Lumière sur…
L’étude de prévalence des plaies au CHU de Québec-Université Laval – 2019
Par Joselle Forget, infirmière en pratique avancée (IPA), secteur néphrologie, soins de plaie
Au CHU, une étude de prévalence des plaies est réalisée aux trois ans. Celle-ci consiste à recueillir des données sur des indicateurs cliniques précis et à dresser le portrait de la prévalence de tous les types de plaies dans les hôpitaux du CHU, à un moment précis dans le temps. Le rapport qui en résulte guide les actions à entreprendre afin d’améliorer la qualité des soins selon les pratiques exemplaires.
Chaque journée d’étude commence par une formation théorique en soins de plaies donnée par l’équipe des sept infirmières stomothérapeutes du CHU, qui possèdent des connaissances spécialisées ainsi que des compétences cliniques avancées en matière de soins des plaies, de stomie et de continence. Ensuite, ces dernières accompagnent les infirmières dans leurs évaluations de la peau pour une formation dans l’action : en équipe de deux, les participants examinent une quarantaine d’usagers de la tête aux pieds, et toutes les lésions sont rapportées une à une dans une grille d’évaluation. L’objectif est d’examiner tous les patients présents à l’hôpital ce jour-là et de répertorier toutes les plaies.
Lors de l’étude de 2019, 1 198 plaies de tous types ont été documentées sur l’ensemble des 943 patients évalués de la tête aux pieds. Parmi ces plaies, plusieurs étaient de nature chirurgicale, ce qui est normal étant donné la vocation de centre de soins aigus du CHU. Les autres types de plaies observées étaient multiples : callosités (corne), brûlures au quatrième degré, plaies oncologiques, plaies dermatologiques, déchirures cutanées, dermites... Les résultats présentés dans les tableaux ci-dessous font état des cinq types de plaies les plus souvent répertoriés. Pour en savoir plus, consultez le rapport complet de l’étude de prévalence des plaies 2019 dans Ace-PTM.
1 histoire, 5 chapitres
La dernière étude de prévalence des plaies qui a eu lieu au CHU s’est déroulée en cinq journées, soit une journée par site, du 15 au 23 octobre 2019. Guidées par les stomothérapeutes du CHU, ce sont 71 infirmières-ressources en soins de plaies qui ont participé à la réalisation de cette étude avec quelques autres membres de la Direction des soins infirmiers.
En se déplaçant d’un hôpital à l’autre pour chacune des journées de formation, les stomothérapeutes ont pu recueillir quelques anecdotes…
Chapitre 1 – CHUL : la pemphigoïde bulleuse
L’équipe de soin des plaies du CHUL, semaine du 15 octobre 2019.
Pemphigoïde bulleuse.
Pendant l’étude de prévalence au CHUL, un membre de l’équipe a mentionné : « Une chance que nous n’avions pas un cas de pemphigoïde bulleuse, car la complétion de la grille d’évaluation aurait été complexe puisqu’il faut remplir une grille complète par plaie! »
Cette remarque a été l’occasion d’échanger sur cette maladie peu connue et d’assouvir la curiosité de l’équipe. Selon le manuel Merck, la pemphigoïde bulleuse est une maladie auto-immune qui induit la formation de cloques cutanées. Elle touche habituellement les personnes de plus de 60 ans, mais elle peut également survenir chez les plus jeunes, même chez les enfants.
Chapitre 2 – L’HDQ : l’art corporel non désiré
L’équipe de soin des plaies de L’Hôtel-Dieu de Québec, semaine du 15 octobre 2019.
Un membre de l’équipe nous a raconté l’histoire d’un patient qui avait la peau particulièrement « texturée » au toucher : il avait sous la peau des éclats d’obus qui ne lui avaient jamais été retirés!
Chapitre 3 – HSS : le tournage d’une émission humoristique
L’équipe de soin des plaies de l’Hôpital du Saint-Sacrement, semaine du 15 octobre 2019.
Un tandem devait examiner la peau d’une patiente. Cette dernière, très drôle, a provoqué une longue série de rires soutenus tout au long de l’examen. De retour au local de ralliement, les deux collègues ont raconté qu’ils avaient eu l’impression de participer à leur insu au tournage d’une émission humoristique. Cette journée d’étude de prévalence des plaies a été des plus agréables!
Chapitre 4 – HSFA : la force de l’interdisciplinarité
L’équipe de soin des plaies de l’Hôpital Saint-François d’Assise, semaine du 15 octobre 2019.
En utilisant la grille d’évaluation de prévalence des plaies, dans laquelle une section est consacrée à l’apport de la nutritionniste, une infirmière a mentionné que dans son unité, les ergothérapeutes et les physiothérapeutes sont très proactifs et impliqués avec les infirmières en matière de prévention et de soins des plaies. Comme quoi c’est bel et bien l’affaire de tous!
Chapitre 5 – HEJ : une pratique exemplaire vieille de plusieurs décennies
L’équipe de soin des plaies de l’Hôpital de l’Enfant-Jésus, semaine du 15 octobre 2019.
L’arceau de lit sert à protéger les orteils contre la pression exercée par le poids des draps et des couvertures ainsi que contre leur frottement.
Une infirmière de l’équipe s’est montrée très étonnée de l’utilisation de l’arceau de lit, un outil traditionnel, mais très efficace, servant à prévenir les lésions de pression sur les orteils. Comme quoi le matériel vintage peut encore être d’actualité!
En résumé, force est de constater que les soins et les procédures préventives pour les lésions de pression en vigueur au CHU sont efficaces, avec un résultat moyen de 12,09 %. Ce résultat se situe à 10,81 % sous la moyenne canadienne!
En ce qui concerne les déchirures cutanées, les efforts sont à poursuivre, principalement au CHUL – Adulte et à l’Hôpital du Saint-Sacrement (HSS), sites où la clientèle est plus âgée et donc plus vulnérable à ce type de lésions. Les soins de peaux optimaux de même que la promotion de l’utilisation judicieuse des pansements et des produits siliconés sont à maintenir.
Nouveauté 2019 : CHUL – Pédiatrique
Contre toute attente, les nouveaux venus dans l’étude de la prévalence de plaies, soit les clientèles pédiatrique et néonatale, ont démontré un taux de prévalence des dermites similaire à celui de la clientèle adulte. Cependant, le faible taux de dermite chez ces clientèles témoigne de l’efficacité des soins prodigués par les équipes, et ce, malgré le fait que plusieurs patients sont incontinents et, par conséquent plus à risque de développer des dermites.
Félicitations à toutes les équipes! La qualité des soins offerts par chacun d’entre vous est corroborée par les données de l’étude de la prévenance des plaies. Un merci tout particulier à « l’équipe-prévalence » qui a rendu possible l’analyse et la priorisation des prochaines étapes d’amélioration de la qualité des soins de peau et des soins de plaies au CHU.
Un travail de collaboration incroyable!
Nous voilà à la fin de notre marathon d’embauches estivales!
Cet été, le CHU a accueilli plus de 400 recrues en trois mois : assistants techniques en soins de santé (ATSS), préposés aux bénéficiaires (PAB), candidats à l’exercice de la profession d’infirmière auxiliaire (CEPIA), infirmière auxiliaire, candidates à l’exercice de la profession infirmière (CEPI) et infirmière.
L’équipe du secteur de l’intégration tient à souligner que l’implication de chaque membre des unités et des services dans l’intégration de ces recrues a fait toute la différence! C’est grâce aux « jumelles » (infirmières avec qui les recrues sont jumelées pour leur intégration), aux assistantes infirmières-chefs (AIC), aux chefs d’unité ainsi qu’à tous ceux qui les guident, les soutiennent et les rassurent tout au long de leur développement que nos recrues deviendront des collègues qui continueront leur cheminement au CHU. Merci à tous et chacun pour votre engagement!
Saviez-vous que le réseau d’accueil des collègues a vu le jour au mois de juillet? Il s’agit d’un regroupement d’employés provenant de chaque unité de soins qui ont été formés afin de faciliter l’intégration socioprofessionnelle et d’encourager la rétention du nouveau personnel. Les membres du Réseau d’accueil des collègues sont identifiés par un carton blanc fixé sous leur carte d’employé. Vous les verrez notamment annoncer l’arrivée des recrues sur vos unités et vous accompagner dans l’application des stratégies d’accueil et d’intégration à adopter au sein de vos équipes de travail.
N’oubliez pas qu’en tout temps, vous pouvez joindre les conseillères en soins infirmiers (CSI) volet intégration pour toute question en lien avec l’intégration d’un nouvel employé en soins infirmiers.
Coordonnées des CSI intégration :
• HSFA : 52596
• HSS : 84924
• HEJ : 63300
• L’HDQ : 16051
• CHUL : 48492
Si vous avez besoin d’aide sur votre département pour bien encadrer la relève, discutez-en avec la préceptrice de votre site (appelez la téléphoniste qui fera signaler la préceptrice sur son téléavertisseur).
Tous unis pour développer des liens d’équipe forts!
L’équipe de l’intégration et du soutien clinique du personnel infirmier du CHU
Invitation aux formations continues de soins spécialisés pour le développement de l’expertise en soins infirmiers
Par Jolène Provost, adjointe à la DSI, secteur intégration et soutien aux opérations cliniques
Chaque secteur d’activités comporte des pratiques spécialisées en soins infirmiers. C’est pourquoi la Direction des soins infirmiers, ayant à cœur le développement continu de l’expertise clinique, invite les infirmières qui ont obtenu un poste dans un nouveau secteur à se préparer en assistant aux formations de soins spécialisés. Celles-ci sont essentielles dans le perfectionnement du rôle infirmier en contribuant à la dispensation de soins sécuritaires et de qualité.
Lors du prochain transfert massif sur poste, le 4 octobre prochain, ce sont 20 formations de soins spécialisés, d’une durée de un à six jours, qui seront offertes au personnel infirmier visé. Depuis 2018, plus de 2 000 infirmières ont assisté à ces formations pour développer leurs compétences. Ce perfectionnement permet, entre autres, de mieux répondre aux besoins des patients ayant des problèmes de santé spécialisés et des conditions cliniques complexes. En plus d’acquérir des nouvelles connaissances par des lectures préalables, ces formations de soins spécialisés visent le raffinement du raisonnement clinique. En effet, la richesse des formations découle, entre autres, de la mise en pratique des éléments lus préalablement à la formation. Les apprenantes approfondissent ainsi leur jugement clinique afin de l’exercer dans différentes situations cliniques pour répondre à la diversité des clientèles tout en offrant des soins personnalisés à la condition unique de chaque patient. Le rôle autonome des infirmières dans l’évaluation, la planification tout comme la prévention des risques font également parties des notions abordées.
Ces formations composées d’activités dynamiques, d’approche réflexive, de mises en situation, de simulations cliniques, de manipulations pratiques, de quiz ainsi que de recherches dans les outils cliniques, font de celles-ci des outils intéressants pour le développement de l’expertise en soins infirmiers au CHU. Elles sont particulièrement appréciées par les apprenantes grâce notamment à la diversité des stratégies pédagogiques utilisées. Bien sûr, les formations ont dû être adaptées en contexte de COVID-19 afin d’assurer de la sécurité des apprenantes et du formateur. Nous rappelons que le personnel infirmier ciblé par ces formations est invité à consulter la plateforme ACE-PTM et réaliser les lectures préalables aux formations. Notez également que ces références cliniques par spécialité sont accessibles à l’ensemble des soins infirmiers qui œuvrent dans ces secteurs et qui souhaiteraient actualiser leur pratique.