Peu importe le type d’établissement, tous les intervenants de la santé risquent d’être un jour ou l’autre exposés à de la violence dans le cadre de leur travail. La prévention est primordiale puisque la violence entraîne des répercussions importantes autant pour le personnel soignant que pour les usagers.
Le CHU de Québec-Université Laval (CHU), en collaboration avec l’Association paritaire pour la santé et la sécurité du travail du secteur affaires sociales (ASSTSAS) et l’Association de santé et sécurité des services publics de l’Ontario, a conçu une approche novatrice en prévention de la violence.
Cette démarche incite les équipes à réfléchir en interdisciplinarité afin de détecter les risques de violence, à mettre en place des interventions sécuritaires et à évaluer les causes des incidents. Le tout dans l’objectif de réduire les gestes de violence en adaptant les soins aux besoins spécifiques des usagers.
La démarche a été développée dans le cadre d’une maîtrise « stage essai » de Mme Laurence Fortier, étudiante à la Faculté de sciences infirmières de l’Université Laval. Les deux premières sections de la démarche de prévention de la violence peuvent être utilisées par différents soignants afin de dépister le risque de violence et mettre en place des interventions générales de sécurité en lien avec le niveau de risque.
Par la suite, en interdisciplinarité et dans la mesure du possible en partenariat avec l’usager et ses proches, une discussion doit avoir lieu afin d’identifier les comportements et les éléments déclencheurs annonciateurs d’agressivité. Ensuite, en collaboration avec l’équipe, l’infirmière doit déterminer les interventions spécifiques et les intégrer au plan de soins de l’usager. L’objectif principal est d’agir avant que le comportement violent ne survienne.
La formation et la démarche ont été déployées en mai 2022 pour l’ensemble de du CHU, avec une adaptation pour les urgences. Cette démarche a été présentée dans divers évènements (publication d’un article et présentation au Symposium des soins d’urgence de l’Association des infirmières et infirmiers d’urgence du Québec, présentation au colloque de l’Association québécoise des infirmières et infirmiers en santé mentale, publication d’un article dans la revue de l’Association paritaire pour la santé et la sécurité du travail du secteur affaires sociales) et la Direction des soins infirmiers a été consultée pour accompagner d’autres organisations (Centre universitaire de santé McGill, CIUSSS du Saguenay-Lac-Saint-Jean, CIUSSS-CHU de Sherbrooke, CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal, CISSS de l’Outaouais, CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec, Centre régional de santé et de services sociaux de la Baie James) pour son déploiement.
La formation d’une durée de 1 heure 15 minutes est offerte sur l’environnement numérique d’apprentissage (ENA) et s’adresse au personnel en soins infirmiers et cardio-respiratoires ainsi qu’au personnel paratechnique, des services auxiliaires et de métier (Démarche de prévention de la violence en centre hospitalier).
La suite du projet est maintenant assurée par Mme Barbara Ramirez, infirmière de pratique avancée du secteur santé mentale.
Application de la dimension de la qualité « Milieu de travail : prenez soin de ceux qui s’occupent de moi »
L’objectif de cette nouvelle démarche de prévention de la violence est d’outiller davantage les différents membres de l’équipe soignante afin que ceux-ci soient en mesure de reconnaître des comportements ou des situations présentant un risque et ainsi réduire la fréquence et la gravité des agressions.
Bien utilisée, cette démarche a le potentiel de favoriser un climat de travail plus sain, d’augmenter la rétention du personnel soignant et de réduire la quantité ainsi que la durée des absences liées à la violence. Elle correspond donc à la dimension de la qualité « Milieu de travail : prenez soin de ceux qui s’occupent de moi ».
Photo principale : dans le désordre : Jean-Sébastien Leclerc, chef d'unité de médecine BE/C-5000 et USV, Hôpital de l'Enfant-Jésus; Marie-Pier Caron, infirmière en pratique avancée - secteur médecine et soins palliatifs; Caroline Ménard, adjointe à la directrice - volet continuum de soins, Direction médecine; Christine St-Pierre Bélanger, chef d'unité de soins - urgence, Hôpital de l'Enfant-Jésus; Jonathan Carrier, chef d'unité, Unités des sciences neurologiques; Laurence Fortier, chef de service de l'urgence psychiatrique, Hôpital de l'Enfant-Jésus - Personne ressource du développement de la démarche de prévention de la violence; Dominique Guérard, chef d'unité de médecine 1er-4e Sud-Est, CHUL; Barbara Ramirez, infirmière en pratique avancée - secteur santé mentale.