème de santé ou d’autres facteurs liés à l’hospitalisation, comme un alitement prolongé ou une diminution des activités quotidiennes, l’usager présentant un déclin fonctionnel suffisamment important pour l’empêcher de retourner à domicile est à risque de voir son séjour à l’hôpital prolongé, même s’il ne nécessite plus de soins médicaux actifs.

Cette diminution de l’autonomie fonctionnelle, donc de la capacité d’une personne à réaliser de façon satisfaisante l’ensemble de ses activités est souvent associée à une détérioration de la mobilité. Cette mobilité restreinte, si elle n’est pas prise en charge rapidement par un intervenant en physiothérapie, peut mener à une perte d’autonomie à long terme et à une qualité de vie réduite.

Devant ces constats, auquel s’ajoute le contexte criant de pénurie de main-d’œuvre, la Direction des services multidisciplinaires du CHU de Québec-Université Laval a mis en place une initiative visant une utilisation efficiente des ressources en physiothérapie basée sur l’accès, la collaboration et la pertinence.

C’est ainsi qu’en janvier 2023, une nouvelle trajectoire de dépistage du déclin fonctionnel, inspirée d’un projet de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec (IUCPQ), a été implantée dans les unités de médecine de l’Hôpital du Saint-Sacrement et de L’Hôtel-Dieu de Québec. Ce nouveau mode de fonctionnement permet aux technologues en physiothérapie d’intervenir rapidement auprès de la clientèle visée.

Avec ce nouvel outil, l’implication des technologues en physiothérapie est majeure tant auprès des usagers qu’au sein de l’équipe médicale. Désormais en première ligne de l’épisode de soins, les technologues interviennent dès les premières 24 à 48 heures après l’admission de l’usager, alors qu’auparavant, il s’écoulait en moyenne trois jours en raison du délai requis pour obtenir une évaluation médicale du risque de déclin fonctionnel et de l’autonomie actuelle par rapport au niveau préhospitalisation. 

Les technologues déterminent ainsi la prise en charge dans le cas d’un déclin noté ou encore les outils pour maintenir l’autonomie. Ce faisant, ils jouent un rôle majeur dans la prise en charge globale de l’usager, notamment en mettant ce dernier au cœur du processus de maintien de son autonomie en lui faisant part de recommandations afin de prévenir le déconditionnement, optimiser la mobilisation quotidienne et favoriser son retour à domicile. Le personnel de soins de l’unité de médecine profite également de ces recommandations lors des caucus d’équipe quotidiens auxquels le technologue en physiothérapie est maintenant intégré. 

« De mon point de vue, le projet de dépistage de déclin fonctionnel nous permet de distinguer rapidement les usagers qui auront besoin ou non d’un suivi en physiothérapie. Notre implication dès les premières 24 à 48 heures influence positivement la mobilisation des usagers, leur niveau d’autonomie étant alors connu », soutient Audrey Gagnon-Timchuck, technologue en physiothérapie à L’Hôtel-Dieu de Québec.
 

Des bénéfices pour le patient et les intervenants

Cette nouvelle approche a des retombées significatives à la fois pour les usagers, le personnel soignant et l’organisation. D’abord, elle contribue à améliorer l’accès aux soins pour les usagers nécessitant une prise en charge en physiothérapie. Ensuite, elle permet de mieux cibler les usagers par l’intervention rapide d’un technologue en physiothérapie. Fort d’une meilleure intégration à l’équipe de soins, ces usagers bénéficient également d’un parcours de soins plus fluide et efficace. 

Parallèlement, l’implantation de cette trajectoire reconnaît le rôle et l’expertise des technologues en physiothérapie du CHU en leur donnant les outils nécessaires pour intervenir de façon autonome auprès de leur clientèle, leur permettant de jouer un rôle plus actif et plus valorisant dans le processus de soins.

Enfin, l’impact de ce nouvel outil se ressent dans toute l’organisation. En optimisant l’utilisation des ressources, le CHU parvient à favoriser le retour à domicile plus rapide des usagers et ainsi à libérer des lits pour les usagers nécessitant des soins actifs. En réduisant le temps d’attente, c’est toute l’efficacité du fonctionnement de l’organisation qui se voit améliorée.

« Ce nouveau projet offre une tribune très intéressante pour une profession encore méconnue comme la nôtre. Il permet de mettre en lumière les bénéfices de notre implication précoce, tant pour le personnel soignant que pour les usagers, ajoute le technologue en physiothérapie Olivier Bouchard. J’ai le sentiment que nous avons notre place en tant que professionnels de la physiothérapie sur les unités de médecine et que, par le dépistage du déclin fonctionnel, notre rôle est de plus en plus reconnu et concret. »

En ce Mois de la physiothérapie, prenons le temps de reconnaître et de valoriser l’apport essentiel des technologues en physiothérapie. Ces professionnels jouent un rôle crucial en aidant les usagers à retrouver et à maintenir leur autonomie, leur mobilité et leur qualité de vie. Leurs compétences techniques, combinées à leur compréhension empathique des besoins des patients, sont un atout d’une grande importance dans le parcours de soins des usagers. Merci! 



Photo : Olivier Bouchard et Audrey Gagnon-Timchuck, technologues en physiothérapie à L’Hôtel-Dieu de Québec.


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Dernière révision du contenu : le 31 mai 2023

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