Le CHU de Québec-Université Laval a appris récemment le décès de l’un de ses grands bâtisseurs, le Dr Gérard Roy.
Diplômé de la Faculté de médecine de l’Université Laval au début des années 1960, le Dr Roy a d’abord œuvré en médecine générale dans sa Beauce natale. Il est ensuite entré au service de l’Hôpital Saint-François d’Assise en 1969, où il a été directeur des services professionnels, puis directeur général de 1981 à 1995.
C’était un homme réputé charmant, juste, accessible et très déterminé. Certains se rappellent de lui, sortant de son bureau d’un pas décidé et rapide, saluant tout le monde sur son passage et prenant ici et là des informations sur l’état des services autant que sur la santé des gens. Il était impossible de rester indifférent au Dr Roy.
La petite anecdote qui suit illustre bien l’ampleur du personnage plus grand que nature qu’était le Dr Roy. Homme d’avant-garde, conscient que la technologie allait marquer l’avenir du système hospitalier, le Dr Roy était convaincu de la nécessité de doter la ville de Québec d’un appareil de résonnance magnétique. Les autorisations ne venant pas assez rapidement, il avait résolu, en bon Beauceron qu’il était, de creuser un espace à l’hôpital pour accueillir le premier appareil du genre à Québec, en associant l’énergie de son personnel dans une corvée à la complicité de la fondation de l’hôpital. Clin d’œil à l’histoire : ce geste aura sans doute été décisif dans la désignation du premier centre hospitalier universitaire (CHU) de Québec, au moment où l’Hôpital Saint-François D’Assise, L’Hôtel-Dieu de Québec et le Centre hospitalier de l’Université Laval (CHUL) se regroupaient et que le Centre hospitalier affilié universitaire de Québec (CHA : l’Hôpital de l’Enfant-Jésus et l’Hôpital du Saint-Sacrement), son voisin de l’époque, était certain de décrocher le titre…
Présent sur tous les fronts, le Dr Roy a été un personnage d’importance au Conseil régional de la santé et des services sociaux de Québec, notamment comme membre de la Commission des hôpitaux. Il a également été Président de l’Association des hôpitaux du Québec et membre du Conseil canadien d’agrément des hôpitaux, pour ne nommer que ces instances. Le Dr Roy était de tous les combats utiles pour mettre les soins et les services de santé de Québec sur la carte et il est de ceux qui ont fait en sorte que l’organisation des soins définie à Québec soit reconnue et respectée sur l’échiquier national.
Conscient également que la remise en question et l’amélioration continue seraient des composantes essentielles de la construction d’un réseau d’avant-garde, il avait confié à un certain Michel Fontaine le soin de réaliser une étude sur la durée moyenne de séjour dans les hôpitaux. L’objectif était de démontrer qu’il est possible d’avoir une offre de service équivalente, et même supérieure, en utilisant moins de lits et, surtout, en les utilisant mieux.
C’est entre autres ce qui a fait qu’au moment de créer le Centre hospitalier universitaire de Québec, le Dr Jean Rochon, alors ministre de la Santé et des Services sociaux et M. Alban D’Amours, alors président du conseil d’administration du nouveau CHU, confient au Dr Roy le soin de diriger par intérim la mise en place du regroupement pendant la première année et de lui donner une couleur qui est restée présente jusqu’à aujourd’hui.
Par la suite, le Dr Roy a réalisé de nombreux mandats qui ont permis au réseau socio-sanitaire de profiter de ses grandes qualités personnelles et de sa vaste expérience du milieu. Il est toujours resté attaché à l’Hôpital Saint-François d’Assise qu’il ne manquait pas de visiter régulièrement pour saluer ses anciens collègues, prendre des nouvelles de chacun et s’enquérir des projets sur la table à dessin.
Il s’est éteint à 88 ans, le 15 janvier dernier, au CHUL du CHU de Québec-Université Laval.
Le CHU de Québec-Université Laval salue son importante contribution et présente ses plus sincères condoléances à toute sa famille.