La revanche des Astro-siths, vous connaissez? Eh non, ce n’est pas le titre du prochain épisode de la saga Star Wars, mais plutôt celui d’une présentation à haute teneur scientifique offerte à l’occasion de l’activité « Soapbox Science ».
Organisée par l’association Immigrant and International Women in Science Network, la première édition québécoise de Soapbox Science qui s’est tenue au parc du Musée national des beaux-arts de Québec le 19 septembre dernier a mis en valeur les travaux de recherche d’étudiantes, de post-doctorantes et de chercheuses issues de différentes communautés culturelles.
Juchées sur des boîtes et munies de visières, les huit présentatrices, dont trois du CHU de Québec-Université Laval, ont expliqué en dix minutes leur projet de recherche. Bien que la composante expérience, qui fait habituellement partie du concept, ait dû être abandonnée, elles ont pu interagir avec les participants et répondre à leurs questions. La formule de Soapbox Science, qui a pour principaux objectifs de vulgariser la science et de mettre en valeur l’apport des femmes dans ce domaine, a ainsi été adaptée afin d’assurer le respect de la distanciation physique.
Pour Floriane Bretheau, étudiante au doctorat en neurosciences, participer à des activités de vulgarisation est tout naturel. Elle a d’ailleurs déjà été finaliste au concours La preuve par l’image, a participé à Ma thèse en 180 secondes – deux initiatives de l’Acfas –, et a collaboré à l’organisation d’une journée portes ouvertes de l’axe Neurosciences du Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval (CRCHU). Selon elle, les activités de communication scientifique contribuent à mieux faire comprendre l’importance de la recherche au grand public, qui est souvent très ouvert à en apprendre plus, surtout lorsque l’information est présentée de manière ludique. Et quoi de mieux qu’un jeu de mots faisant référence aux Siths, les ennemis des Jedis dans Star Wars, pour piquer la curiosité des visiteurs? Voilà une façon originale d’aborder le sujet des astrocytes, ces cellules du système nerveux central!
Mélanie Laurin, chercheuse en oncologie au CRCHU depuis janvier 2020, s’est aussi jointe aux présentatrices de Soapbox Science. Pour cette chercheuse qui a pris part à bon nombre d’activités du genre lors de ses années de carrière aux États-Unis, partager les résultats de ses recherches est non seulement un plaisir, mais aussi un devoir. « Expliquer la nature de notre travail et faire circuler la bonne information font partie du métier de chercheur, souligne-t-elle. Cela permet au public de découvrir ce qui se passe dans nos laboratoires et, par la même occasion, de développer leur confiance envers les scientifiques. »
En plus de Floriane Bretheau, Mélanie Laurin et Linda Suzanne David, qui ont agi à titre de présentatrices, une autre étudiante au post-doctorat, Razan Sheta, s’est impliquée dans le comité organisateur.
Pour cette dernière, Soapbox Science est une excellente manière pour le public d’en apprendre plus sur la recherche, de poser des questions et, surtout, d’interagir avec des femmes d’exception. « Cette activité permet de sortir du cadre traditionnel de la communication scientifique et des présentations PowerPoint, explique Razan Sheta. Il est d’ailleurs primordial de créer des plateformes originales qui encouragent les chercheurs à participer et à interagir avec le public. »
La présentation de cette année aura certainement posé un défi pour le comité organisateur, mais les cinq femmes derrière l’organisation de Soapbox Science ont déployé toute leur créativité pour y arriver. Une activité à surveiller en 2021!
Sur la photo : Floriane Bretheau, étudiante au doctorat en neurosciences, fait une présentation lors du Soapbox Science de Québec, le 19 septembre dernier, au parc du Musée nationale des beaux-arts de Québec.
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Pourquoi « soapbox »?
Le concept des présentations de Soapbox Science est inspiré du Hyde Park’s Speaker’s Corner de Londres – Soapbox Science a été fondé dans cette ville –, où les orateurs montaient (et montent encore!) sur une soapbox, une simple boîte en bois, pour mieux se faire voir et entendre de l’auditoire. L’idée est donc d’aller à la rencontre du public dans les parcs et dans la rue, de sortir la science des laboratoires et des universités, tout en faisant connaître l’apport des femmes dans le domaine.
Pour en savoir plus : http://soapboxscience.org/