Un établissement hospitalier comme le CHU de Québec-Université Laval (CHU), c’est l’équivalent d’une ville1 dans laquelle chaque personne a son rôle à jouer. Ce sont 17 000 intervenants indispensables dont la synergie contribue aux bons soins donnés aux patients. Découvrons ensemble l’histoire de ces femmes et de ces hommes qui travaillent souvent dans l’ombre.
Dans cette édition : David Michaud-Gélinas et François Massicotte, mécaniciens de machinerie fixe
Un hôpital sans chauffage ni climatisation, c’est loin d’être idéal. Ça l’est encore moins quand, en plus, il n’y a pas de production de vapeur qui se veut un incontournable pour, entre autres, stériliser les divers instruments nécessaires pour les soins et les opérations. La centrale d’énergie, où travaillent nos deux professionnels, est à l’hôpital ce que le cœur est au corps humain : les MMF poussent le sang dans les veines de l’Hôpital de l’Enfant-Jésus pour que tout fonctionne bien, sans bris de service. Nous sommes allés à la rencontre de David et de François, tous deux passionnés par leur métier.
Par Marilou, l’une des Chuchoteuses
Les mécaniciens de machinerie fixe (MMF) de l’Hôpital de L’Enfant-Jésus (HEJ) s’occupent du bon fonctionnement et de l’entretien des équipements de vapeur, de refroidissement et de chauffage pour l’entièreté des infrastructures du site.
Ils s’assurent ainsi que les patients et les intervenants ne souffrent d’aucune interruption de service. C’est simple, sans les MMF, une grande partie de la nourriture ne pourrait pas être cuisinée, il n’y aurait pas de chauffage ni de climatisation dans les chambres et les bureaux, l’équipement nécessaire en radio-oncologie ne pourrait pas être utilisé et il ne serait pas possible de stériliser les instruments.
« C’est un métier méconnu, mais vraiment important, on est vraiment essentiels. Souvent, je dis à ma blonde que j’ai sauvé des vies! En réalité, je n’ai sauvé aucune vie, mais grâce au bon fonctionnement de mes machines et de la bonne job que j’ai faite, tout l’hôpital peut opérer normalement, sans que personne ne se rende compte de rien », nous raconte François, MMF au CHU depuis maintenant cinq ans.
Avec 15 ans de métier, David, aussi chef d'équipe, met de l’avant la variété des tâches qu’un MMF peut accomplir : « Un MMF n’a pas de journée typique. On a des travaux de base qui recommencent chaque jour, mais lorsque c’est effectué, on ne sait jamais ce que la journée va nous réserver. On a souvent des urgences, des entretiens qui n’étaient pas prévus, des bris mécaniques de toutes sortes. »
Être autonome, minutieux, curieux, polyvalent et débrouillard sont parmi les qualités nécessaires pour exercer ce métier. « Quand on arrive dans une salle mécanique, on repère des bruits qui n’étaient pas là la veille ou qui ne sont pas supposés être là, puis ça nous donne des indices sur des éléments qu’on peut détecter d’avance et éviter beaucoup de problèmes futurs. Il faut être capable de faire de la maintenance en contrôle, de la plomberie, de la mécanique… », précisent nos deux collègues, que l’on pourrait comparer à des médecins généralistes d’équipements et de machinerie.
Chacun des cinq hôpitaux du CHU possède sa propre équipe de MMF. David et François, qui travaillent à la centrale d’énergie qui répond aux besoins de l’HEJ et du nouveau complexe hospitalier (NCH), précisent que le projet du NCH « est un beau défi avec beaucoup de responsabilités, mais qui apporte beaucoup de motivation et de fierté à l’équipe. »
David et François, malgré leurs différences d’âge et de style, ont un parcours très semblable. Tous deux, après avoir essayé le collégial, ont rencontré un conseiller en orientation qui leur a parlé de la formation professionnelle en mécanique de machines fixes axée sur l’apprentissage terrain à l’aide de stages multiples. « En arrivant dans le DEP, j’ai développé la passion d’être manuel, je fais des rénos chez nous, j’ai vraiment évolué comme personne. Je suis vraiment fier de moi, d’où je suis rendu. J’ai 24 ans et toutes les connaissances que j’ai acquises en si peu de temps, c’est incroyable ! », termine François.
Rencontrez David et François :
1. 92,9 % des villes du Québec comptent moins d’habitants que le nombre d’employés (14 000) du CHU. Source : https://www.mamh.gouv.qc.ca/organisation-municipale/decret-de-population/