Lumière sur…
Démystifier le préceptorat
« Qu’est-ce que vous faites comme travail? » est certainement la question la plus fréquemment posée aux préceptrices et aux précepteurs. Voici la réponse, avec quelques questions et explications supplémentaires!
Par Orfa Molano, préceptrice à l’Hôpital de l’Enfant-Jésus
R : Nous effectuons du soutien clinique de proximité de manière à faciliter l’intégration au travail des employé(e)s ayant moins de deux ans d’expérience.
Q : Ah, c’est cool ! Mais… ça veut dire quoi ça?
R : Cela veut dire que nous aidons les nouveaux et nouvelles en répondant à leurs questions, nous leur montrons les bonnes pratiques de soins, nous les aidons à s’approprier leur nouveau rôle. Nous les aidons aussi à organiser leur travail ainsi que leur temps pour qu’ils deviennent plus efficaces. L’idée est de les inciter à se poser des questions pour développer leur jugement clinique.
Q : Comme ça, c’est vous qu’ils appellent pour avoir les réponses à tout?
R : Ouf! Vous venez de nommer le rêve de tous les précepteurs et préceptrices « avoir toujours la bonne réponse à tout! » À vrai dire, au-delà d’essayer d’avoir toutes les réponses, nous leur apprenons à connaître et à utiliser les outils de référence pour trouver eux-mêmes les réponses afin qu’ils deviennent plus autonomes.
Mais ce n’est pas seulement au niveau clinique que nous intervenons. Certaines personnes ont de la difficulté à gérer leur stress, à se reconnaître dans leur nouveau rôle ou même à s’intégrer à l’équipe. Parfois, elles ont seulement besoin de parler ou de soutien moral et nous sommes là, disponibles pour les écouter et les aider du mieux que l’on peut pour surmonter ces défis.
Q : En tout cas, les infirmières ont de la chance d’avoir du soutien comme ça.
R : Mais le préceptorat n’est pas seulement pour les infirmières! Nous suivons aussi les infirmières auxiliaires, les externes en soins infirmiers, les préposé(e)s aux bénéficiaires (PAB) et les assistant(e)s techniques aux soins de la santé (ATSS).
Q : Ah oui?
R : Certainement! Imaginez par exemple une infirmière auxiliaire qui a besoin d’aide pour une technique qu’elle fait pour la première fois, un PAB qui ne se sent pas à l’aise pour installer une contention ou un ATSS qui a la difficulté à gérer son temps. Parfois, nous soutenons aussi le reste de l’équipe de soins.
Q : Oui, vous les aidez à évaluer les nouveaux et nouvelles?
R : Eh non! Le préceptorat est là pour soutenir les employé(e)s et, pour ce faire, notre priorité est de créer une relation de confiance. Par contre, c’est normal que les équipes nous interpellent pour nous aider à identifier les besoins des nouveaux et nouvelles, mais nos interventions et observations ne sont pas transmises pour les évaluer.
Q : En tout cas, ça doit être le fun de se promener partout et de ne pas avoir de patient à sa charge.
R : Oui, mais nous faisons plus que ça quand même! Saviez-vous qu’il existe des formations continues pour les employé(e)s ayant moins de deux ans d’expérience? Cette année, nous avons offert environ 30 séances de formations, en plus des formations initiales à l’embauche que nous animons aussi. Nous organisons et animons les ateliers préparatoires aux examens professionnels et nous participons au soutien des projets de la Direction des soins infirmiers. Plusieurs d’entre nous participent activement à des comités, comme le Comité de la relève infirmière et infirmière auxiliaire (CRIIA), le Comité d’intégration culturelle, le Réseau d’accueil des collègues ou le Réseau des Veilleurs, et certain(e)s s’impliquent même à écrire des articles pour Le Chuchoteur !
Études de cas cliniques : une méthode interactive d’apprentissage
Au CHU de Québec-Université Laval, une attention particulière est accordée à la préparation des candidat(e)s à l’exercice de la profession infirmière pour leur examen professionnel. À l’automne dernier, dans cette quête d’excellence, les équipes de soutien clinique de la Direction des soins infirmiers ont mis en place une multitude d’activités visant à accompagner les futures infirmières dans leur étude. Parmi ces initiatives, l’étude de cas clinique émerge comme une méthode interactive et enrichissante, animée par un groupe de conseillères en soins chevronnées.
Par Émilie Carpentier-Vallée, conseillère en soins infirmiers, intégration et soutien aux opérations cliniques au CHUL
L’objectif global de cette activité est de développer des connaissances approfondies quant à l’évaluation et aux interventions cliniques dans des contextes de soins particuliers, identifiés selon la rétroaction qualitative de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ). Pour atteindre cet objectif ambitieux, plusieurs objectifs spécifiques ont été établis.
Tout d’abord, l’accent est mis sur le développement de connaissances propres au contexte de soins. Les recrues sont immergées dans des scénarios réels qui représentent une diversité de situations cliniques rencontrées dans le milieu hospitalier. Ce contexte favorise la compréhension des spécificités de chaque situation; il permet aux participantes de faire une évaluation clinique précise et de mettre en œuvre les interventions requises avec assurance.
Une autre dimension cruciale de cette activité est la capacité à repérer les informations significatives dans le contexte de soin. Les conseillères en soins guident les participantes dans l’art de cibler les éléments clés et les interventions prioritaires, ce qui stimule l’exercice du jugement clinique des candidat(e)s à l’exercice de la profession infirmière (CEPI) et les prépare efficacement pour les situations critiques.
L’interaction avec le groupe de conseillères en soins apporte une dimension unique à cette activité de préparation. Les candidates ont l’opportunité d’apprendre des expériences concrètes et du savoir-faire de professionnelles expérimentées. Ce partage de connaissances va au-delà des manuels académiques et offre des perspectives pratiques ainsi que des conseils précieux qui enrichissent l’étude des participantes. Au fil des discussions, des références pertinentes sont transmises aux CEPI afin qu’elles puissent approfondir leurs connaissances sur les sujets abordés.
Cette initiative du CHU de Québec-Université Laval (CHU) témoigne de l’engagement continu envers le perfectionnement professionnel de son personnel infirmier. Cette approche interactive et ciblée répond aux besoins spécifiques des CEPI, les préparant non seulement à réussir leur examen professionnel, mais aussi à se démarquer dans leur pratique quotidienne en offrant des soins de qualité dans des contextes complexes et variés.
Toute cette démarche reflète la vision du CHU d’être un chef de file international par la qualité de ses pratiques, notamment cliniques et pédagogiques.
De manière significative, les résultats parlent d’eux-mêmes. Selon les statistiques provinciales pour l’examen de septembre 2023, le taux de réussite des candidates à l’examen professionnel s’élève à 63 %. Cependant, chez les candidates du CHU, ce chiffre atteint un impressionnant 80 %. Ces résultats démontrent l’efficacité du plan d’action mis en place par notre organisation et ce plan sera répété en amont des prochains examens.
Bon succès à toutes les futures infirmières du CHU qui se préparent en ce moment pour l’examen de mars 2024!
Le saviez-vous?
Le Thermogard XP : une technologie invasive de contrôle ciblé de la température
Depuis juin 2023, le système Thermogard est utilisé à l’Unité des soins intensifs de l’Hôpital de l’Enfant-Jésus. Cette technologie offre trois différentes thérapies de contrôle ciblé de la température; elle permet de refroidir ou de réchauffer un usager de façon rapide et précise.
Par Vicky Drouin, infirmière de pratique avancée aux soins intensifs (par intérim)
Il est possible d’utiliser cette technologie chez diverses clientèles, telles que les usagers en hypothermie et les usagers en hypertension intracrânienne chez qui la température corporelle doit être contrôlée précisément.
Ce système invasif (qui pénètre à l’intérieur du corps) offre plusieurs avantages en comparaison à une surface de refroidissement non invasive (qui reste à la surface du corps) : atteinte de la température cible plus rapidement, diminution du frissonnement (4 % par rapport à 85 %), possibilité d’utilisation chez une clientèle présentant une blessure médullaire ou des lésions cutanées et potentiellement une utilisation moindre d’analgésie/sédation et d’anesthésie.
Pour être en mesure d’utiliser le système Thermogard, il faut tout d’abord qu’un dispositif d’accès veineux central (DAVC) spécifique de type Solex 7 ou Quattro soit installé par l’équipe médicale.
Ces DAVC comprennent deux voies de raccordement permettant à une solution saline (chaude ou froide) de circuler en circuit fermé dans des ballonnets situés au pourtour de l’extrémité du cathéter. Le Thermogard peut être mis en pause lors des sorties en examen ou selon la prescription médicale.
Depuis son implantation, le Thermogard a été utilisé trois fois et il a permis d’optimiser le contrôle de la température corporelle. Voilà une belle avancée technologique pour les usagers des soins intensifs!
Appareil Thermogard, ZOLL Medical Corporation, Massachusetts (2015).