Le Département de pharmacie : en première ligne pour l'usage sécuritaire des médicaments

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« Les médicaments sans les méfaits » est le thème de la Journée mondiale de la sécurité des patients 2022 qui sera soulignée le 17 septembre. Bien que plusieurs groupes de professionnels jouent un rôle important pour assurer l’usage sécuritaire des médicaments, c’est le département de pharmacie qui demeure l’acteur principal autour duquel gravitent l’ensemble des enjeux entourant les médicaments. Voici quelques-unes des mesures que le département de pharmacie met en œuvre avec plusieurs collaborateurs pour garantir la sécurité des patients au regard des médicaments au CHU de Québec-Université Laval.

Au CHU de Québec-Université Laval (CHU), le pharmacien est au cœur de la prévention et de la détection d’effets indésirables induits par les médicaments pris par les usagers.

  • Le pharmacien travaille auprès des usagers sur les unités de soins, telles la cardiologie, l’oncologie, la néphrologie, les soins intensifs, l’urgence, la médecine familiale et la chirurgie. Il est également présent dans certaines cliniques ambulatoires, notamment pour les patients suivis pour des problèmes d’insuffisance cardiaque, de médecine vasculaire, de diabète et d’hypertension.

  • Le pharmacien peut être demandé en consultation par le médecin pour une situation ciblée ou intervenir directement auprès de certaines clientèles selon des critères de pertinence préétablis.

  • Une partie du travail du pharmacien consiste à s’assurer que les médicaments ajoutés conviennent au patient, notamment pour les doses prescrites, les risques d’interactions médicamenteuses, les effets indésirables et l’efficacité des médicaments.

  • Le pharmacien peut ajuster les doses des médicaments selon le patient et/ou ajouter de nouvelles thérapies pour optimiser le traitement, prévenir ou soulager des effets indésirables.

  • Le pharmacien fait partie intégrante de l’équipe de soins.

 
De plus, tout médicament utilisé au CHU doit faire l’objet d’une évaluation avant d’être accessible, alors que tout outil de travail (ordonnance, protocole, guide clinique...) contenant des médicaments doit être aussi revu afin, notamment, d’en garantir un usage sécuritaire.

Il s’agit d’une stratégie de prévention primaire, c’est-à-dire qui permet de mettre en place des mesures d’encadrement si l’évaluation révèle des risques pour la sécurité des usagers ou des professionnels, et ce, AVANT leur introduction dans l’établissement. On parle aussi d’introduction structurée de l’innovation.

  • Un nouveau médicament doit être évalué en regard de ses bénéfices et de sa sécurité avant d’être autorisé dans l’établissement.

  • Un médicament bien connu doit aussi être évalué s’il vise désormais le traitement d’une nouvelle condition clinique pour laquelle il n’a pas encore été autorisé dans l’établissement.

  • Quand l’usage d’un médicament vise un seul patient, il peut être évalué par le Comité de convenance pharmacologique, mais quand il vise un usage plus large, c’est le Comité de pharmacologie qui doit l’évaluer, avec la collaboration d’un de ses sous-comités lorsque pertinent.

  • Les outils reliés à l’usage des médicaments doivent aussi être autorisés avant leur déploiement pour assurer que leurs directives correspondent aux meilleures données scientifiques les concernant.

 
Saviez-vous que le Conseil des médecins, dentistes et pharmaciens (CMDP) et le Département de pharmacie collaborent étroitement pour assurer un usage sécuritaire des médicaments? L’usage optimal et sécuritaire des médicaments est l’objectif du travail de plusieurs comités du CMDP, parmi lesquels on trouve :

  • Comité de pharmacologie et ses sous-comités

                 o Sous-comité de chimiothérapie
                 o Sous-comité d’anticoagulothérapie
                 o Sous-comité pour la surveillance de l’usage des antibiotiques
                 o Sous-comité de la sécurité de l’insuline et autres traitements en diabète

  • Comité de convenance pharmacologique

  • Comité interdisciplinaire des ordonnances collectives et protocoles

                o Sous-comité des règles d’utilisation des médicaments


Ce sont 30 médecins, 30 pharmaciens, 10 infirmières et autres professionnels qui collaborent aux travaux de ces comités lors de plus de 100 réunions par année. Les réunions sont aussi un lieu d’apprentissage pour les étudiants à la maîtrise en pharmacothérapie avancée qui participent activement aux travaux des comités pendant leur formation d’un an au CHU.
 

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Connaissez-vous la « Loi de Vanessa »?

Cette Loi vise à accroître la sécurité de l’utilisation des médicaments; elle oblige les établissements de santé à déclarer les réactions indésirables graves aux médicaments (RIM). Le département de pharmacie et la direction de la gestion des risques collaborent afin de faire respecter cette Loi au quotidien dans notre établissement.
 
Les activités prescrites par la Loi de Vanessa ont été intégrées dans le continuum regroupant tous les intervenants impliqués dans l’optimisation de la sécurité des médicaments et du circuit du médicament. C’est donc en partenariat avec d’autres groupes locaux que l’équipe de la Loi de Vanessa collabore notamment avec le Comité des événements sentinelles, le Comité de gestion des risques, le Comité de pharmacologie, le Conseil des médecins, dentistes et pharmaciens et son Comité d’évaluation de la qualité (Pro-Acte) ainsi qu’avec l’équipe responsable de l’agrément en matière de normes de gestion des médicaments, sans oublier son ancrage à l’Unité pour l’usage optimal du médicament et la recherche du Département de pharmacie. Des liens ont aussi été créés avec la communauté de pratique en pharmacovigilance en établissement de santé au Québec et le groupe de travail ad hoc mis en place par la Table ministérielle qualité au ministère de la Santé et des Services sociaux.

  • Le CHU a déclaré plus de 1 500 RIM depuis l’entrée en vigueur de la Loi de Vanessa. De celles-ci, 23 % ont été identifiées par nos cliniciens, tandis que les autres ont été identifiées par l’équipe des archives à l’aide de codes ciblés.

  • La communauté de pratique Vanessa du CHU revoit et analyse les RIM déclarées par le CHU afin de trouver comment prévenir certaines RIM, d’en faciliter l’identification et  d’en améliorer la prise en charge lorsqu’elles surviennent.

 
Le Comité des incidents et accidents reliés aux médicaments revoit les analyses effectuées à partir des déclarations d’erreurs médicamenteuses pour en tirer des leçons.

  • Est-ce qu’il y a plus d’erreurs médicamenteuses pour un type de clientèle comparativement aux autres? Si oui, pourquoi et que peut-on faire pour rectifier la situation?

  • Est-ce qu’il y a confusion à la pharmacie entre deux produits qui se ressemblent? Si oui, comment mieux les identifier? Devrait-on changer le format de l’un d’eux?

  • Est-ce qu’une précaution liée à l’administration mériterait une note automatisée sur la feuille d’administration des médicaments?

 
Enfin, le bilan comparatif des médicaments (BCM) sécurise également l’usage des médicaments chez les usagers tout au long du continuum de soins

  • Le BCM est une pratique organisationnelle requise par Agrément Canada.

  • Il permet d’évaluer les médicaments pris usuellement par l’usager, de les reprendre au bon moment selon la condition du patient lorsqu’il se présente à l’hôpital, de garder une traçabilité des changements de médicaments durant son séjour et, finalement, de transmettre les changements aux pharmaciens communautaires et à l’omnipraticien lors du retour de l’usager dans son milieu de vie.

  • Le BCM est en implantation au CHU. Différents processus permettent de connaître les médicaments pris par l’usager, notamment les informations inscrites dans le Dossier santé Québec (DSQ).

  • Le profil bilan qui permet d’avoir l’information réconciliée sur les médicaments pris à domicile et durant l’hospitalisation est disponible pour différentes clientèles vulnérables du CHU à L’Hôtel-Dieu de Québec, à l’Hôpital du Saint-Sacrement et à l’Hôpital de l’Enfant-Jésus.

  • Le profil bilan fait l’objet de travaux régionaux afin de faciliter la communication et la compréhension des multiples partenaires en santé.


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Dernière révision du contenu : le 5 octobre 2022

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